En 2010, l’artiste brésilienne Jac Leirner se lance dans un binge de soixante-douze heures où elle réalise trois sculptures en coke, photographiées et exposées au White Cube’s Mason Yard à Londres. Pas plus grande qu’une pièce d’un euro, morbides, excitantes, elles tissent ce lien éphémère entre le drogué, sa sensation, sa perception. Une minutie aussi rigoureuse que l’addiction du camé. Chacune est faite de 3 à 5 grammes de cocaïne.
Née en 1961 à Sao Paulo, Jac Leirner a commencé a fumer à 11 ans. À 15 ans, elle achevait déjà un paquet de cigarettes par jour. Sa consommation de drogue démarre à 14 ans. Presque tout y est passé, jusqu’en 2010. Trente ans de défonce : l’exposition « Junkie » se fait le journal de bord d’une droguée. Objets du quotidien, paquets de cigarettes, feuilles à rouler, compositions photographiques, fils de mégots traversant la pièce à l’étage… Comme un besoin, addictif, de se souvenir. Un monde qui se constitue de détritus, de restes, de besoins reliés à un seul but : se défoncer.
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Les sculptures en coke, quant à elles, marquent presque un point final à ses années narcotiques (rien ne précise cependant que Jac Leirner a arrêté l’usage de stupéfiants à ce jour). Sculpter dans la matière même de sa consommation, concrétiser la poudre, conserver le momentané, c’est chercher à y donner un sens là où, peut-être, il n’y en a pas.
Faites un tour sur le site de la galerie White Cube pour en savoir plus sur Jac Leirner et l’exposition « Junkie », à voir jusqu’au 14 mai 2016.