Meyy
Culture

La pop angélique de MEYY est prête à conquérir la scène musicale belge

Entre souffrance et passion, la jeune Bruxelloise sort « Angelic Lies », un premier single prometteur.
AL
Brussels, BE

Avec son ami et producteur L’étreinte, MEYY (19 ans) signe « Angelic Lies », un son fragile mêlant R&B, neo-soul et pop. Le 5 décembre, elle se produira à la VICE Party aux côtés de Ashley Morgan et de plusieurs collectifs de DJs. On l’a rencontrée pour qu’elle nous en dise plus sur son premier clip, les relations compliquées, et la manière dont elle combine ses études d'ingénieure civile avec sa carrière musicale.

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VICE : Salut MEYY. « Angelic Lies », c’est ta première chanson ?
MEYY : Pas vraiment. La première, je l’ai écrite à l'âge de 14 ans, simplement au piano. La première chanson que j'ai mise sur Soundcloud et sur Spotify c’était « Sun », qui sera également disponible sur mon EP. Mais « Angelic Lies » semblait être le choix le plus intéressant pour un premier vrai single. En soi, toutes les chansons de mon EP sont assez anciennes, elle datent de 2016 à 2018. J’ai écrit « Angelic Lies » il y a presque deux ans.

Il y a deux ans, j'ai été approchée par un label et tout a commencé. Dès le début, il a été question d'une sortie officielle. C'est pour ça que j'ai voulu attendre un peu. Il y a eu une longue période de discussions sur ce qui allait se passer, et comment ça allait se faire.

La vidéo a été produite par CZAR et réalisée par Stig de Block et Heleen de Clerq. Comment t'as réussi à être aussi bien entourée pour ton premier clip ?
Je me demande encore comment c’est possible. Pour moi, Stig est le photographe le plus talentueux en Belgique. Quand j'ai vu ses photos, j'ai su que je voulais un jour travailler avec lui. Je n'avais pas encore vu de clip de lui, alors je lui ai simplement demandé en DM : « T'es super talentueux. Tu veux faire ce projet avec moi ? » Je pensais vraiment pas qu’il allait me prendre au sérieux ; il a quand même travaillé avec Bella Hadid. Mais il accepté et m’a demandé de le briefer.

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Après, il a pris énormément sur lui. En fait c’était son premier clip. Il avait déjà eu l'occasion d'en faire mais il voulait attendre de pouvoir l'exécuter à sa manière et avec sa vision. Il a vraiment pris le projet sous son aile, comme toutes les personnes qui ont travaillé sur ce clip. Beaucoup ont d’ailleurs travaillé en-dessous de leur budget habituel. C'est vraiment dingue que ce soit CZAR qui l’ait produit. Ils ont contacté toute l'équipe et ils ont travaillé très dur. Et c'est un peu par hasard qu’on a rencontré Heleen De Clerq. Elle aussi était ravie de travailler avec Stig.

À quel point t'as contribué à la création de la vidéo ?
Lors de ma première rencontre avec Stig, je lui avais déjà expliqué comment je visualisais « Angelic Lies » et ce que la chanson voulait dire. Il en a fait un genre de moodboard. Je lui avais quand même envoyé un clip de Tyler The Creator : « A Boy is a Gun », mais je lui ai dit : « Mec, fais comme tu le sens », et toutes nos idées se rejoignaient. J'étais tellement reconnaissante du fait que tout le monde ait eu envie de coopérer. Je leur ai fait confiance. C'était un projet artistique avant tout.

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Quelle est l'histoire de la vidéo ?
Il y a des éléments d'amour, de plaisir, de souffrance et de passion. Tout au long de la vidéo, on voit des draps blancs, qui représentent le bagage émotionnel de la relation et puis on voit comment j’étale le linge sale. Je suis super contente du clip parce que je pense que tout y est.

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Dans la dernière scène, il fait noir et brumeux et ta dernière phrase est « When you tell me these angelic lies ». Cette scène avait une connotation spéciale ?
Oui. Tout au long du clip, on voit que les choses sont en train de brûler, ça symbolise la passion, mais aussi la relation qui s'effondre. Même ces draps blancs, qui reviennent tout le temps, finissent par brûler derrière moi. À la base on n’avait pas prévu de mettre le feu à ces draps, tout s’est fait naturellement au fil des idées. Tout à coup, je suis seule et je me tiens forte, par opposition au reste du clip où je suis tout le temps avec Chris, le mec dans la vidéo. Ça représente la fin de la relation.

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Tu connais Chris personnellement ?
Chris Marcelo est un mannequin que je connaissais un peu. Il est super sympa et professionnel. Même quand on devait être super intimes l'un·e avec l'autre, j’étais super gênée, alors que l’équipe me disait : « Regarde-le ». En plus c’est un garçon super mignon, c’était assez intimidant. Du coup je regardais son nez ou son front. Mais lui, il a fait les choses à fond..

Qu'est-ce qui t’a poussée à écrire cette chanson ?
Lucas - L’étreinte - avait fait cette prod pour moi. J'avais déjà travaillé avec lui. J'étais en train d’étudier dans le bureau de ma mère et quand il a envoyé ce beat, je l’ai écouté sur mon ordinateur et j'ai immédiatement enregistré un freestyle avec mon téléphone. En fait, 60 à 70% de ce freestyle est devenu la chanson, c’est venu naturellement. Ce son, c’est vraiment mon bébé, parce que ça n'arrive pas souvent que tout se glisse comme ça. Je n'ai pas trop dû chipoter.

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La chanson raconte une relation que j'ai eue il y a deux ans. On avait tou·tes les deux des caractères très forts, mais on était super amoureux·se et on ne voulait pas que ça s'arrête. On acceptait les mauvais passes pour que les bonnes puissent exister. J'étais jeune et amoureuse… Quand j’y repense maintenant, je me rends compte à quel point ça m’a marquée.

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Tu peux nous en dire plus sur ton travail avec L’étreinte ?
Lucas a produit quatre de mes six de mes chansons. « Common Love » était la première sur laquelle on a travaillé ensemble et elle est aussi sur l’EP qui sort en janvier. C’est mon ami ; on a commencé ensemble, et c’est aussi mon DJ sur scène. Il est super talentueux.

Quand il m'envoie une instru’, je l'écoute une première fois, puis je fais quelques freestyles avec mon micro et le programme GarageBand. Le plus dur c’est de créer une structure ; créer une mélodie et des paroles, c’est facile.

T'es encore très jeune. Comment tu abordes ta carrière musicale ?
Je suis toujours à l’unif, je fais des études d'ingénieur civil aux Pays-Bas. Pendant la semaine, je suis au paradis des nerds, loin de ma vie à Bruxelles. Y’a un énorme gouffre entre ma vie d’étudiante et celle d’artiste, mais ça fait un an que je fait de la musique ma priorité. Je me suis toujours dit que je n’y arriverais jamais. J’en ai vraiment envie et je donne tout pour, mais je n'y pense pas trop non plus. Je ne veux pas que les belles paroles des gens me montent à la tête. Si les choses se font, tant mieux.

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Ton EP sort en janvier, c’est quoi tes plans ?
Je vais travailler sur le support visuel des autres sons. La réalisation de ce premier clip a été le meilleur week-end de ma vie. Je vais aussi continuer à écrire pour sortir un album.

C'est où que t'aimerais le plus jouer ?
Au Sportpaleis, mais surtout à un festival : la main stage de Dour ou de Pukkelpop ce serait dingue. Dans un festival, c'est différent, tout le monde est dans l’ambiance pendant trois jours et suit le mouvement. Je me suis toujours mieux amusée à des festivals.

La semaine prochaine, ce ne sera pas encore à Dour mais à la VICE Party que tu te produiras. À quoi peut-on s’attendre ?
Je suis trop chaude ! On va jouer quelques nouvelles chansons qui ne seront pas sur l’EP, des sons un peu plus rythmées. Pour le reste : ce sera moi qui m’éclate, Lucas en arrière-plan et des bonnes vibes.

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