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Enfin un remède contre l'insuffisance cardiaque ?

Les maladies cardio-vasculaires sont responsables d’un tiers des décès dans le monde. Depuis peu, l'espoir d'un traitement se dessine.
Image: Africa Studio/Shutterstock

Les maladies cardio-vasculaires, responsable d'un tiers des décès dans le monde, sont des processus longs et complexes. Le muscle cardiaque peut certes avoir une défaillance soudaine et catastrophique—c'est d'ailleurs très courant—mais le plus souvent, c'est l'accumulation de ses défaillances qui est susceptible de provoquer la mort du sujet. La rémission d'une attaque cardiaque est rapide, mais votre muscle gardera des cicatrices issues de la mort cellulaire des tissus après que l'obstruction d'un vaisseau sanguin les a privés d'oxygène.

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Le problème, c'est que le tissu cicatriciel sert uniquement à « occuper » l'espace laissé par les cellules mortes. Il ne permet pas leur renouvellement, et ne contribue pas à l'effort musculaire. Le reste du cœur compense cette perte cellulaire pendant un certain temps, mais à chaque crise cardiaque, il sera un peu plus affaibli. Il ne pourra plus répondre aux besoins circulatoires du corps. L'effort physique deviendra difficile, puis impossible. Enfin, le cœur s'arrêtera complètement.

C'est pour cette raison que les maladies cardiaques ne se soignent toujours pas à l'heure actuelle : le tissu cardiaque ne se régénère pas, et les lésions ne cessent de s'accumuler. Pourtant, il y a de l'espoir à l'horizon. Comme l'explique un article publié lundi dans le journal Nature, des chercheurs de l'Université Shinshu ont découvert qu'ils pouvaient induire une opération d'auto-régénération cardiaque cher des primates en utilisant des cellules souches empruntées à d'autres primates. Le résultat est probant : une amélioration de la fonction cardiaque. Le cœur humain n'est peut-être pas condamné, après tout.

Image: Shiba et al

La greffe de cellules souches n'est pas exactement une idée nouvelle, mais son développement a jusque-là été compromis par une difficulté de taille : le rejet. Lorsque le système immunitaire du receveur identifie les cellules souches comme étant des étrangères, il attaque.

Afin de contourner ce problème, les chercheurs de Shinshu les chercheurs ont veillé à ce que la protéine clé utilisée par le système immunitaire pour cibler les envahisseurs soit la même chez le donneur et chez le receveur. Une fois cette condition remplie, le système immunitaire du receveur semblait encore un peu agité ; il a donc fallu utiliser un immunosuppresseur plutôt doux en sus. Les cellules greffées ont alors pu survivre pendant 12 semaines, tout en améliorant le fonctionnement du cœur endommagé.

Contrairement au cancer, l'insuffisance cardiaque n'est pas en recrudescence chez les générations post-babyboomers. C'est logique, puisque si les jeunes peuvent tout à fait mourir d'un arrêt cardiaque, ils ne risquent pas de subir les conséquences de l'encrassement et du durcissement des artères, qui se déroule sur des dizaines d'années. Cependant, savoir que les maladies cardiaques seront peut-être guéries un jour a de quoi mettre du baume au cœur.

De fait, la régénération cardiaque par traitement aux cellules souches n'est pas près d'être au point. Les chercheurs ont d'ailleurs observé que les cœurs comportant des cellules greffées avaient tendance à battre de manière irrégulière. Sans que cela soit nécessairement dangereux, le phénomène mérite que l'on s'y attarde. Qu'est-ce qui, chez les cellules greffées, ne tourne pas rond ? Comment réduire encore davantage le risque de rejet ? Le futur nous fournira probablement une réponse à ces questions.