Kirouac & Kodakludo assument leur amour pour Amos Daragon
Photo Maximilien Biron

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Culture

Kirouac & Kodakludo assument leur amour pour Amos Daragon

Le EP Amos a valu au duo de musiciens des félicitations de l’auteur Bryan Perro.

Kodakludo, Ludovic Rolland-Marcotte de son vrai nom, m’accueille chez lui, en compagnie de Misha, une chienne de 14 ans, frisée et un peu sourde. L’entrée dans son studio évoque immédiatement cette atmosphère éthérée et aérienne qui caractérise le son du groupe qu’il forme avec Paul Provencher, alias Kirouac. Avec quelques minutes de retard, Kirouac nous rejoint finalement pour entamer une longue conversation où on aborde la conception de leur EP Amos, paru le 1er février dernier.

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Les deux musiciens se sont rencontrés lors de leurs études en cinéma à l’UQAM. Leur premier EP, Wesh, a aidé à définir un style qui leur est propre. Truffé de thèmes montréalais, comme Mile-End Story ou Bixi, avec une ambiance décomplexée transmise par le hip-house caractéristique du duo, le EP les a mis à l’avant-scène avec le single Back.

Leur deuxième EP, Amos, qui est un clair appel à la nostalgie pour les lecteurs mordus d’ Amos Daragon. L’idée de départ vient de Paul qui, lors de ses débuts en rap au cégep, avait déjà lancé l’idée de créer un album de 12 chansons, une pour chaque tome de la série littéraire.

Il a depuis quelque peu réajusté ses ambitions.

« J’écoutais des prods que Ludo m’avait envoyé et, un jour, j’étais complètement batté et j’ai texté Ludo en disant : “Yo notre prochain EP va s’appeler Amos et il va y avoir quatre chansons pour les quatre éléments” », raconte Paul.

La première réaction de Ludovic? « Oh boy, c’est pas vrai. »

Incertain au départ, le beatmaker a finalement réalisé que c’était un signe de la vie : il avait nouvellement renoué avec la série Avatar, le dernier maître de l’air, contenant elle aussi la notion des quatre éléments. « Je suis tombé dans le panneau », raconte-t-il en riant.

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Photo Michael Nguyen

Enregistré aux studios de Cult Nation, le EP Amos a été une sortie de la zone de confort pour les deux musiciens. « Le défi était grand puisqu’il fallait qu’on reconnaisse la signature de Kirouac & Kodakludo dans des morceaux qui sont extrêmement différents les uns des autres », explique Paul.

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Dans Amos, les ambiances passent d’un trap sec et lourd dans Feu à une basse omniprésente dans la chanson Terre ou à une guitare suave avec Eau. Les cinq éléments ( Air, Feu, Eau, Terre et Éther) ont été retransmis en musique, et ce, avec la collaboration d’un autre artiste sur chacune des pièces.

Eau a été la première instrumentale que Ludovic a présenté à Paul, un morceau composé en compagnie du guitariste et chanteur Will Murphy. Au final, le choix d’avoir uniquement des chansons avec un featuring relève plutôt d’un adon que d’une intention dès le début de la production du projet.

« Will [Murphy] était déjà là. On voulait Fouki sur un morceau. Paul est arrivé avec l’idée de Vendou et on a choisi Jah Maaz ensemble, explique Ludovic. Chaque morceau va dans une direction différente, et c’est le fun d’avoir un artiste qui fit dans cette atmosphère et qui rajoute au travail qui a été fait en amont. »

« On a été capables d’extérioriser un univers sonore, ce qui aurait été difficile à faire seulement avec le cinéma, explique Paul, en comparant le cinéma à la musique. On n’aurait pas été capables de matérialiser ce qu’on a fait avec Amos autrement qu’en musique. »

Amos a créé tout un engouement pour le duo. Après un lancement à guichets fermés en février, ils viennent tout juste d’annoncer leur participation à l’édition 2019 des Francouvertes.

Quand on leur a demandé s’ils se considéraient comme des âmes sœurs musicales, Paul a soupiré de bonheur, puis a ri, affirmant que Ludovic a beaucoup dû s’adapter à son style au début de leur collaboration.

La symbiose de Kirouac & Kodakludo reste digne des plus beaux films de bromance.