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LE NUMÉRO ÉTÉ INDIEN

Reviews

J’imagine qu’entre Sydney et Melbourne, les gens se haïssent au plus haut point, simple question de rivalités ancestrales.

CUT COPY

NOWHERE

LANGHORNE SLIM

SCOTT HULL

Si vous êtes un peu à l’ouest en ce qui concerne la musique de noirs à dents glacées, sachez juste que Killer Mike est un proche pote d’Outkast qui a toujours fait de la bonne musique mais qui n’a jamais percé de sa vie. Alors si un jour vous passez ce putain de disque en soirée, ne soyez pas surpris si personne ne danse et si tout le monde vous prend pour un gros

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nerd

 infréquentable qui s’y connaît beaucoup trop en musique violente qui donne envie de vendre des petits sachets aux faibles dans la rue. Parce que, malgré le fait que vous vous en défendiez, c’est exactement ce que vous êtes.

BERNARD-HENRI LE VIT

DRY

De la pure pour les durs

Menace Records/Wagram

Dry fait partie des deux seuls survivants du groupe trop mafia-connecté Intouchable, qui comme son nom ne l’indique pas, comporte trois mecs décédés de mort violente dans ses rangs. Ce street-album représente à peu près tout ce dont les gens normaux ont peur : ça parle de caisses qui crament, de délinquants qui vendent la mort aux jeunes qui achètent aussi leurs disques et c’est rempli d’insultes destinées à Marc-Olivier Fogiel. J’en suis venu à l’idée que Dry a pénétré l’ère du post-rap conscient. Car en plus de donner des leçons de vie, il a surtout pris conscience que c’est en portant des bonnets en laine fourrée de rappeur mature à la Sinik qu’il avait le plus de chances de vendre des copies de son rap pour grosses cailleras dégénérées.

JA RULIO IGLESIAS

THE COOL KIDS

The Bake Sale

XL Recordings/Beggars

Ça m’aurait vraiment emmerdé de dire du bien de ce groupe pour blancs bloqués en 2005 pour la vie, mais ça a failli être le cas. Je veux dire, si je n’avais écouté que le premier morceau « What Up Man », j’aurais pu me faire avoir parce qu’il est hyper bien et qu’il me permettra sans doute de faire croire que j’aime l’album quand une fille fan de Dave Chappelle m’en parlera. Mais comme je suis un mec qui croit en son premier jugement, j’ai pressé la touche

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next

de mon lecteur. Et quelle ne fut pas ma joie lorsqu’enfin je m’aperçus qu’il s’agissait bien d’une bande de grossiers personnages qui pensent que plagier le rap fin 80’s en le rendant comique, c’est super. Les mecs, le seul qui a le droit de faire ça c’est Edan et en plus il n’a pas besoin de se déguiser comme dans

Do The Right Thing

 pour être cool.

OZZY OSBORN IN THE U.S.A

Vous vous souvenez de la chronique des Sales Blancs qu’on avait faite il y a de cela quelques mois ? Oui assurément, et ça me fait bien chier puisqu’à cause de ça je ne peux pas faire de copier-coller foireux dans lequel je dirais que le rap californien en français est ce qui se fait de mieux dans notre chère contrée alors que personne ne le sait et que tout le monde s’en cogne. Et aussi que tous ces mecs inconnus rappant hyper vite sur des instru qui nous poussent à faire des signes de gang sans le vouloir sont de purs génies qui ne seront reconnus que

post mortem

ou quand ils se seront coupé une oreille. C’est à peu près tout ce qui me vient à l’esprit pour l’instant, mais j’aurais quand même préféré faire un copier-coller de mec fainéant à la place.

BASILE POLI

TRILLVILLE

Straight Up. No Chaser

Universal Music U.S

Ayant constaté qu’un nouvel album de Trillville était sorti, je fus immédiatement partagé entre grande impatience et profond doute. Au-delà du souvenir nostalgique de mes années lycée faites de crunk et de blagues avec l’expression « dans cette pute », cette sortie allait aussi m’éveiller sur le devenir de mes joies et convictions d’antan. Ce que je ne pouvais pas prévoir, en revanche, c’était bien de me retrouver confronté à deux MC’s infects rappant bon an mal an sur des instru aussi piteuses que du dirty-south français à synthétiseurs. Et me dire que finalement, toutes ces casquettes de baseball achetées n’avaient pas servi à grand-chose dans ma vie, à part peut-être pour serrer une ou deux meufs qui aimaient Le Tigre à l’époque.

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OZZY OSBORN IN THE U.S.A

RE-UP GANG

Clipse presents : Re-Up Gang

Re-Up Gang Records/

Koch Records

Le truc qui est cool avec les Clipse, c’est que même leurs projets les plus pétés avec leurs potes les plus chiants sont bien. Okay, celui-ci est loin d’être génial, on sent bien qu’ils en ont un peu rien à foutre et qu’ils préfèrent effectuer une sorte de passage de relais humaniste à leurs amis relou dans le style grands frères, mais quand même. Ça reste toujours du vrai rap pour vrais gars, tellement vrai que même votre cousin

backpacker

 qui porte des baggy Triiad est allé voir leur dernier clip « Fast Life » sur Youtube. Et il a aussi ajouté : «

Ouais, c’est pas trop mal pour du rap consumériste, en fait.

 »

JA RULIO IGLESIAS

Après avoir refusé la gloire avec Miss Kittin et Gigolo, voilà que ce bon vieux Hacker s’en prend sauvagement au progrès. Pour témoigner de son désaccord avec l’évolution de la musique, il ressort son regard le plus menaçant et sa techno moitié EBM, moitié cold wave, qui doit encore, j’en suis persuadé, faire un tabac dans un ou deux bars gothiques à Grenoble. Mais hors de ce contexte, cet album

 live

et ses inédits sont assez chiants.

STEVE PEPINE

FULL PUPP

The Greatest Tits

Full Pupp/La Baleine

Pour ce qui est du plus mauvais titre d’album, Prins Thomas et son label Full Pupp ont déjà pris pas mal d’avance, en attendant la prochaine sortie Ekleroshock. Côté musical, la compil regroupe ce qui se fait de mieux dans ce qu’on pourrait qualifier de « musique norvégienne ». Une disco super relax qui se veut moderne, mais en conservant des traits vintage parce qu’il en faut aussi pour les puristes. Certains morceaux sont de réelles curiosités avec l’utilisation d’instruments parfaitement inconnus. C’est aussi ça le secret des fjords.

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ERWAN MORTIME

CUT COPY

In Ghost Colours

Modular/Barclay

Suite à ma chronique de Minitel Rose, je tiens à préciser ma pensée : je crois en fait qu’il existe, dans la région de Nantes, une secte à laquelle le blog Valériechérie tient lieu de portail officiel et dont les membres se réunissent une fois par mois pour des cérémonies au cours desquelles, ayant revêtu leurs plus beaux hoodies et sneakers, ils se disposent en triangle afin d’adorer la couleur rose et le premier album de Cut Copy.

FELIX ATARI

AUTOKRATZ

Down & Out in Paris & London

Kitsuné/Pias

C’est vrai que je ne vais jamais à Londres et qu’à Paris ça fait longtemps que je ne suis pas sorti parce que bon les soirées au Paris Paris c’est quand même vite relou mais ici on n’a aucune déontologie alors ça ne m’empêchera pas de dire que la moitié des morceaux de ce disque sont aussi cool que les soirées à Londres que j’imagine dans ma tête tandis que l’autre moitié est aussi chiante que l’émission

Paris Dernière

 depuis que Xavier de Moulins a remplacé Frédéric Taddeï. Comme variante j’avais « je trouve que la moitié des morceaux de ce disque sont aussi cool que l’expression

get down

 tandis que l’autre moitié est aussi chiante que de devoir faire son

coming out

», mais j’étais ennuyé parce que je ne suis pas sûr que l’expression

get down

 soit si cool que ça tout bien réfléchi.

HUBERT MENSCH

J’imagine qu’entre Sydney et Melbourne, les gens se haïssent au plus haut point, simple question de rivalités ancestrales. En général, les caisses immatriculées de la province adverse en font les frais. J’irais même jusqu’à penser qu’ils s’échangent les «

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gone fishing !

 » de rigueur après une épreuve sportive opposant les deux villes. Dans ce genre de débat, la comparaison des gloires locales revient à un moment ou à un autre. Manque de pot, à ce jeu Sydney récupère The Presets et Melbourne, le meilleur groupe du monde.

BOYE ZENDAOUD

Vous avez déjà rêvé d’un groupe qui ressemblerait en tout point à Maiden pour l’esthétique sauf qu’au lieu de vous donner l’air d’un

geek

 stupide fan d’heroïc fantasy, il vous inciterait plutôt à vous latter la gueule avec un connard fan de punk-rock ? Si oui, sachez que ce groupe existe. Il s’appelle Toxic Holocaust, il fait des morceaux qui s’appellent « Endless Armageddon » ou « In the Name of Science » et en plus (Seigneur Dieu, bénissez-les) pas besoin d’avoir un bouc de trou du cul sur le menton pour apprécier leurs morceaux de 2 minutes 30.

BERNARD-HENRI LE VIT

MOSS

Sub Templum

Rise Above/La Baleine

J’ai rarement entendu une musique aussi lourde, (à part celle de Sunn O))), mais c’est difficile de faire pire). Le tempo doit être à genre 2 BPM, il y a 3 accords par morceau, des cris de décès non naturels surgissent au beau milieu d’une chanson, et les pistes durent entre 10 minutes et une demie heure. On est noyé dans une masse sonore métallique régulièrement interrompue puis renouvelée par des accords super graves, ce qui rend l’écoute de ce CD particulièrement propice à la compréhension du concept de « noirceur éternelle ». Je recommande donc vivement ce disque aux habitués des cérémonies occultes et autres sacrifices en l’honneur du Grand œil noir.

ÉTIENNE ZAHO