FYI.

This story is over 5 years old.

Crime

Un archipel glacé en Norvège pourrait devenir un refuge pour des Syriens

L’archipel peu peuplée de Svalbard, où on dénombre plus d’ours polaires que d’humains, pourrait devenir une terre d’asile pour des réfugiés fuyant la guerre en Syrie.
Vue aérienne de Ny Aalesund, une des quatre base permanente sur l'île de Spitsbergen sans l'archipel de Svalbard. Photo par Berit Roald/EPA

VICE News regroupe ses articles sur la crise migratoire mondiale sur son blog «Migrants »

Il y a trois ans, un grand chargement de graines débarquait à Svalbard, cet archipel de petites îles arctiques entre la Norvège — à qui elles appartiennent— et le pôle nord. Les graines venaient de Syrie, et avaient été envoyées à la Réserve mondiale de semences alors que le conflit en Syrie s'accompagnait d'un pillage des banques de semences.

Publicité

La réserve de semences, située sur l'île norvégienne de Spitzberg (qui fait partie de l'archipel de Svalbard) , est une sorte de capsule temporelle pour l'agriculture, construite pour durer des milliers d'années et résister à des catastrophes dues aussi bien au changement climatique qu'à des guerres nucléaires.

Aujourd'hui, cet archipel peu peuplée, où l'on compte plus d'ours polaires que d'humains, pourrait à nouveau devenir une terre d'asile— cette fois pour les réfugiés fuyant la guerre en Syrie.

Le repère figure l'emplacement de l'archipel de Svalbard. Image via Google Maps.

Andrew Kroglund, qui est le chef international de la communication du parti Vert — le huitième parti de Norvège — a déclaré que la section du parti Vert à Svalbard avait proposé aux autorités centrales d'accueillir un nombre non spécifié de réfugiés. Le Parlement norvégien a d'ores et déjà soutenu un plan pour accepter 10 000 réfugiés syriens pour les deux prochaines années.

« La Norvège n'est pas différente du reste de l'Europe continentale, » a déclaré Kroglund.

Espen Klungseth Rotevatn, le chef du parti Vert de Svalbard, a déclaré à un média d'information local que les communautés de l'archipel souhaiteraient la bienvenue aux réfugiés.

« L'Europe est en feu, » a dit Rotevatn. « Ce sont nos valeurs et nos modèles éthiques qui sont mis à l'épreuve. »

Le parti Vert explorerait la possibilité de construire un centre d'accueil dans la région pour accueillir les réfugiés.

À lire : 10 000 Islandais se portent volontaires pour héberger des réfugiés syriens

Publicité

La région de Svalbard a une population de 2 642 habitants. Un peu moins de la moitié de ses habitants est composée d'Ukrainiens ou de Russes, le reste est principalement composé de Norvégiens. La région, qui est sous la souveraineté de la Norvège depuis 1920, ne fait pas partie de l'espace Schengen, cet espace de « libre circulation » dans l'Union européenne, ce qui pourrait se révéler problématique pour la proposition de Rotevatn.

Les opportunités pour gagner sa vie sont rares dans ce monde gelé, dont environ 60 pour cent sont composés de glaciers. L'économie de la région tourne autour de l'extraction de charbon, qui devrait ne plus rien rapporter « dans quelques années » selon Kroglund. Beaucoup des autres emplois se trouvent dans les centres de recherche arctiques. Les températures au milieu de l'été sont comprises entre 37 et 45 degrés Fahrenheit (soit entre 2 et 7 degrés Celsius). En hiver, elles chutent pour devenir glaciales : entre -9 et -4 degrés Fahrenheit (-20 et -22 degrés Celsius).

Vue satellite de l'archipel de Svalbard. Image via Google Maps.

La possibilité d'installer des réfugiés à Svalbard a été soulevée plus tôt dans l'année, peut-être pour des raisons moins altruistes. Christian Eikeland, le leader du Parti du progrès norvégien (FrP), un groupe de fervents conservateurs anti-immigration, avait suggéré de monter un camp pour héberger les réfugiés à Svalbard, mais il a retiré sa proposition après avoir suscité les critiques. Kroglund a décrit la suggestion de Christian Eikeland comme une « proposition d'un type différent », favorisant un sentiment anti-immigration. Dans les années 1980, Carl l. Hagen, le président du FrP, prônait l'idée d'envoyer les toxicomanes et les criminels dans des camps de prisonniers sur des îles isolées.

Dans le même temps, le milliardaire norvégien et magnat de l'immobilier Petter Stordalen, à qui appartient Nordic Choice Hotels — la plus grande chaîne d'hôtels de Scandinavie — a déclaré qu'il offrirait 5 000 nuits à des réfugiés dans ses hôtels. Il aurait déjà hébergé plus de 50 réfugiés au Quality Airport Hotel Gardermoen, à la périphérie d'Oslo.

Suivez VICE News sur Twitter : @VICENewsFR

Vue aérienne de Ny Aalesund, une des quatre base permanente sur l'île de Spitsbergen sans l'archipel de Svalbard. Photo par Berit Roald/EPA