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Crime

Le président du Soudan, suspecté de crimes de guerre, est bloqué en Afrique du Sud — qui pourrait le livrer à la CPI

Un juge sud-africain empêche Omar el-Béchir de quitter le pays à cause d’un mandat d’arrêt international délivré par la CPI pour des faits suspectés de crimes de guerre au Darfour.
Photo par Ahmed Yorsi/EPA

Un juge sud-africain a rendu une décision provisoire de justice qui empêche le président du Soudan, Omar el-Béchir, de quitter l'Afrique du Sud. L'homme est sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis, en 2009, par la Cour Pénale Internationale (CPI), pour des faits suspectés de crimes de guerre au Darfour.

La décision de justice a été rendue après l'arrivé de el-Béchir en Afrique du Sud pour assister au sommet de l'Union Africaine. Des membres du South African Litigation Centre (l'ONG qui a saisi la justice pour que le président soudanais soit condamné puis extradé vers la CPI) ont expliqué sur Twitter, ce dimanche, que l'ordre de justice empêche el-Béchir de quitter le pays — décision qui a été étendue à ce lundi matin.

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El-Béchir a deux mandats d'arrêts de la CPI sur le dos. La cour de justice internationale, basée aux Pays-Bas, a demandé à l'Afrique du Sud, un État membre de la CPI, d'arrêter le leader soudanais. Les charges retenues contre le leader soudanais sont liées à des atrocités suspectées d'avoir été commises dans le conflit du Darfour, où près de 300 000 personnes ont été tuées et 2 autres millions ont été déplacés, selon les Nations Unies.

Sidiki Kaba, le président de l'Assemblée des États Parties de la CPI, a déclaré dans un communiqué, ce samedi, qu'il « appelle l'Afrique du Sud, qui a toujours contribué à la montée en puissance de la Cour, de faire le maximum, pour assurer l'exécution des mandats d'arrêts. »

Malgré la décision de justice, Omar el-Béchir posait ce dimanche matin avec d'autres leaders africains pour une séance photo du meeting de l'Union Africaine.

La CPI ne peut pas obliger ses États membres à faire des arrestations, mais elle peut néanmoins leur rappeler qu'ils ont une obligation légale de coopérer. Des membres du parti au pouvoir en Afrique du Sud, l'African National Congress (ANC), ont expliqué à Associated Press que el-Béchir avait reçu l'immunité pour rentrer dans le pays et assister au sommet.

El-Béchir s'est emparé du pouvoir en 1989, quand des membres de l'armée soudanaise ont évincé le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre, Sadeq al-Mahdi. Il a remporté les élections 3 fois d'affilée depuis le coup d'État, bien que les résultats des élections aient été maintes fois contestés. Il est devenu le premier président en exercice à être inculpé par la CPI.

Par Gillian Mohney sur Twitter @gillianmohney

Associated Press a participé à la rédaction de cet article. 

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