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Crime

Plusieurs compagnies aériennes suspendent leurs vols vers le Venezuela

Après la compagnie allemande Lufhansa la semaine dernière, la plus grande compagnie aérienne d’Amérique latine, la chilienne LATAM, a annoncé ce lundi qu’elle allait suspendre tous ses vols en direction de Caracas.
Photo de Fernando Bizerra/EPA

La plus grande compagnie aérienne d'Amérique latine, la chilienne LATAM, a annoncé ce lundi qu'elle allait suspendre tous ses vols en direction du Venezuela à cause de la « situation économique » dans le pays. La Lufthansa avait pris une décision semblable dès le weekend dernier.

« En raison de la situation macroéconomique dans la région, LATAM Airlines a annoncé plusieurs ajustements de son réseau de destinations […] La compagnie va suspendre temporairement et pour une période indéterminée ses opérations à l'aéroport de Caracas, » peut-on lire dans un communiqué de l'entreprise.

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Samedi dernier, la compagnie allemande Lufthansa avait aussi annoncé la suspension de ses vols vers Caracas. Cela représente plus de 100 millions de dollars de revenus potentiels en tickets d'avion, a indiqué la Lufthansa.

Les compagnies internationales peinent depuis des années à rapatrier des milliards de dollars de revenus bloqués au Venezuela en bolívar, la monnaie locale. Le gouvernement vénézuélien, qui est à court d'argent, ne parvient pas à convertir ces revenus en une devise forte dans un contexte de strict contrôle des changes.

Cet état de fait a conduit plusieurs compagnie aériennes à limiter leurs services au Venezuela et a obligé les passagers à payer leurs billets dans une devise forte et non en bolívar. Mais une grave récession et une inflation record empêchent actuellement nombre de Vénézuéliens de pouvoir se payer un billet d'avion.

Tony Tyler, le directeur de l'Association internationale du transport aérien (IATA), avait indiqué dès mars dernier que les quelques compagnies aériennes qui opéraient encore au Venezuela « pourraient jeter l'éponge ».

« Vous pouvez sentir leur frustration. Certaines compagnies nous ont confié qu'elles se demandaient sérieusement si elles pouvaient se permettre de continuer à opérer là-bas, » déclarait Tyler, en marge d'une conférence tenue à Santiago au Chili.

Le Venezuela est actuellement au beau milieu d'une grave crise économique alimentée par la chute des prix et qui se traduit par une baisse de la croissance et une hyperinflation. Au début du mois de mai, le président du pays, Nicolas Maduro, a demandé le déploiement de militaires dans le pays, alors que le Venezuela manque de nourriture et de médicaments, subit des coupures de courant et que les pillages se multiplient.

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Dans plusieurs zones du pays, l'eau est drastiquement rationnée. Les fonctionnaires travaillent seulement deux jours par semaine pour économiser de l'énergie. Dans le même temps, le gouvernement de Maduro doit faire face à la concurrence d'un bloc d'opposition, renforcé par sa victoire en décembre dernier au Congrès. L'opposition, qui contrôle pour la première fois le Congrès depuis 17 ans, a pour objectif d'évincer Maduro d'ici la fin de l'année, grâce à un référendum révocatoire.

Pendant ce temps, des patients meurent dans les hôpitaux à cause du manque de soins fondamentaux, des familles désespérées achètent des médicaments de contrebande au prix fort et font la queue devant les supermarchés pour acheter des produits de première nécessité comme du papier toilette, des préservatifs ou du riz.

La crise touche aussi durement la production industrielle. La semaine dernière, la branche vénézuélienne de Coca-Cola a annoncé l'arrêt de la production de toutes ses boissons sucrées. L'entreprise a utilisé toutes ses réserves de sucre.


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