Tous les prêtres catholiques peuvent désormais absoudre l'avortement

Les femmes qui ont avorté peuvent désormais être pardonnées par tous les prêtres catholiques. C'est ce qu'a expliqué le pape François dans une lettre publiée ce lundi. Cette annonce est la dernière des dérogations spéciales accordées au clergé par le pape lors de « l'Année de la Miséricorde », qui a pris fin ce dimanche.

Aux yeux de l'Église catholique, l'avortement reste un « pêché grave », écrit François. « Cependant, je peux et je dois affirmer avec la même force qu'il n'existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un cœur contrit qui demande à être réconcilié avec le Père. »

Le pape François a lancé l'Année de la Miséricorde en décembre dernier avec le but d'encourager les catholiques à faire preuve de compassion et de pardon. Pendant cette période, les femmes ont pu demander pardon pour les avortements devant des prêtres (et plus seulement auprès d'évêques). Cette décision permet aux femmes qui ont avorté de ré-entrer plus facilement dans l'Église — qui poursuit l'objectif de rendre l'institution religieuse plus inclusive.

Dans sa lettre, le pape François a indiqué que les femmes pourraient continuer à demander pardon auprès des prêtres dans le futur. « Que chaque prêtre se fasse donc guide, soutien et réconfort dans l'accompagnement des pénitents sur ce chemin particulier de réconciliation, » écrit François.

Jon O'Brien, le président de Catholics for Choice, un groupe de défense du droit à l'avortement basé à Washington, D.C., se réjouit de la nouvelle, tout en regrettant que le pape continue de qualifier l'avortement de pêché.

O'Brien note que les femmes catholiques ne sont pas généralement « en train de faire la queue devant les églises pour demander pardon ». Il pense que le message du pape est un moyen réconcilier les femmes et le clergé.

« Le vrai message du pape François n'est pas forcément adressé aux femmes, mais plutôt aux prêtres et évêques qui semblent parfois déterminés à punir les femmes catholiques en fonction de leurs opinions, plutôt qu'en fonction des règles de leur hiérarchie, » estime O'Brien. « Peut-être que le pape François les invite à se réconcilier avec les femmes. »

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