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Musique

Gangsta Boo chronique Azealia Banks, M.I.A., Iggy Azalea, Brooke Candy et toutes les bitches du game

Gangsta Boo est la sainte du rap hardcore. On a maté des clips de quelques-unes des nanas les plus big du rap d’aujourd’hui. Voilà ce qu’elle en a dit.

Photo : Nick Gazin

Gangsta Boo est une icône du rap américain. Seul membre féminin des légendaires Three 6 Mafia, elle s’est révélée auprès des fans de rap sudiste satanique au travers de ses couplets sur les classiques Choices: The Album, When the Smoke Clears et son premier album solo, Enquiring Minds. J'écoute Gangsta Boo depuis tout petit, et pour des dizaines de raisons, elle m'a toujours fasciné.

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Quand j'étais ado, j'adorais écouter tous ces morceaux salaces de rappeuses libidineuses ; à la fin des morceaux, j’allais régulièrement me branler dans les chiottes, comme si de rien n’était. Pourtant, Boo n'a jamais joué à ça avec ses auditeurs mâles. Même lorsqu’elle était un peu lourde – et elle l’a été – c’était surtout par amour de la provocation. Le morceau « Tongue Ring », par exemple, commençait par un sobre « Yo, regarde cette chatte humide comme une rivière » et se clôturait sur une histoire de lame de rasoir pour – horrible – « balafrer ta face de merde, salope ». Pas de masturbation sur ça, donc. Il s’agissait plus de visions démoniaques, marque de fabrique du rap de Memphis des années 1990.

J'ai eu le plaisir de rencontrer Boo lors de la fête organisée pour mon vingt-cinquième anniversaire par le dessinateur roi, éminent DJ et homme à tout faire de VICE, l'extraordinaire Nick Gazin. Avec elle, j’ai discuté de tous les trucs qui puent et de tout ce qui tue dans le rap moderne. L’un des trucs qui m'a le plus frappé chez Boo, c'est qu'elle est aussi drôle et détendue que ses paroles étaient agressives. Elle m’a rappelé ces femmes âgées qui offrent toujours un bonbon aux gamins qui s'assoient à côté d'elles à l'église. Gangsta Boo est la sainte du rap hardcore.

Deux jours plus tard, je l'ai invitée dans les bureaux new yorkais de VICE afin de poursuivre notre discussion ; on a maté des clips de quelques-unes des nanas les plus big du rap d’aujourd’hui. Voilà ce qu’elle en a dit.

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AZEALIA BANKS - « 212 »

VICE : Tu l'avais déjà vue ?
Gangsta Boo : Deux ou trois fois, ouais.

T’en penses quoi ?
Elle est jolie, elle représente les salopes noires du monde entier. En plus, elle est taillée pour jouer à l'international. Pour être honnête, je ne connais pas bien ses morceaux, mais celui-ci me plaît.

Qu'est-ce que tu penses du style du clip ?
C'est en noir et blanc, on a l'impression de voir un clip d'une autre époque. C'est sobre. Ses dents jouent un rôle très important. Elle a de très belles dents d'ailleurs. C'est joli. C'est simple. C'est un clip typique de cette nouvelle scène new-yorkaise.

Quand tu bossais avec Three 6 Mafia, est-ce que vous avez dû batailler pour être reconnus sur New York ?
Ouais, c’était très dur.

Et, tu te souviens de femmes MC new-yorkaises dont tu t’es t'inspirée ?
Bien sûr : Lil'Kim, Foxy Brown… Rah Digga aussi qui, même si elle n’est pas de New York, vient de la côte est je crois. Je ne suis pas dingue de Azealia Banks, mais j'adore la façon dont elle emploie le mot « cunt » dans ce morceau. Une femme noire qui utilise cunt dans le sens de « salope », c'est vraiment pas mal.

IGGY AZALEA - « MY WORLD »

Elle vient d'Australie, ou un coin du genre ?
Sérieux ? Je savais pas. Ça ne s'entend pas quand elle rappe, il n'y a aucun accent. La beauté est dans l'œil de celui qui regarde, mais elle est quand même super jolie et tout aussi cool. Elle a du swag – et elle sait comment s'en servir dans ce clip.

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Tu ne trouves pas ça bizarre qu'elle prenne un accent d'un autre coin du monde ? Elle rappe comme si elle était américaine.
Non. Je suis fan de The Walking Dead et ils parlent de façon super bizarre, genre comme s'ils avaient un accent américain alors qu'ils viennent d'Australie, de Londres et d'ailleurs. Des fois, c'est crédible ; d'autres fois, non. En l'occurrence, dans ce clip c'est crédible, mais dans beaucoup de ses morceaux, ça l'est moins. Mais j'aime bien celui-ci quand même.

Que penses-tu des artistes qui s’attaquent à des styles de rap qu’ils ne connaissent que peu ? Tu penses qu’on devrait écrire des lois pour empêcher les rappeurs de faire la même chose qu’Iggy Azalea ?
Oui, il devrait y avoir des règles dans le hip-hop, de la même manière qu'il y a le G-Code dans la rue. C'est bien de s'amuser, mais en vrai ce serait ridicule si je me mettais à rapper comme si je venais de New York. C'est cool d'être influencé par ce qui se fait ailleurs, mais je veux que les gens sachent que je suis de Memphis.

KITTY PRYDE'S "OKAY CUPID"

Tu connais Kitty Pryde ?
Ouais, on a fait un morceau ensemble.

Ah ouais ? C'est déjà sorti ?
Non, c’est dans les tiroirs. Le morceau s'appelle « Fool's Gold » ; on a posé sur une prod de Nick Catchdubs.

Qu'est-ce que tu penses de Kitty ?
Je l'aime beaucoup, elle est presque… poétique. C'est quelqu'un qui sait écrire et ce dont elle parle est real. Je sors souvent avec des amies blanches dans son genre.

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À tes débuts, est-ce qu'il y avait beaucoup de MCs blanches ?
Non. Mais il y en a partout aujourd'hui. C'est une inondation de petites putes blanches. C'est ce qui marche aujourd'hui. Je trouve que Kitty Pryde est chouette. Elle a un visage hyper télégénique.

Tu me parlais de son style d'écriture. Toi, tu écris comment ?
Je m'inspire de trucs que je vis. C'est pourquoi je voyage souvent, dans différentes villes, pour goûter à différentes ambiances. J'aime beaucoup sortir de Memphis et chercher mon inspiration chez d'autres gens, dans de nouveaux décors.

Tu écris avec du papier et un stylo ?
Ça dépend. Des fois j'écris sur mon téléphone, d'autres fois, sur du papier, ou plus rarement, je pense fort à des rimes et j’essaie de les retenir.

WASH'N'SET - « PRIVATE PLAY »

J'ai posté ce clip sur VICE.
Ouais, je les connais uniquement parce que tu en as parlé.

Et ça t'a plu ?
Honnêtement ? Je trouve ça nul. Tout le monde n'est pas obligé de faire du rap, hein. C'est mignon, mais on ne peut pas prendre ça au sérieux.

Je crois que parmi les rappeurs plus jeunes, certains veulent juste s'amuser avec ce style de musique. À ton époque, ce n’était pas forcément le cas.
Exactement. Et pour moi, ce genre de trucs est offensant. J'ai l'impression qu'elles prennent la place de quelqu'un qui prend ce game très au sérieux mais qui crève la dalle dans un coin perdu où il n’y a aucune d'opportunité. Il y a des sons dans ce genre-là, et il y a le vrai rap. Mon truc, c'est le vrai rap.

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Putain, moi j'adore ce morceau. Si on met leur rap de côté, le beat est vraiment pas mal.
Ça me rappelle « It's So Cold in the D. » C'était une vraie merde, mais le beat m'arrachait toujours quelques larmes.

KILO KISH - « NAVY »

Ton avis sur Kish ?
Je suis contente que de jolies nanas se mettent à rapper aujourd'hui, mais je ne sais pas si j’ai envie de faire la démarche de les écouter. Je prendrais ça plus au sérieux dans un open mic. Je ne considère pas ces filles comme des rappeuses.

Tu dis qu'elle essaie de faire quelque chose, mais qu'elle n'a pas encore une maîtrise totale de son truc ?
Non, je pense qu'elle fait très bien ce qu'elle fait, mais que ce n’est pas vraiment du rap. C'est de la poésie, plutôt. J'ai une très bonne amie qui fait de la poésie à Houston. J'ai assisté à quelques-uns de ses open mics et ça ressemblait beaucoup à ça. Je ne dis pas que Kish ne pourrait pas écrire pour du rap ou être une MC chanmé. Je pense juste que ce n'est pas ce qu'elle essaie de faire et que ça lui convient comme ça.

Où situerais-tu la frontière entre poésie et rap ?
Le rap est plus agressif, plus direct dans ta gueule.

Quelle a été la première rappeuse dont tu t’es t'inspirée ?
Da Brat. C'était une tueuse.

Quel morceau ?
Je dirais « Fundafied ». Elle a été la première femme MC à être disque de platine, aussi.

Tu t'es déjà sentie obligée d’être agressive pour te faire ta place en tant que MC fille ?
À l’époque je devais faire de la musique avec cinq mecs différents tous les jours, du coup, je me suis toujours dit que je devais faire mieux que tout le monde – que tous les gars avec lesquels je rappais. Je suis une femme dans un monde d'hommes, c‘est pourquoi je me suis entraînée pour toujours faire mieux qu'eux. C'est tout.

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PINK DOLLAZ - « BAD BITCH »

T’en penses quoi ?
Le concept est très simple. Je ne me considère pas comme une « bad bitch ». Je suis au-dessus de ça. Le refrain est wack à mort. Mais le beat est plutôt cool et j'aime aussi l’espèce de flow West Coast qu’elle essaie d’avoir. Par contre, le délire « bad bitch », ça me dépasse. Elle en fait trop. Et je ne voudrais pas que ma fille s'autoproclame « bad bitch ». D'ailleurs, ça veut dire quoi exactement ? Je n'ai pas d'enfant, mais si ma fille venait à dire un truc comme ça, il vaudrait mieux que ce soit parce qu'elle cartonne à l'école et pas parce qu'elle a super envie de baiser. Être une bad bitch, c'est bien, mais je suis, disons… au-dessus de l'aspect matérialiste de tout ça.

Tu crois que le matérialisme fait du mal au rap d’aujourd'hui ?
Je dirais, retournons à la musique et oublions toutes ces histoires de mode. C'est un train de vie drôlement coûteux à la longue, et de toute façon, ce n’est que du vent. Mais si t'es là-dedans, putain, vas-y à fond. Je ne pourrais pas dire ce dont le hip-hop a besoin aujourd'hui, il faut juste que les gens se démarquent des autres, quoi.

LADY - « TWERK »

Regarde tous ces culs en mouvement. J'adore ce clip. Ce morceau est vraiment un truc de…
De strip-teaseuse ? Je suis réputée pour mes hymnes de strip clubs, tu sais. C'est peut-être une strip-teaseuse qui cherche à mettre en avant sa condition.

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Qu'est-ce que tu penses du clip ?
Des pétasses qui remuent leur cul. Random.

Quand tu écris un hymne aux strip clubs, quelle est ton approche ?
Quand j'ai fait « Where Dem Dollars At », je suivais le beat de Jazze Pha. Il avait déjà fait ce beat incroyable pour Tela, « Hoes in the Club ». Puis j'ai sorti « Can I Get Paid », et il a immédiatement été considéré comme le vrai hymne des strip clubs du sud. Quand j'écrivais ces morceaux, je me mettais dans la peau de la strip-teaseuse. J'étais plus jeune, faut dire. Maintenant j'ai pris de l'âge et je ne pourrais plus tourner un clip à la Pink Dollaz. Je pourrais toujours faire des morceaux de strippers, mais les clips seraient assez différents. Ce truc est vulgaire.

Tu as passé du temps dans les strip clubs quand tu étais plus jeune ?
Grave. Mec, mater ces filles qui dansaient et faisaient des tricks devant nous, c’était mon truc. Au Magic City, à Atlanta, il y a des nanas qui font des trucs fantastiques. J'adore ATL et les strip clubs du coin. Ces filles sont peut-être des strippers qui se sont mises à faire du rap, on en a vu quelques-unes ces temps-ci. Faites ce que vous avez à faire les chéries, mais il y a une différence entre la classe et la crasse – entre la sensualité et la stupidité. Il faut du temps pour capter ça.

SNOW THAT PRODUCT - « COOKIE CUTTER BITCHES »

Je suis tombé sur ça avant que tu arrives. J'ai été surpris que ça ait autant de succès. Pas mal de gens parlent de cette nana.
Ouais, presque un million de vues. Elle est big.

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Qu'est-ce que t'en penses ?
J’adore. J'aime les salopes gangsta. On s'est rencontrées au South by Southwest, et on risque de faire un morceau ensemble. Elle a de belles formes, elle est jolie, mais elle ne vend pas son cul. Elle veut que les gens écoutent ses lyrics. Si elle voulait se désaper, les mecs deviendraient fous, mais ils doivent d’abord la respecter pour ce qu'elle dit. Le joli corps et la belle gueule, c'est du bonus.

BROOKE CANDY - « I WANNA FUCK RIGHT NOW »

J'adore Brooke Candy
 Ouais, j'ai trouvé ce clip incroyable. J'étais là, « Oh mon Dieu. »

On peut dire – sans trop risquer de se tromper – qu'elle a dû écouter des morceaux de Gangsta Boo.
Absolument. Et pour je ne sais quelle raison, je crois que ce clip présente sa vraie nature. Tout ce qu'elle dit a l'air vrai. Elle a dû être stripper ou un truc du genre. Ça se voit, il suffit de mater la façon dont elle joue avec la barre. Puis, n'importe quelle nana qui se met des serpents ou ce genre de conneries dans les cheveux est une authentique bad bitch.

Ouais, le clip est assez dingue. C'était comment quand tu tournais tes premiers clips ?
J'ai fait « Where Dem Dollas At » à New York lors de mon premier séjour là-bas. C'était fantastique, surtout quand tu viens de la campagne, de Memphis. Ce qui est vraiment cool, c'est qu'aujourd'hui, les mecs de la jeune génération te donnent de l’amour pour ce que tu as fait dans le passé. C'est fabuleux. Je m'amuse énormément avec les jeunes, avec le Raider Klan par exemple.

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C'était difficile de diffuser tes clips à l'époque ?
Une fois que t'as signé, pas tant que ça. C'était genre, pay-to-play. [rires]… Tous les morceaux de Brooke sont comme ça ?

Ouais, ils sont plutôt extrêmes. C'est drôle mais beaucoup de gens la détestent.
Pourquoi ?

Trop de sexe, je suppose. Et ils disent qu'elle ressemble à un mec. Moi je la trouve pas mal.
Putain ! Ils sont toujours en train de dire que telle ou telle fille ressemble à un mec. Je m'en tape. Je l'aime. Il y a tellement de strippers qui arrivent dans le rap game, qui se la jouent genre « j’ai jamais dansé » et qui finissent par retourner dans leur strip club. Elle au moins, elle est toujours dans le club.

MIA - « BAD GIRLS »

C’est la meilleure.
Cette meuf est l'une de mes salopes préférées de tous les temps. C'est l’un des clips les plus chauds du monde – elle est trop forte, trop cool et trop swagged out. Et elle a cette vibe sri lankaise qu’elle adore mettre en avant. De toutes les nanas que tu m'as montrées jusqu’ici, MIA et Brooke Candy sont celles que je préfère.

C'était quand la première fois que tu as entendu MIA ?
C'était à l’époque de « Paper Planes ». Quand le clip est sorti, tout le monde en parlait, du coup je suis allée sur Youtube et j'ai regardé… Heu, cette caisse faisait vraiment ce qu'on voyait à l‘écran ?

D'après ce que j'ai pu entendre, ouais, c’était pour de vrai.
Wow ! J'aurais aimé qu'elle ne fasse pas sa pause maternité. Mais elle a fait son truc et elle a touché de l'argent, et c'est vraiment… Ils sont sur des patins, là ?

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Je dirais plutôt de vieilles baskets lisses.
Mec, qu'est-ce que tu racontes ? Des baskets ? J'adore le coup de la chaîne qui rebondit sur sa poitrine, aussi. C'est ouf. Ses clips te transmettent une vraie puissance, une force.

Ça te surprend quand, parfois, tu vois des gens qui font référence à toi dans leurs morceaux ?
Je trouve ça cool. Ça m'inspire de savoir que des gens me connaissent.

DIE ANTWORRD - « BABIES ON FIRE »

C’est pas génial. C'est chelou. Elle ressemble à un putain de X-Men.

ANGEL HAZE - « WERKIN' GIRLS »

OK, passons à Angel Haze. T'en penses quoi ?
Ça ressemble beaucoup à Nicki Minaj.

C'est surfait ?
Non, c'est pas wack. Je trouve juste que c'est du Nicki, quoi, tout ce délire new-yorkais.

Je crois qu'elle est de L.A, en fait. C'est ça qui est étrange dans le rap d'aujourd'hui, surtout avec Internet ; on dirait que les identités sonores des différentes régions se sont effacées.
Elle est cool, ceci dit. Il faudrait que j'écoute plus de trucs d’elle pour pouvoir dire si j'accroche.

Elle rappe bien, mais il faut plus que des punchlines pour faire un bon morceau. Quand tu écris, comment tu t’y prends pour le refrain ?
Mec, les refrains catchy ne sont pas faciles à pondre. Ça doit couler de ta bouche. Tu ne dois pas trop y réfléchir, il faut juste que ça le fasse. Des fois, quand t'écris des morceaux très « écrits », il faut prendre un peu de recul. C'est comme ça que Gucci Mane a réussi à écrire des trucs aussi fous pendant aussi longtemps. Il dit juste ce qui lui passe par la tête. Gucci, il rappe. Littéralement. Il freestyle. Et je crois que parfois, quand t'écris des refrains et des trucs comme ça, surtout si t'es un rappeur, il faut juste laisser le texte sortir de toi. C'est comme ça que je fais. Je laisse sortir. Des fois tu dois… non pas simplifier, mais disons, rendre le truc accessible au public.

Tout à fait. Merci beaucoup, Boo.

Gangsta Boo sort une nouvelle mixtape, It's Game Involved, ce mois-ci. Elle nous a assuré que celle-ci annoncerait le grand retour de Ms. Yeah Hoe.

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