Les Mini-majorettes de Belgique

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Les Mini-majorettes de Belgique

Dans le plat pays aussi, des adolescentes se déguisent pour le plus grand plaisir de leurs parents.

Photos et texte de Anthony Anciaux

Durant mon enfance et mon adolescence, comme de nombreux autres gamins de ma génération, j'ai été bercé par les séries et les films américains. C'est par ce biais que j'ai découvert la majorette, icône dans l'imaginaire et but ultime pour les jeunes Américaines.

Il y a une authentique fascination pour ce personnage, et j'ai voulu rencontrer celles de Jemappes, dans la banlieue de Mons, en Belgique, la petite ville de 10 000 habitants dont je suis originaire. Mon idée était de décrire leur réalité. Si elles sont animées par la même énergie qu'aux États-Unis, le public est beaucoup moins enthousiaste. Cela peut symboliser également le folklore qui disparaît malheureusement peu à peu dans nos provinces. Les groupes de majorettes ont un parfum suranné que j'adore.

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Aujourd'hui, quelques centaines de petites filles s'adonnent à cette passion et on compte des groupes de 30 à 50 majorettes dans les petits villages où se déroulent encore des carnavals et des processions. J'ai suivi l'un de ces groupes pendant trois ans, de 2010 à 2013. Elles sont régulièrement invitées à divers événements – elles ont même participé à un dîner du Parti socialiste, où j'en ai profité pour faire une série d'elles devant un fond rouge.

Toutes celles que j'ai rencontrées étaient extrêmement fières d'être majorettes – et leurs parents aussi. Je pense qu'il y a une volonté pour elles de s'échapper du quotidien pas toujours réjouissant de notre ville et de ses environs. Jemappes se trouve dans une ancienne région industrielle dont le deuxième souffle économique tarde à reprendre. Ainsi, elles sont heureuses d'avoir trouvé une activité à laquelle elles peuvent s'accrocher et qui leur permet de participer à des spectacles.

Je me suis aussi rendu à quelques-uns de leurs entraînements de groupe. Il y en a un ou deux chaque semaine. Elles s'entraînent comme des sportives, avec une phase d'échauffement puis des chorégraphies. Il y a également un groupe de musiciens qui les accompagne et répète avec elles les mouvements.

Par ce projet, j'ai été surpris de voir à quel point le rêve américain avait réussi à s'implanter jusque dans les petites villes comme Jemappes.

Anthony Anciaux est un photographe belge membre du Collectif Caravane. Retrouvez-le sur son site.

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