Une semaine en compagnie d'un partisan de Jean-Luc Mélenchon
Après le deuxième débat télévisé, Hugo, au centre, pose avec Martin – spécialiste en droit – et Mathilde Marchand – experte en écologie et en transition énergétique.

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Élections 2017

Une semaine en compagnie d'un partisan de Jean-Luc Mélenchon

On a filé un appareil photo jetable à Hugo Roels, un jeune militant de 25 ans de la France insoumise, pour qu’il photographie son quotidien de campagne.

Pour ce nouvel article de la série « La vie des autres », on a filé un appareil photo à Hugo, jeune militant politique. 


Trouver un jeune électeur transcendé par un candidat à la présidentielle est de moins en moins évident. Le nihilisme politique est devenu le premier parti de France pour les moins de 25 ans. D'après les sondages, plus de la moitié d'entre eux n'iront pas voter au premier tour de l'élection présidentielle. Malgré tout, il reste encore des types pleins d'espoir, de convictions et d'attentes politiques, des jeunes pour qui le seul vote utile est le vote d'adhésion, et qui se battent pour faire élire leur candidat favori : les militants.

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Hugo est l'un d'entre eux, et milite pour l'homme derrière la lettre Phi. Il travaille actuellement en banlieue parisienne et passe une grande partie de son temps libre à barouder dans Paris et ailleurs pour parler du programme de Jean-Luc Mélenchon, coller des affiches et distribuer des tracts à la sortie des métros. C'est d'ailleurs à la sortie du métro Pigalle que je l'ai rencontré. Il était OK pour photographier son quotidien sur le terrain à deux semaines du premier tour. J'ai récupéré l'appareil au QG de la France insoumise, rue de Dunkerque dans le 10e arrondissement de Paris. On a alors discuté de sa semaine bien chargée, de son choix politique et de ce qu'il pensait des chances de son candidat à quelques jours du vote.

Écoute collective du premier débat.

Écoute collective du premier débat

VICE : Salut Hugo. Ça fait combien de temps que tu es militant pour Mélenchon ?
Hugo : J'ai rejoint la dynamique Mélenchon dès 2012 et, depuis cette époque, je milite localement. Je m'occupe de l'animation de différents groupes de jeunes dans cette campagne. Je colle des affiches et distribue des tracts. Ça fait un an et demi que l'équipe de la France insoumise se rassemble et se bat autour du programme présenté.

Je vois. Et sinon, quand tu ne milites pas, qu'est ce que tu fais ?
Je travaille la semaine dans une boîte à côté du périph' parisien. J'ai un travail à temps plein – comme la plupart des autres militants du parti – qui n'a pas trop à voir avec la politique.

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Tu t'es engagé à 20 ans aux côtés de Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi ?
Si je me suis engagé auprès de Jean-Luc Mélenchon, c'est dans l'idée de transformer la société. Ce n'est pas un candidat qui fait du jeunisme, mais un candidat qui a un projet dans lequel la place des jeunes est importante puisque c'est un programme de transformation de la société – une société dans laquelle les jeunes sont laissés-pour-compte.

J'ai parlé à beaucoup de jeunes – des étudiants et des décrocheurs – et ils se sentent perdus dans cette campagne. La plupart ne savent toujours pas pour qui voter ou s'ils vont aller aux urnes. 
C'est pour ça qu'il faut un changement. Il faut que les citoyens soient plus impliqués dans la politique et c'est pour ça qu'il faut qu'elle change. On propose le vote obligatoire, la reconnaissance du vote blanc et le vote à partir de 16 ans pour impliquer d'avantage les jeunes.

Aujourd'hui, on compare souvent le vote Mélenchon au vote Le Pen, dans sa dimension contestatrice. Qu'en penses-tu ?
C'est plutôt un vote d'insoumission à l'inégalité et à l'injustice, et aux politiques qui ont été menées depuis trop longtemps. Ce vote est un porte-voix. On représente un vote de colère chaude – qui, par le dialogue, la discussion et la démocratie tente de régler les choses – alors que la colère qui s'exprime par le FN est une colère froide, plus inquiétante, avec des pensées telles que le racisme qui se diffusent dans la société de manière bruyante.

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Présentation d'Hugo sur l'allocation d'autonomie.

Présentation d'Hugo sur l'allocation d'autonomie

Il y a une photo de toi en train d'effectuer une présentation dans un local de la France insoumise. C'était à quel sujet ?
Il s'agissait d'une présentation de l'allocation d'autonomie, effectuée devant une soixantaine de jeunes. L'idée est de leur permettre de quitter le foyer familial et de tout mettre en place pour qu'ils obtiennent une qualification dans les meilleures conditions.

Et celle devant un poste de télé ? On dirait que vous regardez un match de foot…
On regardait le débat. J'aime ces ambiances-là – inclusive et festive, avec un bon jus de houblon. C'est ce qui arrive quand on partage les mêmes objectifs politiques avec d'autres militants et/ou amis.

Des affiches collées par Hugo, à Pigalle.

Des affiches collées par Hugo, à Pigalle

La percée du candidat de la France insoumise dans les sondages est notable. Tu penses que Jean-Luc Mélenchon peut être au deuxième tour ? 
Tout se joue dans la marge d'erreur actuellement. Donc oui, j'y crois, et plus que jamais. Sur le terrain on voit des gens qui ne s'étaient jamais intéressés à la politique avant et qui prennent nos tracts avec le sourire aux lèvres quand ils entendent le nom de Mélenchon.

Dernière question. Un rapprochement de dernière minute Mélenchon-Hamon, c'est possible ?
Ce n'est ni faisable – légalement et financièrement – ni souhaitable. Il ne faut pour autant pas s'inquiéter. Le programme de Mélenchon a été élaboré depuis plus d'un an. Le travail, ça paye.

Je vois. Merci Hugo. À la prochaine.

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Retrouvez Félix sur son site et Hugo sur Twitter .

Distribution de tracts à la sortie du métro

Matériel de campagne dans le studio de Hugo.

Matériel de campagne dans le studio de Hugo

Vue du périphérique, à côté du bureau de Hugo, à Paris.

Vue du périphérique, à côté du bureau de Hugo, à Paris

Dans le local des militants à Montpellier

Distribution de tracts à la sortie du métro

Dans le local des militants à Montpellier.

Dans le local des militants à Montpellier

Selfie avec l'appareil photo jetable avec son ami Tristan, dit le Camarguais, autre aficionado de Jean-Luc Mélenchon.

Selfie avec l'appareil photo jetable avec son ami Tristan, dit le Camarguais, autre aficionado de Jean-Luc Mélenchon

Distributions de tracts à la sortie du métro (Ménilmontant et Pigalle).

Distribution de tracts à la sortie du métro 

Distribution de tracts à la sortie du métro

Distribution de tracts à la sortie du métro

Distribution de tracts à la sortie du métro

Hugo pose avec Layla Yakoub – candidate franco-syrienne aux élections législatives dans les 10e et 3e arrondissements de Paris – et Manu Olivard – son suppléant pour les élections des 11 et 18 juin prochains.

Des affiches collées par Hugo, à Pigalle