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Des développeurs RV boycottent Oculus Rift parce que Palmer Luckey est pro-Trump

Oculus Rift va-t-il perdre des parts de marché à cause des opinions politiques de son fondateur ?

Mise à jour : Palmer Lucky s'est excusé en réponse à l'article du Daily Beast, mais des emails reçus par Motherboard montrent qu'il cache une partie de la vérité.

Plusieurs développeurs de jeux en réalité virtuelle ont annoncé que leurs jeux ne seraient pas adaptés pour la plateforme Oculus Rift tant que son fondateur, Palmer Luckey, n'aurait pas démissionné.

Cette annonce suit la publication d'un article de The Daily Beast révélant que Luckey avait participé au financement d'une organisation de soutien à Donald Trump sévissant sur Reddit. Comme Motherboard l'a expliqué la semaine dernière, l'activité Twitter de Luckey montre que ce dernier est un sympathisant actif de la droite alternative américaine et que ses opinions sont extrêmement conservatrices.

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« Insomniac games condamne toute forme d'appel à la haine, » a déclaré la société du même nom, spécialisée dans les jeux de consoles tels que Ratchet & Clank, et l'une des principales productrices de jeux en RV. « Tout le monde a le droit d'exprimer ses vues politiques, mais le comportement et les inclinations de Palmer Luckey s'opposent radicalement aux valeurs de notre entreprise. Nous pensons également qu'elles s'opposent aux valeurs des employés d'Oculus Rift avec lesquels nous travaillons au quotidien. »

SUPERHYPERCUBE will not be supporting Oculus. PolytronSeptember 23, 2016

Hey Tomorrow Today LabsSeptember 23, 2016

« Dans un climat politique aussi fragile et aussi inquiétant que celui dans lequel nous évoluons, nous ne pouvons pas nous permettre d'approuver tacitement les opinions de Luckey en collaborant avec Oculus Rift, » affirme le développeur de Fez et Superhypercube, de la société Polytron.

Il s'agit là de petits développeurs, même au sein du marché de la réalité virtuelle composé pour l'essentiel de petites équipes d'indépendants.

Motherboard a contacté des développeurs RV plus connus et plus importants travaillant avec Oculus Rift, comme Northway Games (à l'origine de Fantastic Contraption) ou Owlchemy Labs (qui a développé Job Simulator). Northway Games s'est exprimé par un tweet timide mais éloquent :

Definitely using every fibre of my

ColinNorthwaySeptember 23, 2016

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Owlchemy Labs, qui travaille actuellement à développer une version de Job Simulator adaptées aux contrôles d'Oculus Touch, n'a pas souhaité commenté l'affaire.

E McNeill, qui a développé quelques jeux pour Oculus Rift et GearVR, suggère que plusieurs développeurs sont intervenus en investissant dans la campagne d'Hillary Clinton afin de contrebalancer l'initiative de Palmer Luckey.

Idle Q: Would any Oculus devs join me in a donation drive for Hillary? We could aim to beat Nimble America's $11k. I'd start with $1k myself

E McNeillSeptember 23, 2016

« J'ai adoré travailler avec Oculus Rift pendant toutes ces années, et je suis fier du travail que nous avons accompli ensemble, » m'explique McNeill par Twitter. « Je n'envisage pas de boycotter la plateforme parce que je n'approuve pas les opinions de son fondateur. Je continuerai à travailler avec lui, même si, il est vrai, cela me met extrêmement mal à l'aise. »

« Ces réactions d'hostilité sont absurdes, » estime James Green, co-fondateur de Carbon Games. « Luckey peut bien avoir les activités politiques qu'il veut du moment qu'elles sont légales. Le boycott est contraire aux valeurs américaines. »

En m'entretenant avec de nombreux acteurs de l'univers du développement RV, j'ai déduit que la plupart d'entre eux se doutait depuis longtemps des tendances politiques de Luckey (sa petite amie est d'ailleurs ouvertement pro-Trump, pro-GamerGate), mais pas qu'il était officiellement affilié à la droite alternative américaine.

La décision des développeurs de ne pas adapter leurs jeux à Oculus Rift arrive à un moment critique dans l'histoire de la plateforme. Si la réalité virtuelle est vraiment le média du futur, comme ses évangélistes (tels que Luckey) aiment le proclamer à qui mieux mieux, nous ne sommes encore qu'à l'étape du repérage. Néanmoins, dans la course à la RV, l'Oculus Rift de Facebook, la PlayStation de Sony, Daydream de Google et Vive d'HTC/Valve se livrent déjà une guerre sans merci.

Les jeux constituent toujours la principale application de la réalité virtuelle, et sachant que le principal objectif de ces plateformes est de tisser suffisamment de partenariats pour proposer un catalogue de jeux fourni et attractif au public, perdre le support de plusieurs développeurs pourrait porter un coup fatal à Oculus.

Oculus Rift a investi beaucoup d'argent et d'efforts afin d'encourager les développeurs à adopter sa plateforme. La société a pris soin de s'assurer l'exclusivité de certains jeux afin qu'ils ne puissent pas être portés sur d'autres plateformes via DRM (même si elle est revenue sur sa décision de bloquer les DRM suite aux protestations de la communauté). Le futur nous dira si les opinions de Palmer Luckey sont capables de desservir Oculus Rift au point de mettre la compagnie dans le rouge.