Anglicisme
Il faudra attendre 1968, quatre ans après la mort de Gardner pour que le pionnier du sous-genre sorte en salles. Il s'agit de Witchfinder General de Michael Reeves avec Vincent Price, premier opus de la fameuse Unholy Trinity à l’origine du sous-genre.« Tout le peuple gaulois est extrêmement religieux (…) Ils pensent, en effet, que le rachat d’une vie humaine par une autre vie humaine peut seul apaiser les dieux immortels. (…) Certains peuples ont des mannequins de taille colossale, en osier tressé qu’ils remplissent d’hommes vivants ; on y met le feu et les hommes périssent ainsi carbonisés. »
Enfin, l'apparition des films d'horreur folk peut aussi s'expliquer par le contexte politique et social. Dans Folk Horror : Hours Dreadful and Things Strange, Adam Scovell, auteur et cinéaste, précise que le sous-genre est bien un produit de son époque. Qu'il est autant une émanation des Swinging Sixties que le symptôme d'une désillusion post-hippie. Il ajoute que le fantasme d’une vie en harmonie avec la nature s’est progressivement éteint avec le début des années 1970, le rêve de libération collective se transformant en cauchemar New Age à base d’épanouissement personnel.« J’ai grandi dans l’Essex, à côté d’une forêt et je faisais des cauchemars particulièrement précis. Je rêvais par exemple de manière récurrente d’une ferme qui n’était pas loin de la maison – et j’en rêve encore. Pour moi, c’était une sorte de peur primale de l’environnement dans lequel je vivais. Je crois qu’avec le temps, ça s’est transformé en un intérêt prononcé pour la campagne et comprendre pourquoi elle est flippante et, par extension, pourquoi l’Angleterre est si flippante ».