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Burundi

Des hommes armés de machettes sèmeraient la terreur au Burundi

À quelques mois de l’élection présidentielle prévue au printemps 2015, des rumeurs font état de bandes armées qui pillent et attaquent dans tout le pays. On ne connaît ni leurs identités, ni leurs motivations.
Route entre Burundi Gitega et Bujumbura via Flickr (Dave Proffer)

Une nouvelle attaque s'est déroulée dans la nuit de vendredi à samedi à Bujumbura, la capitale burundaise située sur les rives du Tanganyika, dans la région de l'Afrique des grands lacs. Comme le rapporte RFI, des hommes armés de machettes ont pillé plusieurs maisons et blessé deux hommes dans le quartier populaire de Musaga, au sud du centre-ville.

Vidéo de Telerenaissance où l'on peut voir les deux hommes blessés

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Toujours selon RFI, plusieurs attaques de ce type ont déjà été signalées au cours des derniers mois, dans la capitale et dans plusieurs communes de l'ouest et du centre du pays. Aucun des assaillants n'a encore été appréhendé par la police. La situation sécuritaire au Burundi est jugée préoccupante par les États-Unis, qui « recommandent aux citoyens américains d'éviter les voyages non-essentiels » au Burundi. L'ambassade de Belgique a pour sa part déconseillé l'accès à certaines régions de cette ancienne colonie du Royaume de Belgique, qui a gagné son indépendance en 1962.

Le Bureau des affaires consulaires du Département d'État américain avertit via son site Internet que l'organisation terroriste somalienne Al-Shabab a menacé de commettre des attaques terroristes au Burundi. Le service consulaire américain ajoute que les armes sont faciles d'accès dans ce pays qui a connu une longue période de guerre civile ethnique de 1993 aux années 2000, marquée comme dans le Rwanda voisin par des violences auxquelles se livrèrent Tutsi et Hutu, les deux ethnies majoritaires. L'actuel président hutu Pierre Nkurunziza du parti des Forces pour la défense de la démocratie (FDD), au pouvoir depuis dix ans, viserait un troisième mandat présidentiel que la constitution actuelle ne lui permet pas d'effectuer. Les membres de l'opposition accusent par ailleurs régulièrement la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d'être partiale et de favoriser le FDD.

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Les Etats-Unis invitent les Américains à ne pas aller au Burundi — RFI Afrique (@RFIAfrique)5 Novembre 2014

Dans un communiqué paru le 4 novembre, le ministère des relations extérieures et de la coopération internationale burundais proteste contre ces déclarations de la Belgique et des États Unis, et « regrette ce genre de prise de position qui vise à présenter le Burundi comme un pays en proie à une insécurité préoccupante ». On peut lire plus loin que « Tout est mis en oeuvre pour étouffer dans l'oeuf le phénomène des bandits qui est récurrent chaque fois que les élections générales approchent. » Le ministère affirme par ailleurs que la « sécurité est globalement bonne » sur le territoire burundais, où l'on relève toutefois de fréquentes embuscades par des groupes armés, notamment sur les routes menant hors de la capitale.

D'après le site d'information Bujumbura News, le ministre de l'intérieur Édouard Nduwimana a pourtant affirmé le 3 novembre, au cours d'une réunion avec des chefs de communautés religieuses, avoir déjà « des preuves suffisantes que des groupes terroristes sont sur le sol burundais. » Selon le ministre de l'intérieur, des burundais ont été recrutés par des groupes terroristes islamistes, et des arrestations ont déjà eu lieu.

Une source des services de renseignements burundais a ainsi indiqué à RFI début novembre que deux jeunes burundais qui auraient été recrutés par le biais d'écoles coraniques ont été arrêtés à Gahumo dans la province de Cankuzo.

Photo via Flickr

Suivez Virgile Dall'Armellina sur Twitter : @armellina