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Culture

Une robe du Ku Klux Klan pour chaque semaine de l’année

Pendant un an, Paul Rucker a conçu une robe du KKK par semaine, afin de rappeler que la face sombre des États-Unis n'est pas morte.
All images taken by Ra Rah, courtesy of the artist.

Avec une enfance dans la Caroline du sud dans les années 80, Paul Rucker n’a étrangement pas vraiment été marqué par la présence du Ku Klux Klan. L’artiste noir, violoncelliste et orateur, était à un orchestre dans son état d’origine lorsqu’il les a rencontré pour la première fois. « Je me souviens d’une fois, je sortais déjeuner dehors et c’était une belle journée », raconte Rucker à The Creators Project. « Mais il y avait une réunion du Klan et ils portaient ces robes blanches. Ça m’a marqué mais je n’étais pas choqué du tout. J’étais trop jeune pour l’être. Je ne savais pas que j’étais censé être terrifié par ces types. »

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Sa curiosité l’a ensuite poussé à poser des questions autour de lui. « On me disait “Oh, c’est un groupe mauvais. Ils détestent les Noirs.” Mais j’ai ensuite compris que c’est bien plus compliqué que ça. Il y a eu trois vagues de Klan. La première a démarré en 1865 avec Nathan Bedford Forrest, qui était un ancien marchand d’esclaves. Un négrier millionnaire. La seconde s’est inspiré de Birth of a Nation — c’est le nom de mon projet. Mon Birth of the Nation est de créer une tenue Klan chaque semaine pendant un an. »

Exposée au Center on Contemporary Art de Seattle pour « American Power », la collection de Rucker emprunte aux tissus africains comme le kenté ou au lycra. Ces robes rappellent que les mauvais pans de l’histoire des États-Unis n’ont pas disparu. « La première vague n’avait en réalité pas beaucoup de membres », continue Rucker, « mais la seconde en avait entre quatre et cinq dans les années 20. C’est 15% de notre population. Et la manufacture de robes Klan à Buckhead, en Géorgie, fonctionnait 24 heures sur 24. Les robes Klan ont fondé le mouvement. »

« American Power » est à voir au Center on Contemporary Art, à Seattle, jusqu’au 30 juillet 2016. Cliquez ici pour en savoir plus sur Paul Rucker.