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Culture

Roger Ballen revient avec un film d'horreur de deux minutes

Le photographe préféré de Die Antwoord s'y connait en situations et personnages dérangeants.

Il y a quelques mois Roger Ballen débarquait à Sydney sans trop d’ambitions particulières. Le photographe de Johannesburg — a.k.a. le mec du clip I Fink U Freeky de Die Antwoord — passait simplement vérifier que son installation curatée par Colin Rhodes à University of Sydney’s College of the Arts était aussi bien qu’il l’avait imaginé. On ne sait pas trop ce qu’il s’est passé, peut-être est-ce parce que l’école est située dans un ancien hôpital psychiatrique, mais il est reparti avec un court-métrage terrifiant sous le bras.

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« J’étais tellement inspiré sur place par le donjon et ses cellules. C’est dingue dans une école. Il fallait que j’en fasse quelque chose. » raconte-t-il à The Creators Project avant d’ajouter « Le moment où tout a changé, c’est quand j’ai ajouté du son à mon installation et que j’ai pu m’apercevoir de l’impact que ça avait sur le lieu. J’étais scié. »

Le film s’appelle Roger Ballen’s Theatre of Mind et tient en seulement deux minutes. Deux minutes qui vont hanteront probablement des heures durant. Un thriller au suspense haletant bien qu’éphémère. Le tout commençant par une conférence de Ballen sur son travail bientôt dérangée par des images dérangeantes des sous-terrains du bâtiment.

Sur ce projet le photographe star s’est entouré des étudiants de l’école et en particulier de Tanja Bruckner dans un rôle de productrice. Faire un film avec Ballen était une sorte de rêve devenu réalité pour cette jeune australienne. « C’était un privilège dingue. Avec lui, tout est brut, pas comme la plupart des autres artistes. Il fout des patates aux personnes qui regardent ses photos. Ça touche physiquement et mentalement. »

En tant qu’ancienne étudiante du Sydney College of the Arts, Bruckner avait déjà réalisé plusieurs tournages sur place et s’était servi à l’occasion du décor glaçant qu’offrait cet ancien asile. « Il y a ici une sorte d’énergie, le lieu est empli d’anciens esprits toujours emprisonnés dans leurs cellules. »

« J’ai toujours été intéressé par cette relation entre la folie et le “normal” », résume Ballen.

Vous pouvez suivre tout ce que fait Roger Ballen sur son site et sur son compte Instagram.