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Un dinosaure en images de synthèse est la star d’une nouvelle campagne anti-corrida

Quoi de mieux qu'un raptor pour attirer l'intérêt du public sur la cause animale ?

Le FLAC n'est pas qu'un format audio plébiscité par tous ces gens qui estiment que le mp3 « ruine le travail d'un artiste », c'est aussi l'acronyme de la Fédération des Luttes pour l'Abolition des Corridas, qui travaille avec des associations de protection animale afin de lutter contre la tradition de la tauromachie et des pratiques barbares qui y sont associées.

Vendredi dernier, elle a publié une vidéo mettant en vedette un dinosaure en images de synthèse succombant aux banderilles d'un matador en poussant des cris rauques et des gémissements. L'idée est de montrer que la tauromachie est « une pratique d'un autre âge » que nous aurions dû abandonner il y a bien longtemps déjà. Au moment où nous écrivons cet article, la vidéo a recueilli environ 360 000 vues dans sa version anglaise, 91 000 dans sa version française et 65 000 dans sa version espagnole.

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« La corrida est un spectacle cruel pour les animaux et dégradant pour l'humanité toute entière. Elle est défendue par des individus irresponsables qui sont insensibles à la souffrance animale, ou pire, prennent plaisir à assister à cette violence », nous explique un porte-parole de l'Association Droits des animaux.

La FLAC n'a pas souhaité répondre à nos questions.

La vidéo invite les spectateurs à signer une pétition exigeant l'abolition de la tauromachie sur le territoire français. La lettre est adressée au futur président de la République et admoneste le fait que « les candidats à l'élection présidentielle refusent de s'opposer ouvertement à la tauromachie en France. » C'est vrai : tant Emmanuel Macron que Marine Le Pen ont déclaré qu'ils ne souhaitaient pas interdire ce sport. Même Jean Lassalle, qui n'hésite pas à se faire passer pour l'homme qui murmurait à l'oreille des bovins dans ses clips de campagne – et qui a déclaré que « La France est une vache qu'il va falloir faire accoucher » en référence aux difficultés auxquelles devra faire face le prochain chef de l'État – n'a rien à dire sur le sujet de la tauromachie.

Les origines de la corrida sont nébuleuses. Certains la font remonter aux Romains, d'autres aux conquêtes Maures du sud de l'Europe. L'Association Droits des animaux pointe un doigt accusateur vers l'Espagne, où la pratique est légale et très répandue en dépit des critiques des Catalans et de leurs efforts pour bannir un sport qui aurait « été importé en France depuis l'Espagne, a été pratiqué illégalement au 19 e siècle (la loi Philibert de Gramont de 1851 interdisait la cruauté animale) afin d'être légalisée en 1951 », explique un porte-parole de l'association par mail.

Les groupes de défense de la cause animale ont crié victoire lorsque la tauromachie a été retirée de la liste du patrimoine culturel immatériel français de l'UNESCO en 2015. Cependant, le rejet symbolique du sport n'a pas été assorti de mesures légales : bien que la cruauté envers les animaux soit punie de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende selon le code pénal, l'article 521-1 fait une exception pour la tauromachie dans le cas où « une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. » 10% du territoire français environ (au pays basque, principalement) peut donc recourir à cet article pour organiser des spectacles faisant intervenir la mise à mort de vaches et de taureaux.

Quand elle n'utilise pas des dinos en 3D, la FLAC organise des marathons et des balades à vélo à la campagne afin de promouvoir son combat.