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LE NUMÉRO DU CHANT DU CYGNE

Des nouvelles d'un peu partout

Les Norvégiens ont décidé de mettre des morceaux de glaciers dans leurs boissons, tandis que les Dubaïotes vivent sous la menace permanente de la calvitie précoce.

IL EST MAINTENANT POSSIBLE D'ACHETER DES GLAÇONS EXTRAITS DES GLACIERS NORVÉGIENS

Illustration : Ole Tillmann

Récemment, une nouvelle start-up norvégienne s'est lancée dans le très lucratif business des glaçons. Mais, au lieu de vendre de classiques glaçons de congélateur, Svaice propose des glaçons de luxe originaires des glaciers.

« Nos produits sont à 100 % naturels et sont vieux de milliers d'années », explique l'entreprise, qui se fournit sur le glacier de Svartisen, le second plus grand du pays. Si Svartisen couvre plus de 2,5 millions de mètres carrés, la taille du glacier a gravement diminué depuis les années 2000 et il pourrait bien disparaître d'ici un siècle.

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Le projet a reçu un grand soutien au niveau local. Per Swensen, maire du village voisin de Meløy, est un fervent supporter de Svaice et espère que l'entreprise permettra d'apporter de l'emploi dans la région. Une subvention de 50 000 $ a d'ailleurs déjà été accordée à la compagnie pour l'opération initiale d'excavation.

Heidi Katrine Bang, porte-parole de WWF Norvège, ne comprend pas l'engouement que suscite le projet. « Nous pensons que c'est une mauvaise idée de business. Svartisen fond déjà en raison du changement climatique, donc il est étrange que le public soutienne la vente de morceaux du glacier », explique-t-elle.

Selon Svaice, seule la glace qui se préparait à fondre sera excavée – ainsi, les opérations de la société ne précipiteraient pas la fonte du glacier. « La quantité de glace que nous allons utiliser ne représente qu'une tasse d'eau dans l'océan », explique la société sur son site Internet.

Hugo Anderholm

CRISE DE CALVITIE A DUBAÏ

Illustration : Ole Tillmann

D'abord, quelques cheveux se retrouvent sur le plancher de votre salle de bains. Puis un matin, une touffe reste collée à votre taie d'oreiller. Bienvenue à Dubaï, le pays où les gens ont les cheveux qui tombent. Vous cherchez donc une solution sur Google, mais les pubs pour le remplacement et la repousse capillaire sont plus nombreuses que les réponses. Puis, vous tombez finalement sur des forums d'expatriés expliquant que le problème aurait pour origine l'eau chlorée riche en calcium utilisée dans le pays. Certains forumeurs conseillent alors des remèdes comme l'ajout de bicarbonate de soude dans le flacon de shampooing et le rinçage des cheveux avec de l'eau en bouteille. D'autres recommandent l'utilisation d'un Blu Ionic Power Filter, un pommeau de douche censé « éliminer jusqu'à 90 % de chlore, de chloramines et de produits chimiques ». Les usagers du forum sont généreux en conseils : selon eux, l'alopécie prend fin spontanément au fil du temps, et la production de sébum s'adapte au traitement. En outre, certains mettent aussi le problème sur le dos du stress. « C'est une accumulation de différents facteurs – ça peut notamment provenir de la présence d'humidité, d'un mode de vie agité ou de la faible valeur nutritionnelle de sa nourriture », a expliqué Mike Ryan, trichologiste et « docteur du cheveu » à Dubaï pour le magazine National. Mais, alors que le prix d'une greffe de cheveux est plus élevé que celui d'un divorce, la meilleure solution semble être de faire comme les locaux : se recouvrir la tête d'un voile – pour les femmes – ou d'un keffieh – pour les hommes.

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Emerson Rosenthal

LES BALEINES DÉTESTENT TOUJOURS AUTANT LA PROSPECTION SISMIQUE

Photo de Eva O'Leary

En mars dernier, 75 scientifiques ont adressé une lettre commune au président Obama, l'adjurant de mettre fin à la prospection sismique et à l'exploration des hydrocarbures sur la côte Atlantique.

« Cette activité représente une menace significative pour la vie marine dans la région », expliquent-ils, ajoutant qu'elle pourrait réduire l'espérance de vie de certaines espèces animales.

La pratique de la prospection sismique a été approuvée par le département de l'Intérieur des États-Unis l'an dernier et neuf entreprises ont répondu à l'appel d'offres lancé pour arpenter la côte dès 2017. Le processus implique l'usage de canons à air comprimé destinés à envoyer des décharges sonores très puissantes de sorte à déterminer la nature du sol et la présence éventuelle d'hydrocarbures.

Le professeur Christopher Clark, directeur du programme de recherches bioacoustiques de Cornell et signataire de la lettre, décrit la procédure : « Imaginez un vaisseau spatial volant à 5 km/h au-dessus de Manhattan, explique-t-il. Il descend jusqu'à la ville de Yonkers, avant de remonter. Toutes les dix secondes, 24 heures sur 24 pendant quatre semaines, il déclenche une énorme explosion sonore. Maintenant, imaginez la même chose en fond marin, où vivent des créatures qui s'orientent principalement grâce à leur ouïe. » La communauté scientifique estime également que les tests pourraient perturber le régime alimentaire et la reproduction des poissons.

Selon le porte-parole de l'American Petroleum Institute, organisme de lobbying regroupant les industriels américains du gaz et du pétrole, la nocivité des décharges sonores sur la vie marine est un mythe qui serait même reconnu par le gouvernement. Aucune recherche n'a encore été menée sur les dégâts éventuels – d'où l'origine de cette conviction.

Zach Sokol