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Culture

Sauvegarder un quartier de Houston pour offrir un meilleur futur à la communauté noire

Depuis plus de vingt ans, le Project Row Houses expérimente une pratique artistique sociale à grande échelle dans le quartier de Third Ward.
An aerial view of project row houses during Round 41. Photo by Peter Molick. All images courtesy of Project Row Houses.

Au début des années 90, un groupe de lycéens visite le studio de l’artiste Rick Lowe dans le quartier de Third Ward à Houston. Un élève demande comment Lowe utilise son art pour aider à améliorer la vie de la communauté. Lowe n’a pas su répondre mais, en 1993, a réuni un groupe d’artistes locaux pour se pencher sur la question. Inspiré par l’idée de « sculpture sociale » de l’artiste américain Joseph Beuys, Lowe et ses compères achètent 22 maisons abandonnées dans le centre de Houston. Le projet artistique devient connu sous le nom de Project Row Houses.

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23 ans plus tard, Project Row Houses, projet à but non lucratif, est devenu une communauté d’artistes qui amène des œuvres dans la communauté noire historique de Houston. Le projet propose aussi des résidences d’artiste, des refuges temporaires pour les mères célibataires, une garderie et des programmes artistiques. En 2003, en partenariat avec l’université Rice, Project Row Houses lance Row Houses CDC, pour construire 57 unités d’habitation abordables pour les familles du nord de Third Ward.

Installations de Ron Smith (à gauche) et Isreal Mccloud (à droite) pour l'exposition “Drive-By”, 1994. Photo : Rick Lowe.

La mission officielle de Project Row Houses est d’«être un catalyseur pour transformer la communauté par la célébration de l’art, de l’histoire et de la culture afro-américaine », peut-on lire sur le site. Assata Richards, qui assure la liaison sur le projet, également bénéficiaire du programme pour les jeunes mères avant de décrocher une thèse, raconte à The Creators Project : « Nous utilisons l’art et la créativité comme militantisme pour défier les valeurs et les normes des canons artistiques traditionnels. » Richards explique : « [Ces expositions] ont recours à l’art pour soulever des débats sur les violences policières, l’immigration, les incarcérations. Tous ces problèmes incarnent notre volonté de célébrer des artistes qui travaillent sur ces questions des populations oubliées de notre société. »

Actuellement à l’espace d’exposition, on peut voir le travail de Raquel de Anda : « Shattering the Concrete : Artists, Activists, and Instigators ». L’exposition, qui explore la politique et la culture sur le plan de la communauté, comprend sept installations in situ d’artistes et de collectifs, dont The Argus Project, Texas Envrionmental Justice Advocacy Services, People’s Paper Co-op, Storyline Media et Verbobala.

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Monica Villarreal, Migration Is, 2014. Photo : Alex Barber

« Les œuvres de “Shattering the Concrete” incarnent une large compréhension de l’art », écrit Anda dans le catalogue d’exposition. « Qui est à la fois analytique et empirique, qui développe une analyse de nos conditions socio-économiques et qui collabore avec les communautés pour transformer leur quotidien. » Elle demande : « Comment l’art peut-il briser ce qui est considéré comme bétonné et insurmontable, et reformuler la réalité sous une forme nouvelle ? »

Quand le Project Row Houses a commencé, c’était l’une de ses premières initiatives artistiques de pratique sociale. Le projet de Lowe a inspir& des travaux de « sculpture sociale » similaire dans les communautés noirs à travers le pays. Le travail de l’artiste Theaster Gates de la Rebuild Foundation à Chicago et les efforts du peintre Mark Bradford de l’Art+ Practice Foundation à Los Angeles sont deux exemples de pratiques artistiques sur la communauté qui utilisent l’art contemporain pour valoriser des communautés défavorisées. Ces initiatives à grande échelle brouillent les frontières entre l’art et l’action sociale et suggèrent que les solutions que l’art peut offrir se tiennent au -delà des institutions traditionnelles.

Rice Building Workshop, collaboration Zerow House et XS House. Photo : Eric Hester.

« L’un de nos principaux objectifs est de contribuer à un impact sur notre communauté », explique Richards, « Project Row Houses veut créer une plateforme et un chemin pour la nouvelle génération d’artistes pour comprendre l’intérêt de l’action sociale de l’art et les utiliser dans leur travail. » Elle dit encore : « Nous prenons ce que nous avons appris et nous nous implantons profondément dans la communauté pour changer le futur de notre quartier. »

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Vue d'installation de Charge by Charge (Jennie Ash et Carrie Schneider). Photo : Alex Barber.

Vue d'installation de Charge by Charge (Jennie Ash et Carrie Schneider). Photo : Alex Barber.

Rosina Kouamen, Anlu Is Protest, 2014. Photo : Alex Barber.

Vue d'installation, Transforming the Narrative of Reentry by People's Paper Co-op. Photo : Alex Barber.

« Shattering the Concrete : Artists, Activists, and Instigators » est à voir jusqu’au 19 juin 2016. Pour plus d’informations sur le Project Row Houses, cliquez ici.