Les grosses fesses des clips de hip-hop doivent leur gloire à ces mecs

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Musique

Les grosses fesses des clips de hip-hop doivent leur gloire à ces mecs

Les clips de rap ont niqué ma perception du monde.

Les clips de rap ont niqué ma perception du monde. Après plusieurs années perdues à mater des clips type « Big Pimpin » et « Tip Drill », mon esprit est désormais perpétuellement infesté de filles trimballant des culs ridiculement gros, partout, tout le temps. Ce truc est tellement ancré en moi qu'aujourd'hui j'ai du mal à voir une fille normale sans que mon imagination ne lui offre immédiatement une douche de champagne hors de prix – ou cet autre scénario où j’insère ma carte de crédit dans la béance d’une paire de fesses taille 52, mais je n’ai pas envie d’en parler.

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Connaissant la confusion rapologique dans laquelle je vis, vous comprendrez aisément pourquoi j'ai été emballé par le nouveau projet photo de Brian Finke, Hip-Hop Honeys. Dans celui-ci, Brian rapporte un tas d'infos sur les nanas qui peuplent les clips de rap, et nous offre la possibilité de les envisager autrement que de simples filles qui font tournoyer leur derrière juste pour que des rappeurs fassent les malins. Le travail de Brian porte un regard intelligent sur un truc à la fois ridicule et magnifique, génial et trop con, le clip de rap.

Le pauvre accroc aux vidéos sursexualisées que je suis a donc contacté Brian pour voir si je pouvais rester dans un coin, les mains dans les poches, tandis qu'il photographiait ses hoes préférées. Le célèbre photographe, dont les travaux ont été publiés dans le New Yorker et GQ, a trouvé ma requête assez étrange. Pour se débarrasser de moi, Brian m'a envoyé vers la Face Time Agency, les intermédiaires qui l'ont aidé à s'incruster sur les plateaux de tournage de clips pour faire les photos de Hip-Hop Honeys. L'agence Face Time a été lancée il y a deux ans par Jeff Janvier et Session Cruz. Depuis, c'est devenu l'une des agences de casting les plus prestigieuses de New York en ce qui concerne les mannequins « urbains » – les hoes de clips susmentionnées, donc. C'est un truc plutôt chouette pour toutes ces voluptueuses demoiselles couleur ébène, injustement laissées de côté par les autres agences de mode.

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Session Cruz a démarré dans le métier en tournant des clips de booty-shake de qualité supérieure pour le site World Star Hip-Hop. De son côté, Jeff traine ses pompes dans le business du casting depuis plus de vingt ans. Ensemble, ils ont introduit les plus beaux mannequins et les plus gros culs à la télé via les clips de 2 Chainz, Drake, Kanye, et 50 Cent. Quand j'ai passé un coup de fil à Jeff pour le supplier de me laisser assister à l'un de leurs tournages, il a refusé catégoriquement, craignant que ma présence ne « contrarie les artistes ». À la place, il a accepté de répondre à mes questions par téléphone.

Session est à gauche, Jeff est à droite.

VICE : Selon toi, quelles sont les qualités indispensables pour qu’une meuf soit apte à bootyshaker devant plusieurs millions d’êtres humains ?
Jeff Janvier : Celles sur qui je me concentre sont celles qui vont me faire gagner du blé. Il faut simplement trouver des meufs qui ont des actifs de valeur. J'ai un gros carnet d'adresses, rempli de filles pour toutes les occasions et toutes les situations.

Qu'est-ce qui fait que certaines meufs ont plus de « valeur » que d'autres ?
Le sex-appeal. Le swag. L’engagement. Voilà les éléments clés. Bien sûr, il faut aussi qu'elles soient jolies. Aucune meuf dont le nom est associé au mien ne sera jamais « relativement jolie ». Il y a quelques filles avec lesquelles je suis cool ; je les laisse venir sur les tournages pour être figurantes. Mais les filles qui tiennent les rôles principaux doivent toutes répondre à des critères stricts en matière de sex-appeal. Des fois, je cherche un truc spécifique, une fille d'une certaine taille ou une autre avec des fesses chelou. On a une fille pour chaque type de marché.

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Est-ce qu'il existe une sorte d’échelle de Richter des culs ? Comment tu les compares les uns aux autres ?
Non. On met des filles avec des gros culs seulement dans les vidéos qui nécessitent des filles avec des gros culs. Mais c'est, hum, assez complexe. Genre, des fois, il te faut un cul capable de danser. Je connais des nanas qui ont des culs géniaux mais qui ne savent pas le remuer. Dans certaines situations, leurs gros culs sont même inutiles. C'est pareil pour les meufs jolies. Des fois, un joli visage n’est pas suffisant. Il faut qu’elles sachent jouer avec la caméra, tu vois.

Comment tu fais pour gérer tout ça ? Tu parlais de ton carnet d'adresses ; est-ce qu'il y est spécifié, genre « cette fille a un gros cul mais deux pieds gauches » ou « cette nana est cool mais elle est taillée comme Bob l'éponge » ?
C'est là que mon esprit se manifeste et fait des miracles. Pour le carnet d'adresses, j'ai environ des milliers de meufs, et je reçois 30 mails par jour de nouveaux talents que je pourrais utiliser à tout moment. J'organise tout ça en fonction des vidéos qu'on doit tourner. Certaines filles m'en veulent parce que je ne peux pas les utiliser. Parfois, ça va jusqu'au harcèlement. Ce boulot n'est pas si facile, mais ça tourne quand même. Si je rencontre une nouvelle fille et que je la mets devant la caméra, d'autres nanas risquent de tomber dessus et d’avoir les boules. Tu sais, parfois, elles peuvent vouloir frapper la nana principale. Il y a des dangers, ouais ; c'est à moi de gérer tout ça, mais je suis dans ce business depuis si longtemps que ce n’est plus un problème.

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Quelle est la chose la plus désespérée qu'une fille ait faite pour apparaître dans un clip ?
Dans ce business, je dis aux nanas : « Vous pensez que le monde du clip de rap est pourri ? Hollywood est bien pire. » Certaines personnes sont prêtes à faire n'importe quoi. Moi, je ne bosse pas avec les meufs prêtes à faire n'importe quoi. Ces filles savent qu'il peut y avoir genre 20 meufs dans une vidéo, du coup elles feront tout pour capter l'attention des gens au lieu d'être de simples figurantes cachées au second plan.

Les nanas t’en veulent après un clip, quand elles s’aperçoivent qu’on les a foutues dans un coin pendant deux secondes alors qu’elles pensaient être la hoe en chef du morceau ?
Oh oui. C'est le drame de mon boulot. Je ne peux pas choisir tout le monde. Je fais de mon mieux pour que tous les gens que je rencontre aient une chance dans un clip mais des fois, ça merde. Vu mon poste, je peux sélectionner autant de filles que je veux, mais malheureusement, en dernier ressort, c'est l'artiste et le réalisateur qui décident. Certaines filles se vexent quand elles passent à l'as ou quand elles se sentent négligées – et elles essaient de tout me faire retomber dessus. Certaines personnes ne savent pas gérer ce genre de situation ; moi j'y arrive.

Tu penses que les filles peuvent réellement vivre de ce boulot, « actrice de clips » ?
Le business du clip de rap n’est plus ce qu’il était. Il y a dix ans, j'aurais dit oui. C'était possible. Elles touchaient des milliers de dollars juste pour apparaître à l’écran. Aujourd'hui, avec Internet et le téléchargement, les labels n'y consacrent plus autant d'argent – à moins que ce soit un gros artiste ou un gros track. Sinon, ils essaient de faire ça pour la plus petite somme d’argent possible. Mais si une fille a du swag, elle peut s'aventurer dans le cinéma ou d'autres trucs plus lucratifs. Le clip peut t'offrir des débouchés ; ça peut être l'occasion de se faire connaître et de faire d'autres choses par la suite.

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Tu crois que certaines nanas sont plus difficiles à trouver que d’autres ? Genre, des fois, des rappeurs te demandent « Je cherche une fille esquimau avec un tatouage de Lisa Simpson, des fesses de taille moyenne, mais bien bombées, et qui sache twerker comme si sa vie en dépendait » ?
Eh bien, mon boulot c'est justement d'être capable de les trouver. Mais sinon, ouais, il y a toujours des demandes spécifiques. Certains veulent des Asiatiques dans leurs clips, d'autres veulent des Russes. Et je ne fais pas que du hip-hop ; je fais aussi du rock et tout ce que tu peux imaginer. Quand les gens veulent des naines, je leur trouve des naines. Et je ne fais pas non plus que des filles. Mon activité principale, c'est les filles, mais je fais tous types de canons. J'ai travaillé sur Sesame Street ! Je travaille pour tout ce qui signe un chèque.

Tu peux me raconter le tournage pour lequel vous avez dû trouver la fille la plus chelou jamais sortie d’un cerveau de rappeur ?
Je dirais le clip de « Birthday Song » avec 2 Chainz et Kanye. C'était le plus dingue. Ils voulaient des filles exotiques avec des gros culs, mais en même temps, on devait avoir des clowns et plusieurs types de personnages – genre des nains, des trucs comme ça. J'ai dû remuer ciel et terre pour trouver ces gens.

Ça a été difficile de trouver les nains exigés par Kanye ?
En fait, c'est surtout le réal qui voulait les nains. Kanye, lui, était surtout concentré sur les filles et leurs gros culs.

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Genre, il examinait les culs sur le plateau pour garder les plus solides dans le clip ?
Non, pas besoin. Je suis dans le game depuis si longtempsque la plupart des d'artistes me font confiance ; ils savent que je ramènerai toujours du nouveau. Ils savent que j'ai un énorme cheptel de créatures dans lequel ils peuvent piocher à loisir.

T’aurais un conseil pour toutes ces jeunes filles qui rêvent de devenir des video girls ? Genre, tu dirais quoi à une meuf de 16 ans qui veut se lancer là-dedans.
Je lui dirais de ne pas trop se focaliser là-dessus à son âge. Elle peut prendre ça comme un hobby, à la limite. Si elle veut vraiment faire ça, il faut qu'elle aille plus loin, qu'elle pousse jusqu'à devenir mannequin ou actrice. Ça paye mieux. Les clips, c'est bien quand t'es jeune et que tu veux t’amuser. Après, il faut montrer ta tronche partout dans la rue et la transformer en marque.

Tu penses quoi de tout ce stéréotype autour de la « hoe de clips » ?
C'est un truc de haineux. Et quand je dis « haineux », je veux dire « haineuse » tu vois. Cette terminologie a été inventée par toutes ces filles qui n’ont jamais pu tourner dans les clips. Tout a commencé avec ces filles qui disaient : « Cette salope a dû faire ceci et cela pour tourner dans le clip d’untel ». Mais les filles, vous n’iriez jamais dire que Halle Berry est une hoe, hein ? Pourtant, Halle Berry est une fille qui a dû se battre méchamment pour arriver là où elle est. C'est un monde de mecs, donc beaucoup de trucs sont plus difficiles pour les filles que pour les mecs. Ça fait partie du jeu. À elles de voir si elles veulent jouer ou pas.

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OK. Tu laisserais ta fille tourner dans des clips ?
Question difficile… Uniquement si j'étais convaincu de la fermeté de ses valeurs. Beaucoup de gens n'ont jamais été conseillés. Ils se sont pointés dans le game, ont fait des trucs qu'ils n'auraient pas dû faire et ont disparu. Dans ce game, les gens parlent beaucoup tu sais – la plupart sont wack.

Tu l'as dit. Merci Jeff.

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