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Avant de mourir, Rosetta nous montre une explosion à la surface d’une comète

Avalanches, geysers, explosions : il ne fait pas bon vivre à la surface d'une comète.

L'explosion du 19 février. Image: ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

La sonde spatiale Rosetta vit ses derniers instants de grâce à proximité de la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko. Selon l'agenda programmé par l'ESA, elle devrait venir s'écraser à sa surface le 30 septembre, rejoignant son fidèle compagnon, l'atterrisseur Philae (repose en paix, vaillant petit robot).

Mais même si ses jours sont comptés, Rosetta nous transmet toujours des images spectaculaires et des données inestimables… dont une puissante explosion de gaz et de poussière libérée par une avalanche à la surface de la comète. Ces éruptions étant capricieuses et plutôt irrégulières, on ne les observe que très rarement. Et encore moins depuis un point de vue situé à seulement 35 km de là.

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« Au cours de cette année, Rosetta a montré que même lors d'une activité de veille prolongée, réussir à enregistrer un événement tel que celui-ci est un gros coup de bol, » a déclaré Matt Taylor, chef de projet de la mission Rosetta, dans un communiqué. « Le timing des explosions est totalement imprévisible. »

La plupart des instruments de Rosetta ont enregistré l'explosion. Image: ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA; all data from Grün et al (2016)

Pendant des mois, une équipe de chercheurs dirigée par le planétologue Eberhard Grün du Max Planck Institute pour la physique nucléaire a fouillé ces données afin mieux comprends l'origine, la dynamique, et l'échelle de cette explosion.

Les recherches de l'équipe seront publiées dans le prochain numéro des Monthly Notices of the Royal Astronomical Society. En attendant, retenez que l'éruption a probablement été déclenchée par un glissement de terrain le long des pentes abruptes de la région Atoum, lui-même causé par l'exposition soudaine à la lumière du soleil après une longue période d'obscurité.

Localisation de l'explosion. Image: ESA/Rosetta/NavCam – CC BY-SA IGO 3.0

Parce que la glace est passée directement à l'état gazeux une fois exposée au soleil, Rosetta a enregistré un soudain pic de température de 30°C et une brutale augmentation du rayonnement ultraviolet à la surface de la comète, et ce pendant plusieurs heures. Ce phénomène de sublimation a affaibli l'intégrité de la surface et généré un glissement de terrain, puis une sorte de geyser de poussière et de glace.

Rosetta a enregistré l'événement à l'aide de ses caméras, collecteurs de poussière, analyseurs de gaz, et capteurs de température. Même les trackers stellaires de l'orbiteur (des assistants de navigation qui aident Rosetta à s'orienter dans l'espace) ont détecté une augmentation de la quantité de lumière réfléchie par les « déchets » épars de l'explosion.

« C'est formidable de voir que tout le monde travaille de concert sur la question des explosions de comète, » se réjouit Taylor.

Même si elle doit maintenant faire face à une fin tragique, Rosetta continue d'être un outil scientifique prolifique. Grâce à elle, nous pouvons désormais nous représenter la surface d'une comète en admirant une pluie d'étoiles filantes estivale.