Le Népal vient d’élire sa première femme présidente

Une responsable népalaise communiste, connue pour son implication dans la défense des droits des femmes, a été élue présidente du Népal mercredi.

Bidhya Devi Bhandari — une politicienne aguerrie qui a été membre du Parlement et ministre de la Défense — a remporté 327 votes sur 541 au Parlement népalais, faisant d'elle la première femme présidente. Le poste est surtout honorifique et a été établi en 2008.

Bhandari, 54 ans, est déjà la vice-présidente du parti marxiste-léniniste au pouvoir, dirigé par le premier ministre Khadga Prasad Oli. Oli a gagné l'élection plus tôt cette année et dirige un gouvernement de coalition, qui inclut à la fois des partis communistes et non-communistes.

Le mois dernier, le Népal a adopté une nouvelle Constitution qui requerrait la désignation d'un nouveau président, enclenchant une bataille pour le pouvoir entre Bhandari et Kul Bahadur Gurung, du parti Congrès népalais.

La nouvelle présidente Bhandari a longtemps été une actrice importante dans les questions qui touchent le droit des femmes au Népal. Elle a soutenu beaucoup de garanties pour les femmes dans la Constitution récemment adoptée, dont une disposition d'après laquelle soit le président, soit le vice-président, doit être une femme. La nouvelle Constitution établit également qu'une femme doit être présente dans chaque comité gouvernemental et qu'au moins un tiers du Parlement doit être composé de femmes.

Mais Bidhya Devi Bhandari a été critiquée par certains au Népal, qui trouvent qu'elle ne va pas aller assez loin. Des remarques qu'elle a faites à propos de la répartition des rôles en fonction du sexe, récemment rapportés par un journal local, ont déclenché une polémique.

« Que l'on soit d'accord avec cela ou pas, dans la tradition et la culture orientale, une femme est entièrement dévouée à son mari », a-t-elle dit. « Cela peut être un système discriminant, mais notre société a toujours fonctionné ainsi. »

Bhandari a attiré l'attention du pays pour la première fois après que son mari Madan Bhandari, alors président du parti communiste, a été tué dans un mystérieux accident de voiture en 1993. Elle était en première ligne lors des manifestations contre l'ancienne monarchie de King Gyanendra, qui ont finalement conduit à son départ en 2006.

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