Culture

Le mec qui installe des œuvres dans l’océan a encore frappé

Les eaux autour de l’île de Lanzarote, l’une des Îles Canaries, cachent bien leur jeu. Sous la surface d’un bleu profond, à 14 mètres de profondeur, se cachent d’étranges créatures. Des créatures de béton, à l’apparence humaine, attendant sagement d’être recouvertes par la végétation aquatique. Déjà, des poissons les entourent. Ces 300 sculptures sont l’œuvre de Jason deCaires Taylor, artiste écologiste qui n’en est pas à son coup d’essai.

Après Grenade, dans les Caraïbes, en 2006, Cancún en 2009 et les Bahamas en 2014, Taylor a plongé au large du Maroc pour son dernier projet, Museo Atlántico. Chaque sculpture est le moulage en béton d’une personne réelle. Toutes sont vêtues comme des personnes ordinaires et se livrent à différentes activités. Leur installation renvoie directement aux défis humanitaires de notre époque.

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The Raft of Lampedusa

Museo Atlántico est légèrement différent de son précédent, Museo Subacuático de Arte, au large du Mexique. Il comprend un jardin botanique, un mur de 30 mètres et 200 personnages placés en spirale. « Ce projet est très différent, pas seulement car c’est presque plus un projet architectural mais en termes d’environnement et d’écosystème dans lesquels l’installation se trouve », explique Taylor à The Creators Project. « L’océan Atlantique a un écosystème et des conditions très différents de la mer des Caraïbes, où se trouve ma première collection. L’Atlantique est d’un bleu opaque et pas transparent comme les Caraïbes. Cet environnement procure une sensation différente et rend ma collection bien plus atmosphérique. »

Les créations de Taylor ne sont pas seulement pour faire joli. Elles jouent le rôle de récif, créant des habitats pour les poissons et le corail, dans des fonds marins qui sont menacés. Le travail de Taylor est un message fort sur le rôle des humains dans le maintien et la sauvegarde de la vie marine. Au-delà, il touche même à des problématiques plus globales, comme l’évoque l’installation The Raft of Lampedusa, représentant un canot de migrants en route vers l’Europe.

« Pour moi, ce projet est aussi différent car je traite de différentes problématiques. Mes sculptures ne concernent pas seulement les problématiques marines mais aussi le changement climatique, l’immigration et d’autres problèmes humanitaires », continue Taylor. « Chacune des douze installations est placée sur une ligne droite. Chaque installation dépeint une situation particulière, illustrant un message adressé à notre société actuelle. »

Pour en savoir plus, on vous laisse (re)voir notre documentaire sur Ocean Atlas, aux Bahamas :

Retrouvez le travail de Jason deCaires Taylor en cliquant ici.