Ça fait trois jours que les Italiens sont en colère

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Ça fait trois jours que les Italiens sont en colère

Et, par solidarité avec la foule, les flics se sont départis de leurs casques de protection.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que les Italiens n'apprécient pas particulièrement leur gouvernement actuel. Le mouvement des Fourches – créé par un groupe d'agriculteurs siciliens réclamant des réformes, initiateurs de cette vague de manifestations – ne cesse de prendre de l'ampleur. Désormais, le mouvement regroupe aussi des chefs de petites entreprises, des chauffeurs routiers, des ouvriers, des étudiants et des chômeurs de tout le pays. Depuis trois jours, ils descendent dans la rue crier à quel point ils trouvent que l'Italie et l'Union européenne sont pourries.

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En mettant de côté la dissolution du gouvernement italien et une baisse d’impôts pour les PME, leurs réclamations ne sont pas tout à fait claires. Mais, cela n'a jamais stoppé un mouvement – pensez à Occupy, par exemple. Et, comme Occupy, les manifestations du mouvement des Fourches ne se confinent pas dans un seul et même lieu. Lundi dernier, c’est dans tout le pays qu’ont eu lieu des manifestations contre le gouvernement et les mesures d’austérité imposées aux citoyens. Mais, c'est à Turin, au nord de l'Italie, que les choses sérieuses ont vraiment débuté (et c'est aussi à Turin que les photos de la galerie photo ci-dessus ont été prises).

Ce jour-là, les manifestations ont démarré depuis deux points différents – les deux gares de la ville – avant que les défilés ne convergent à la Piazza Castello, la place centrale de Turin. Là, les manifestants se sont mis à caillasser la police, qui a répliqué par un nuage de gaz lacrymogène. Étrangement, un groupe de manifestants a ensuite tourné son attention vers les journalistes et photographes présents. Un photographe s’est fait mettre à l’amende à coups de bâtons, tandis que deux autres se sont fait voler et casser leur matériel.

Après une bataille sans répit, les Fourches ont réclamé que les policiers enlèvent leur casque de protection en signe de solidarité avec le mouvement. À la surprise de la foule, ils ont accepté. Surpris par ce soutien, Beppe Grillo – le leader du Mouvement 5 étoiles, un parti d'opposition qui n'a pas de véritable lien avec le mouvement des Fourches – a invité hier toutes les forces de police mobilisées à enlever leurs casques, à ne plus défendre les intérêts des politiciens du pays et à rejoindre le mouvement.

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Aujourd'hui, un vote de confiance a lieu au Parlement italien. Initié à la demande du Premier ministre Enrico Letta, il servira à confirmer sa majorité parlementaire après le départ du parti de Silvio Berlusconi, le Forza Italia, de la coalition au pouvoir. Danilo Calvani, un des initiateurs du mouvement des Fourches, a annoncé hier à la presse qu'en cas de victoire du gouvernement lors de ce vote, le mouvement organiserait une marche pacifique à Rome. Mais, Mariano Ferro – le leader – a quant à lui déclaré aux journalistes qu'au contraire, les manifestations continueraient encore plusieurs jours, avant d'envisager quoi que ce soit. « Il est important de vivre un peu plus de journées passionnées et de faire augmenter l'adrénaline des Italiens », a-t-il déclaré.

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