Vous avez sans doute déjà vu passer ses images kitsch et colorées de jeunes femmes en niqab à scooter dans les rues de Marrakech. Ou ses portraits studio d’hommes vêtus d’éclatants imprimés africains. Mais surtout, les photos de Hassan Hajjaj ont pour particularité d’être encadrées de produits de consommation que l’on trouve un peu partout en Afrique du nord : boîtes de conserve, canettes, tissus…. Saturées à souhait, ses images mêlent furieusement mode et culture populaire, portraits et sujets de société, codes arabes et européens.
Hajjaj, artiste pluridisciplinaire né au Maroc et basé à Londres, pourrait être un mélange entre Seydou Keïta et Andy Warhol, jouant avec sa double culture pour mieux révéler la richesse du multiculturalisme contemporain. Il est particulièrement prolifique sur la figure de la femme musulmane. Niqabs bariolés confectionnés par l’artiste, griffés Nike ou Vuitton, à vélo, scooter ou à la salle de sport, les modèles — souvent des amies de Hajjaj — posent avec assurance, comme défiant le spectateur.
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Au printemps 2016, à la galerie The Third Line à Dubaï, le photographe présentait justement « La salle de gym des femmes arabes » — toute une série de portraits féminins, gants au poing, balle au pied ou à côté d’une planche de surf. Les images détonnent : ces espaces, non-mixes dans les pays arabes, sont généralement associés à la masculinité. Pourtant, il s’en dégage une impression de puissance et de fierté, bousculant les idées reçues de la femme musulmane effacée, soumise.
Ci-dessous, un aperçu de « La salle de gym des femmes arabes ». Hajjaj est aussi exposé fin janvier au Birmingham Museum of Art, en Alabama, et en mai à la galerie Taymour Grahne, qui le représente à New York.
Pour en savoir plus sur Hassan Hajjaj et suivre son actualité, rendez-vous sur les sites des galeries Taymour Grahne et The Third Line.