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Le guide VICE de l'Europe 2014

Le guide VICE de Berlin 2014

Quelques conseils pour éviter les temples de la minimale et les Currywurst onéreuses.

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(Sauf mention contraire, toutes les photos sont de Grey Hutton)

La capitale allemande est l'un des meilleurs endroits pour faire la fête. À n'importe quel moment, vos rêves les plus fous  peuvent se réaliser dans une boîte de trois étages où il est impossible d'entrer. Malheureusement, tout le monde connaît cette ville. La seule chose qui est plus insupportable que ces stupides files d'attente, ce sont les touristes qui les constituent. Voici quelques conseils pour éviter de se mettre à dos les gens du coin et pour devenir ein Berliner.

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Pour passer directement à la section qui vous intéresse, cliquez sur les liens ci-dessous :

OÙ FAIRE LA FÊTE
DROGUE ET LOIS LOCALES
POLITIQUE LOCALE, RACISME ET MANIFESTATIONS
   L'héritage des squatteurs | Manifestations et néo-nazisme | Les immigrés de Berlin
OÙ MANGER
CE QUE LES GENS MANGENT ICI
OÙ BOIRE
OÙ DORMIR
LE BERLIN LGBT
OÙ TRAÎNER EN ÉTAT DE SOBRIÉTÉ
COMMENT ÉVITER LES ARNAQUES
COMMENT NE PAS SE COMPORTER COMME UN TOURISTE INFERNAL
QUELQUES PERSONNES ET ENDROITS À ÉVITER
QUELQUES TRUCS À SAVOIR
UN PEU DE MUSIQUE LOCALE
NOTRE CARTE DE LA VILLE

OÙ FAIRE LA FÊTE

Tout le monde sait que Berlin est le meilleur endroit pour faire la fête, ce qui signifie que vous ne devriez pas attendre le week-end avant de sortir. Évitez même de sortir le week-end – c'est nul, et chaque tentative de rentrer quelque part revient à vivre les pires scènes de World War Z. Conseil d'ami : vous feriez mieux de sortir le mercredi ou le jeudi.

Vous avez très probablement entendu parler du Berghain. Cet endroit est presque aussi connu pour ses videurs que pour ses dance floors. En conséquence, il y a des chances que vous vous fassiez refouler après trois heures d'attente avec un simple « nein ». Et les Allemands ne reviennent jamais sur leur « nein ». Plutôt que de prendre ce risque, essayez le Watergate un mercredi, le Stattbad Wedding un samedi, le Club der Visionäre un dimanche après-midi – et si vous y tenez vraiment, allez au Berghain un dimanche soir.

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Si vous faites l'effort d'aller dans le club le plus connu de Berlin, ne faites pas le touriste. Le Berghain n'est pas le genre d'endroit où on discute tranquillement au comptoir, donc ayez simplement l'air d'une personne désireuse de danser. Les videurs ne sont pas simplement des connards : ils sont là pour séparer les potiches des vrais fans de techno.

Ne perdez pas votre temps sur votre téléphone ou à prendre des photos du Berghain, lâchez-vous simplement sur le dance floor. Quand vous partirez, ne nettoyez pas le tampon qui vous a fait entrer, ça vous aidera à rentrer plus facilement si vous voulez revenir le lendemain – même s'il faudra payer à nouveau. Ce qu'il faut vraiment que vous reteniez, c'est que vous aurez besoin de liquide. Ils n'acceptent pas les cartes de crédit et il n'y a pas de distributeur à l'intérieur.

Friedrichshain est généralement le quartier où traînent les fans de techno, et vous trouverez l'une des meilleures alternatives au Berghain : le club ://about blank, autrefois illégal, près d'Ostkreuz. Laissez votre parka militaire et votre béret des forces israéliennes dans votre chambre, ils ne vous laisseront pas entrer si vous avez un quelconque insigne institutionnel sur vous.

Vous trouverez à peu près tout ce dont vous avez besoin à Friedrichshain : des bars pour commencer la soirée comme le Süss war gestern ou le Sanatorium 23. Il y a aussi des petits clubs comme le Rosi's, le Suicide Circus et le Salon Zur Wilden Renate.

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Une autre alternative au Berghain est le Tresor, un club spacieux de l'autre côté de la Spree. Les clubs ne ferment pas aussi tard que le Berghain, mais le lieu est aussi grand et la programmation est réglo. Le club OHM est aussi très bien.

À Kreuzberg, les Berlinois vont surtout dans endroits comme le Prince Charles ou Gretchen, tandis que les gens du Neukölln se rendent au Loophole, au Loftus Hall ou au Sameheads, qui attirent de nombreux expatriés.

Évitez le Matrix et le Speicher, sauf si vous avez moins de 20 ans ou que vous n'avez pas de très bons goûts musicaux. Ce sont des pièges à touristes pourris faits pour les touristes pourris. Enfin, si vous êtes du genre à connaître la différence entre la house et la techno, rendez-vous aux soirées Source Material affiliées au label White Material. Ils passent toujours des bons trucs.

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DROGUE ET LOIS LOCALES

Contrairement à ce que tout le monde pense, les Berlinois ne sont pas toujours sous ecstasy.  Ils se défoncent à plein d'autres trucs aussi.

Fumer de la weed ne pose pas vraiment de problème dans la plupart des quartiers. Les plus tolérants sont Kreuzberg-Friedrichschain et Neukölln. La maire de Kreuzberg, Monika Hermann, prévoit même de faire construire le premier coffee shop allemand à Görlitzer Park.

Généralement, les drogues comme la MDMA, les pilules, la coke et le speed sont tolérées dans les clubs. En revanche, assurez-vous que tout soit bien caché avant d'arriver devant le videur. Vous vous ferez fouiller, et ce qu'il trouvera ira soit à la poubelle (et vous pourrez rentrer tristement dans votre appartemment de location), soit vous vous ferez jeter. Certaines drogues ne sont pas tolérées, en particulier si elles sont du genre à provoquer des overdoses facilement. Les gens qui se font choper avec des trucs aussi sordides que le GHB se font bannir des boîtes. Cette interdiction s'appelle le « Hausverbot », elle dure généralement un an. Personne ne sait comment ils font, mais ils n'oublient JAMAIS. Et même si ça paraît surprenant quand on voit tous ces zombies dans les clubs, il y a peu de tolérance pour les gens qui sont trop défoncés – ils se font virer très facilement.

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Si vous vous retrouvez avec des pilules qui ont l'air louche, jetez un œil à ce site.

Dans certaines villes européennes, vous n'aurez pas trop de problèmes en prenant de la drogue dans des parcs, mais ici les gens se méfient beaucoup de la police. Vous pouvez vous faire arrêter et fouiller si vous avez l'air perdu et défoncé. Les flics en civil dans les clubs ne sont pas si rares, mais ils cherchent surtout des dealers. Avec des drogues plus dures, vous pouvez être poursuivi en justice, même si c'est juste pour votre consommation personnelle.

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(Photo : Alex Young)

POLITIQUE LOCALE, RACISME ET MANIFESTATIONS

L'HÉRITAGE DES SQUATTEURS

Dans les années 1990, c'était le chaos dans la ville réunifiée, et donc un vrai paradis pour les squatteurs : de nombreux immeubles vides dont personne ne connaissait les propriétaires, une politique hésitante et le soutien des habitants. Ces derniers approuvaient l'objectif des squatteurs de préserver les immeubles existants contre les projets de développement urbain insensés du gouvernement. Pendant un temps, au moins 120 bâtiments étaient occupés par des squatteurs, qui devaient se défendre lors de violents affrontements avec la police anti-émeute.

Mais plus Berlin attirait de monde, plus les squatteurs étaient mis sous pression à cause des agents immobiliers et des politiciens qui voulaient améliorer l'image de la ville. Par conséquent, la plupart des squats ont été dissous ou légalisés à la fin des années 1990. Quand les derniers squatteurs de Berlin ont été expulsés du 183 Brunnenstraße en 2009, le mouvement s'est éteint. Les squats ont tout de même imprégné la culture urbaine de Berlin, et certains endroits légalisés ont depuis été convertis en centres culturels ouverts au public. On peut y trouver des restaurants bon marché, des expositions d'art ou entendre des conversations interminables à propos des rapports entre la théorie de l'hégémonie de Gramsci et les systèmes de surveillance de la NSA. D'autres anciens squats ont été transformés en centres culturels, comme le Schokoladen au 169 Ackerstraße, où des lectures, des soirées et des concerts ont lieu régulièrement. Les groupes sont parfois géniaux, parfois très nazes – ça dépend des jours. Le Volksküchen vaut aussi le détour. On l'appelle aussi les « cuisines du peuple », où les gens cuisinent en échange d'un petit peu d'argent, voire pas d'argent du tout. Le collectif Køpi137 projette des films sur un écran impressionnant tout en distribuant de la nourriture certains soirs. Le Filmrisz fait la même chose à Friedrichshain. La plupart de ces événements sont listés ici. Attention, si vous avez l'air d'un groupe de petits Français bien sapés qui veulent « s'encanailler » en passant une nuit sans WiFi, ça ne plaira pas à tout le monde.

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Si vous voulez améliorer vos compétences dialectiques, rendez-vous au Liebig34, un « collectif anarchiste et féministe et projet de cohabitation sociale », ancien squat de Friedrichshain. La communauté est vouée « à la progressive déconstruction des rôles pré-déterminés et des comportements systémiques ». Il y a même un atelier de réparation (gratuit) de vélos et une salle de lecture anarchiste. Ils cherchent actuellement de nouveaux colocataires, ce qui pourrait être une expérience intéressante – mais on ne vous autorisera pas à vivre là-bas si vous êtes un homme hétéro.

Enfin, pour avoir une expérience vraiment authentique de la culture des squats, vous pouvez aller dans la maison du 7 Brunnenstraße. Il faut aller dans la cour de derrière, où de nombreux graffitis vous préviendront que les habitants ne vous aiment pas parce que vous êtes un touriste – les réfugiés, en revanche, sont les bienvenus. Si vous traînez là-bas trop longtemps, l'un d'entre eux passera sûrement la tête par la fenêtre pour vous insulter et vous balancer un objet à la figure. Pour l'énerver encore plus, prenez un selfie devant un graffiti et faites exprès d'oublier votre latte acheté chez Oberholz sur le seuil d'une porte.

Je plaisante, bien entendu – mais pour le bien de l'humanité, vous devriez les laisser tranquilles, parce que ce n'est pas un putain de zoo. Est-ce que vous aimeriez que les gens viennent chez vous pour prendre des photos de vous et de votre famille ? Je ne pense pas.

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MANIFESTATIONS ET NÉO-NAZISME

Les manifestations font partie intégrante de la culture berlinoise. Vous pouvez tomber n'importe quand sur un groupe de manifestants qui peuvent protester contre tout et n'importe quoi, de la réaction de l'OTAN face à la crise en Ukraine à la pêche de dauphins. Même avant que Berlin ne regagne son statut de capitale en 1999, le fait qu'elle soit une enclave dans la sphère d'influence soviétique a provoqué beaucoup de tensions politiques, qui ont débouché principalement sur les manifestations du 1er mai. Pendant des années, ces manifestations ont fait régner le chaos dans le quartier de Kreuzberg. Les manifestants de gauche et la police anti-émeute avaient pour habitude de se battre à coups de pierres, de matraques, de bombes lacrymogènes, sans compter les automobiles brûlées.

Ces dernières années, une nouvelle politique a été mise en place pour encourager l'organisation de festivals de rue et limiter les affrontements. Depuis, les manifestations contre le capitalisme et les luttes des classes du 1er mai ont fait place à des fêtes dans la rue où la bière coule à flots. C'est toujours sympa d'y assister.

Il y a environ deux ans, un nouveau type de manifestation est apparu à Berlin : la « grève des réfugiés ». Des demandeurs d'asile squattent une place publique ou entament une grève de la faim pour protester contre la politique allemande en matière de droit d'asile. Ce type de manifestation a forcé les autorités berlinoises à faire des choix difficiles. Elles ont permis à un bon nombre de réfugiés (et à n'importe qui, finalement) de squatter une école abandonnée à Kreuzberg. Mais elles ont dû démanteler un camp de protestataires dans le quartier, installé depuis un an et demi. Jusqu'ici, ces protestations n'ont pas mené à beaucoup de résultats concrets, mais elles ont au moins permis aux demandeurs d'asile d'être représentés régulièrement dans la presse.

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Une des branches d'un parti d'extrême-droite, le NPD, est dédiée à ce genre de problème. Ils ne sont pas nombreux, mais résolus à se faire entendre. Toutes les deux semaines environ, ils organisent une manifestation pour protester contre « l'abus du droit d'asile » ou le « parasitisme » des étrangers. Généralement, 15 à 100 idiots participent à cette manifestation. Souvent, le chef de ces idiots fait un discours devant ses supporters, ainsi que les journalistes et les policiers qui l'entourent. Pendant ce temps, des opposants essayent de leur bloquer la route, s'énervent contre la police ou organisent des festivals de rue spontanés. Tout cela peut être plutôt amusant, du moment que les policiers sont entre vous et les fascistes.

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LES IMMIGRÉS DE BERLIN

Berlin est une ville d'immigrés : 29% de sa population est issue de l'immigration. Comme dans beaucoup d'autres villes, certaines populations se concentrent dans certains quartiers.

Le plus grand groupe d'immigrés (de loin) est constitué par les Turcs (5,5% de la population berlinoise, même si beaucoup d'entre eux sont techniquement des Kurdes). Ils ont commencé à arriver en Allemagne grâce à un accord passé avec la Turquie dans les années 1960, quand l'industrie allemande, en plein essor, avait besoin de main d'oeuvre pas trop coûteuse pour faire perdurer la croissance sans devoir augmenter les salaires. Comme les Italiens avant eux, la plupart de ces « travailleurs invités » ont fini par s'installer. Même si les Allemands sont plus tolérants aujourd'hui, il y a toujours de la discrimination. Même si maintenant, beaucoup de journalistes ou de politiciens sont en partie turcs, la plupart d'entre eux ont réussi à gravir les échelons de l'industrie ou de la finance. Néanmoins, peu de Berlinois pourraient imaginer leur ville sans l'influence des Turcs. Les communautés turques les plus nombreuses vivent dans les quartiers de Kreuzberg, Neukölln, Wedding et Moabit.

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Une minorité moins nombreuse mais tout de même très visible est également présente à Berlin : les immigrés d'origine arabe. Beaucoup d'entre eux sont des Libanais, des Kurdes ou des Palestiniens qui ont fui la guerre civile dans les années 1980. Le gouvernement allemand a refusé de les considérer comme des réfugiés. Beaucoup d'entre eux ne trouvent donc pas d'emploi et n'ont pas réussi à s'intégrer, ce qui les a poussés à se tourner vers le crime organisé. De par leur religion musulmane et leurs familles nombreuses, la presse populaire se réfère souvent à eux comme « les clans de criminels arabes ». À cause de cela, de nombreux a priori circulent à leur propos. Le quartier le plus habité par les Arabes est de loin Neukölln, où 80% des adolescents sont issus de l'immigration.

Après les Turcs, le deuxième plus grand groupe d'immigrés est constitué par les Polonais, ainsi que par des Serbes et des Russes. De nombreux Berlinois se sont habitués au Européens de l'Est quand ils faisaient encore partie du « bloc de l'Est », donc les gens tolèrent leur présence (sauf que beaucoup d'Allemands sont persuadés que les Polonais sont des voyous qui volent leurs voitures).

Les immigrés des pays de l'Ouest comme la France, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni représentent environ 3% de l'immigration. Ils sont bien mieux tolérés que n'importe quel autre groupe d'immigrés.  Leur plus gros problème, c'est d'être perçus comme des touristes hipsters qui font augmenter les prix du loyer et qui rallongent les files d'attente devant le Berghain.

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(Photo : Gergana Petrova)

OÙ MANGER

Burrito Baby
Pflügerstraße 11 12047 Berlin
Ils servent de la très bonne nourriture mexicaine végétarienne. C'est assez petit, donc toujours bondé – mais ça vaut le coup.

Cookies Cream
Behrenstraße 55 10117 Berlin
Le Cookies est l'un des clubs les plus renommés de Berlin. Il y a un restaurant juste au-dessus du club. C'est cher, mais ça vaut le coup si vous aimez la bonne nourriture végétarienne et si vous voulez voir des végétariens plus ou moins célèbres.

BBI Berlin Burger International
Pannierstraße 5 12047 Berlin
Aujourd'hui les Berlinois ne mangent pas grand-chose, à part des burgers. Ne soyez pas snobinard : c'est vrai que c'est agréable de manger occasionnellement quelque chose qui ne présente aucun risque pour votre cœur, mais les burgers restent un putain de classique. Dans tous les cas, le meilleur endroit pour ça, c'est ici. C'est petit mais il y a tout ce dont vous aurez besoin : une superbe cuisine, une terrasse et des toilettes.

Il Casolare
Grimmstraße 30 10967 Berlin
Il y a trois de ces pizzerias animées dans Berlin, une dans le quartier de Prenzlauer Berg (I Due Forni), une dans le quartier de Friedrichshain (II Ritrovo) et celle-ci, notre préférée, en partie grâce à son patio sur le canal. C'est très bruyant et pendant le week-end, il faut parfois attendre une heure pour avoir son plat. Les serveurs sont des enfoirés, mais ça vaut la peine d'y aller pour les pizzas qui sont délicieuses.

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Vatos Tacos Taco Truck
Ritterstraße 26 10969 Berlin
C'est un food truck, il vous sera donc inutile de noter une adresse précise. Mais il y a des chances que vous le trouviez ici. Et vous ne serez pas déçu si c'est le cas, parce que c'est là que vous trouverez les meilleurs burritos et quesadillas de la ville.

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CE QUE LES GENS MANGENT ICI

Des plats turcs
En dehors de la Turquie, la plus grande communauté turque au monde se trouve à Berlin. Dommage pour les racistes, mais tant mieux pour les humains normaux et gentils qui ont un excellent appétit. C'est à Berlin qu'on trouve la meilleure nourriture turque (exception faite de la Turquie), et il y en a vraiment pour tous les prix – du Döner Kebab (inventé en Allemagne) à 1,50€ aux plats plus sophistiqués.

Club-Mate
Le Club-Mate est le Redbull des hipsters allemands. C'est un thé glacé acide plein de caféine et tout le monde le mélange avec de la vodka. Cependant, comme les hipsters allemands en boivent, ces mêmes hipsters allemands disent que cette boisson est ridicule. Mais ne vous inquiétez pas si vous pensez avoir enfreint une règle sociale obscure, vous êtes un touriste – vous serez toujours la personne la moins cool de l'endroit où vous vous trouvez.

Currywurst
Il y a des millions d'endroits à Berlin où vous pourrez trouver la fameuse Currywurst. C'est une saucisse de porc, avec ou sans la peau, appelée « darm » qui est coupée en morceaux et recouverte de ketchup maison mélangé à du curry. C'est aussi bon pour vos intestins que vous l'imaginez.

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De la bouffe de rue
Des vendeurs font fréquemment le tour des bars et des files d'attentes devant les clubs pour vendre des délicieux casse-croûtes qu'ils transportent dans des petits paniers. Ce sont souvent des sandwichs faits maison, des pakoras, etc. C'est cher mais pratique.

Kumpir
Je sais que ça paraît stupide de vous recommander une pomme de terre au four, mais c'est super bon. Et ça vient d'Europe de l'Est (ou de Turquie, on ne sait pas trop).

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OÙ BOIRE

Vous pouvez aller à Neukölln dans le sud de Berlin. C'est le meilleur endroit pour boire des coups. Essayez Das Gift, un bar berlinois typique, que les locaux appellent le « Eck-Kneipe » et où vous trouverez de la bonne bière en pression pas chère. Comme tous les bars un peu typiques de Berlin, le gérant est un titan du rock alternatif écossais – Barry Burns, du groupe Mogwai, et sa femme Rachel. Le gérant du pub d'à côté est le bassiste d'Arab Strap et The Jesus and Mary Chain ont un stand de falafels à l'extérieur.

Beaucoup de gens disent que le quartier de Mitte est de moins en moins intéressant ou de plus en plus envahi par les touristes, mais premièrement, vous êtes vous-même un touriste, et deuxièmement, c'est toujours très sympa. Évitez la Rosenthaler Platzet et prenez plutôt la rue Auguststraße qui vous amènera au Hackbarth's, au numéro 49A. C'est l'endroit parfait pour boire un verre avant le dîner.

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Le quartier de Kreuzberg est rempli de bons restaurants. Si vous y allez pour boire un verre, on vous recommande le Bellman's, au 103 Reichenberger Straße. Ça ferme très tard, il y a plein d'alcool et j'y serai probablement – n'hésitez pas à passer me dire bonjour.

Si vous préférez boire dans un parc comme un étudiant fauché, allez au Volkspark Friedrichshain. C'est immense et il y a plein d'endroits superbes où l'on peut passer sa journée, en particulier à la fontaine des frères Grimm qui est un lieu génial pour rencontrer des adolescents bourrés et désagréables.

En ce moment, on parle beaucoup du quartier de Schöneberg – et tant mieux, parce qu'il a toujours été très bien. Récemment, de nombreuses galeries s'y sont installées. Vous pourrez donc voir des expos avant de vous rendre au Café Einstein, le plus beau café de la ville. Faites ensuite un tour au Victoria Bar – si l'endroit a un nom britannique tout pourri, il sert d'excellents cocktails.

Charlottenburg est l'un des plus beaux quartiers de la ville, pour peu que vous arriviez à vous échapper de cette rue infernale qu'est Kurfürstendamm, la rue la plus commerçante de Berlin. Dans les rues voisines, vous trouverez plein de bars huppés comme le Paris Bar et des boutiques que les gens qui détestent les hipsters détestent, comme le concept store Bikini Berlin où se trouvent des vêtements à la mode fabriqués par des designers berlinois du gouffre. Si vous n'êtes pas bourré, Charlottenburg est un vrai musée – allez acheter quelques bières et profitez-en pour observer ce que font les gens riches.

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OÙ DORMIR

Si vous cherchez un endroit pas trop cher et sympa, allez à l'hôtel A&O à Köpenicker / Ecke Adalbertstraße (À partir de 9€ la nuit dans un dortoir). C'est ici que tous les déchets humains des pays du monde entier se lavent. Les gens du coin l'appellent le « camping pour touristes ». C'est pas très joli à voir, mais si aimez la génération Easyjet et son horrible melting pot hormonal, vous allez adorer cet hôtel.

Une autre option, pas chère non plus, serait de trouver une « Pension », qui est l'équivalent allemand d'une chambre d'hôtes. Généralement, les gérants sont des personnes âgées avec qui vous n'avez pratiquement rien en commun à part le sentiment infondé que Berlin, c'était plus fun avant. Malheureusement, il y en a de moins en moins dans la ville, mais si vous réussissez à en trouver un sur Internet ça vaut la peine d'essayer – du moins si ça ne vous dérange pas d'avoir l'impression de séjourner chez vos grands-parents.

Si vous avez réussi à faire venir un ami à Berlin qui aurait préféré faire du camping, allez voir le Hüttenpalast à Hobrechtstraße, numéro 65-66 (à partir de 55€ la nuit pour une caravane). Il y a des cabanes en bois et des caravanes en intérieur pour que vous vous amusiez comme si vous étiez à l'extérieur, tout en étant dans le quartier très festif de Neukölln.

Si vous tenez absolument à coucher avec un guitariste berlinois, essayez l'hôtel Michelberger à Warschauer Straße au 39-40 (à partir de 80€ la nuit pour une chambre). Une tonne de groupes séjournent ici quand ils sont de passage à Berlin. Si vous n'avez aucun label pour vous payer la note, vous pouvez aller juste à côté pour avoir des prix plus raisonnables, à l'hôtel Industriepalast – 43 Warschauer Straße (à partir de 20€ par nuit pour un dortoir). C'est un bon moyen d'accomplir votre objectif si vous souhaitez coucher avec le membre d'un groupe obscur qui gère la première partie d'un meilleur groupe. Si vous n'arrivez pas à vos fins, le Berghain est seulement à cinq minutes.

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Pour les plus fortunés, le 25hours Hotel Bikini Berlin est une des meilleures options (comptez au moins 155€ par nuit pour une chambre). Les chambres sont confortables et la vue est fantastique. C'est situé à côté du zoo Bahnhof que vous devriez visiter, rien que pour Chistiane F. Ça vous évitera aussi de passer tout votre temps dans le quartier de Kreuzberg.

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(Photo : Chris Bethell)

LE BERLIN LGBT

La plus grande communauté de gays en Allemagne se trouve à Berlin, la ville est donc plutôt accueillante à ce niveau-là. Il y a une énorme gay pride en été, qui s'appelle Stonewall CSD (Christopher Street Day). Le même jour, il y a aussi une marche moins commerciale. Il y a aussi des fêtes de rue comme le Motzstraßenfest, qui est comme une parade immobile, et des fêtes plus fétichistes, dont certaines ont lieu à Pâques mais aussi pendant l'été. Vous pourrez y trouver des flics sexy, des pompiers et des godemichets – tout ce que vous voulez.

Berlin est également truffé de clubs gays. Ça va des endroits conçus purement et simplement pour le sexe, avec des chambres noires, des fêtes queer pour tous les goûts, et des « circuit parties » pour les musclés en débardeur.

Il y a aussi le Laboratory, qui fait partie du Berghain. C'est un club gay assez hardcore, avec des soirées échangistes, parfois même scatophiles. Si jamais c'est votre truc.

Puis il y a des lieux en plein air. Presque tous les lacs autour de la ville ont une plage gay et presque tout Tiergarten (un parc gigantesque situé au milieu de la ville) est un endroit de choix pour trouver un partenaire sexuel.

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À Schöneberg, autour de la Nollendorfplatz, on peut trouver des librairies gays, mais aussi des pharmacies, des bars, des cafés ou des magasins de sapes. Dans le reste de la ville, les gens sont assez tolérants, même si l'homophobie est toujours présente. Il y a eu 290 incidents liés à la violence homophobe en 2013, et les couples gays qui se tiennent la main en public peuvent être agressés. Les policiers ont l'habitude de s'occuper des idiots homophobes et il y a plusieurs organisations qui peuvent vous aider si vous êtes victime d'homophobie.

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OÙ TRAÎNER EN ÉTAT DE SOBRIÉTÉ

Le New Theater
Si vous avez simplement envie de bons cocktails dans un lieu particulièrement tranquille, allez au New Theater. C'est un bar et un endroit où on pratique le théâtre amateur. Si vous êtes chanceux, vous aurez peut-être l'occasion de voir une pièce. Les gérants du bar sont les artistes Calla Henkel et Max Pitegoff. C'est l'endroit rêvé pour rencontrer de jeunes artistes et des passionnés de théâtre.

Berlin Community Radio
Vous n'avez même pas besoin de sortir de chez vous pour connaître les gens les plus cools de Berlin : écoutez BCR. Non seulement vous découvrirez de la bonne musique, mais vous apprendrez à connaître les sous-cultures berlinoises et vous saurez où sortir le soir.

Insel der Jugend (L'île de la jeunesse)
Quand vous aurez envie de vous éloigner un peu du centre-ville, l'Île de la jeunesse est l'endroit idéal pour se poser, profiter de la Spree et vous rappeler qu'il n'y a pas que des clubs et des soirées à Berlin.

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Paloma Bar
Un petit bar au premier étage très sympa à Kottbusser Tor où il y a une belle vue. Il est un peu difficile de trouver l'entrée (c'est la première cage d'escalier après le photomaton) mais ça vaut le coup d'y aller : vous aurez un bon aperçu du trafic de drogue berlinois – et qui sait, vous aurez peut-être la chance de participer à une émeute.

La forêt et le lac de Grunewald
Quand vous en aurez vraiment marre de la ville, prenez un train pour Grunewald. Vous penserez peut-être que c'est un nid de riches détestables, mais il faudrait vraiment être insensible pour refuser d'admettre que ces endroits sont magnifiques. Vous pouvez marcher dans les bois, en solitaire ou vous promener autour du lac. Il y a même des plages faites pour les chiens.

Le Spreepark à Plänterwald
Ce lieu est loin d'être secret, mais ça vaut le coup d'aller. Le Spreepark était le seul parc d'attractions d'Allemagne de l'Est, mais il a dû fermer en 2001. En 2002, l'ancien gestionnaire a déménagé la plupart des attractions au Pérou pour ouvrir un nouveau parc, mais il a également fait faillite. Puis il s'est fait arrêter alors qu'il essayait de ramener 180 kilos de cocaïne en Allemagne. Il y a toujours des attractions abandonnées, mais elles ne sont plus utilisables. Vous pouvez faire des visites guidées, faire un tour dans le petit train qui traverse le parc ou passer par dessus la barrière et aller le visiter vous-même.

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C-Base
Un endroit parfait pour les nerds situé en plein centre de Berlin. Depuis des années, le Club-Mate continue de couler à flots. Ces gros nerds ont programmé des trucs géniaux en tout genre, mais on ne saura jamais ce que c'est, le secret est bien gardé dans le vaisseau-mère qu'ils ont construit eux-mêmes.

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(Photo : David Georgi)

COMMENT ÉVITER LES ARNAQUES

Il est vrai que le taux de criminalité à Berlin a augmenté, mais le Berlinois moyen ne vit pas dans la peur. Le taux de criminalité de la capitale est certes plus haut qu'à Munich ou Stuttgart, mais comparé aux autres villes européennes, Berlin est tout de même une ville sûre et les touristes sont rarement les victimes des crimes de rue. Comme dans toutes les grandes villes il y a des abrutis, et vous êtes en Allemagne, donc vos voisins pourraient également très bien être des cannibales.

Voici quelques règles de base qui s'appliquent aussi à Berlin : ne laissez pas votre smartphone ou votre sac sur la table. Ne traînez pas dans les stations de métro désertes la nuit si ce n'est pas nécessaire. Ne parlez pas du match France-RFA de 1982. Ne prenez pas des taxis qui n'ont pas de licence. Ne faites pas l'idiot.

Plus précisément : durant le week-end, les trains circulent toute la nuit. Récemment, des voyageurs ont été violemment agressés dans des endroits touristiques comme Alexanderplatz ou Friedrichstraße. Cependant, ces agressions sont rares et ne doivent pas vous dissuader de prendre les transports en commun ou de visiter certains endroits. Mis à part les agresseurs, vous pouvez tomber sur des gens à Kurfürstendamm ou Tauentzien qui invitent les passants à jouer à des jeux qui ne sont rien d'autre qu'une grosse arnaque.

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Le délit le plus commis à Berlin, voire dans toute l'Allemagne, reste le vol de vélo, qui se fait généralement dans les quartiers branchés où vous allez probablement sortir – comme Mitte, Kreuzberg ou Neukölln. Ne laissez pas votre vélo dans la rue la nuit. Si par chance il est toujours à l'endroit où vous l'avez laissé, il risque de ne plus avoir de roues quand vous le reprendrez le matin.

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(Photo : Theo Cottle)

COMMENT NE PAS SE COMPORTER COMME UN TOURISTE INFERNAL

Si vous vous êtes toujours demandé à quoi ressemblerait l'Enfer de Dante dans la vraie vie, prenez une chambre dans un hôtel de Berlin. C'est là que les touristes du monde entier perfectionnent leur comportement antisocial. Ils traînent avec eux une odeur de poubelle et de Döner dans un rayon de 500 mètres et respirent la mauvaise santé.

Les touristes semblent aussi vouloir nous transmettre le cancer. Ils veulent tellement ressembler aux paysans d'Erich Honecker qu'ils font des « tours en Trabant ». La Trabant était probablement la pire voiture jamais conçue par un Allemand. Elle était faite de plastique, le moteur était très peu puissant et consommait énormément. Les habitants de l'Allemagne de l'Est devaient parfois attendre huit ans pour se procurer l'un de ces « véhicules ». Évidemment, les Allemands ne font plus les mêmes erreurs et plus personne ne conduit ce tas de ferraille, mais les touristes l'adorent. Ils louent des Trabant et roulent sans but à travers la ville tout en injectant du dioxyde de carbone dans les poumons des passants. Si vous arrivez à ne pas vous faire écraser par ces touristes ou à ne pas être étouffé dans un nuage de pollution, sachez qu'on mourra quand même tous à cause d'eux et du réchauffement climatique qu'ils ont provoqué. N'encouragez pas ce genre de comportement, s'il vous plaît.

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QUELQUES PERSONNES ET ENDROITS À ÉVITER

Les zombies drogués
Les zombies drogués ne sont pas complètement humains. Ils ont perdu leur humanité pendant une des ces beuveries de trois jours que les Berlinois appellent sobrement le « week-end ». La nuit, ils vivent dans les clubs et le jour, ils s'éclipsent et vont chercher plus de drogue ou du Club-Mate pour rester en forme. Ils bavent, s’effondrent dans des parcs comme Hasenheide ou Görli et ne s'arrêtent jamais de danser, même devant les distributeurs automatiques, où ils se trompent sans arrêt de code. Les nazis
Malheureusement, ce n'est pas parce que la guerre est terminée depuis longtemps que les plus cons de tous les cons d'Allemagne ont disparu. Ils se sont juste déplacés du centre de la ville vers des quartiers plus éloignés, comme Friedrichsfelde ou Köpernick. Ils ont appris à se se mêler à la population du coin, donc ils ne ressembleront pas forcément à des skinheads avec des blousons aviateurs. Le meilleur moyen de les reconnaître, c'est par leur aura écrasante qui respire la défaite.

Les gangs de jeunes
Ils sont jeunes, en colère et ils s'ennuient. Ils traînent dans les stations de métro, généralement en groupes de quatre et attendent le bon moment pour frapper quelqu'un devant les caméras de surveillance. Les médias qualifient cette montée de violence parmi les jeunes d' « alarmante » et de « complètement irrationnelle ». Ne vous baladez pas tout(e) seul(e) et ne sortez pas trop votre smartphone hors de prix. Potsdamer Platz – Mitte
Ils ont conquis le No Man's Land. Ils ont détruit Tresor, une institution de la techno. Ils ont rasé tout ce qui était représentatif de l'histoire de Berlin. À la place, ils ont tenté de construire un nouvel horizon, dur et froid, avec une flopée de gratte-ciels inutiles. Checkpoint Charlie
C'est une cabane pourrie avec de faux soldats qui vous demandent de l'argent en échange d'une photo. Pas besoin d'en dire plus pour vous faire fuir, normalement. Mauerpark-Flohmarkt
C'est l'endroit le plus surfait de toute la ville. Mais vous ne pourrez pas y échapper : les statistiques l'ont prouvé, il y aura toujours quelqu'un dans votre groupe qui, pour une mystérieuse raison, adore les marché aux puces ou pire, le karaoké. C'est censé être un endroit cool où des milliers de jeunes branchés vont le dimanche. En vérité, c'est bondé, sale, cher et les locaux détestent y aller.

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QUELQUES TRUCS À SAVOIR

Pourboires
Dieu merci, il vous suffira de donner 10% pour être bien vu par tout le monde.

Phrases utiles
Bonjour – Hallo
Au revoir – Tschüs
S'il te/vous plaît – bitte
Merci – danke
Où est le Berghain? – Wo ist das Berghain?
Où puis-je trouver de la drogue par ici ? – Wo gibt es hier Drogen?
[Phrase habituellement hurlée par les videurs] Rassemblez-vous sur une seule file ! – In einer Reihe anstellen!

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UN PEU DE MUSIQUE LOCALE

Voici quelques morceaux que vous êtes susceptible d'entendre sur place. Ces morceaux ne réflètent pas forcément les goûts de la rédaction de VICE Allemagne. Mais bon, ça vous permettra d'écouter un peu de rap allemand, ce qui constitue en soi une « expérience ».

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NOTRE CARTE DE LA VILLE

À toute, on espère vous voir très bientôt faire la queue pendant trois heures devant un club du gouffre.

Bisous,

VICE Allemagne.

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