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Culture

Le meilleur du disco canadien selon les meilleurs DJ canadiens

Même si peu de morceaux disco canadiens se sont hissés au sommet des palmarès, les diggers sérieux ont découvert de nombreuses pépites conçues ici.
L'article original a été publié sur Noisey.

Quand on pense « Mecque du disco », on a plutôt tendance à citer New York, Los Angeles ou peut-être même Miami, mais rarement Toronto ou Montréal. Bien que le Canada n'ait jamais connu le même raz-de-marée qui a ravagé les États-Unis au cours des années 70 et inscrit de méga-clubs locaux au panthéon des discothèques, la culture disco n'a pas traîné à faire son chemin jusqu'au Nord du continent américain.

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Même si peu de morceaux disco canadiens se sont hissés au haut des palmarès, les mélomanes sérieux ont découvert de nombreuses pépites conçues ici. On a demandé à dix de nos mélomanes préférés de rendre ses lettres de noblesse au disco canadien et de nous livrer leur titre préféré du genre, avec ou sans patins à roulettes. Voilà ce qu'ils ont choisi.

Spark The Universe, de RAMM

J'écoutais cette compile de bootlegs dark disco il y a quelques années, quand j'ai entendu cette voix, qui m'a aussitôt ramené à ma jeunesse. On aurait dit Lorraine Segato du groupe pop Parachute Club, mais dans un contexte qui ne m'était pas du tout familier. Puis je me suis rendu compte que c'était effectivement elle, et qu'elle avait fait équipe avec le producteur Ken Ramm et la légende des studios Daniel Lanois pour produire ce tube disco. Grosse percu, mélange de punk, de new wave, de disco et de funk pour un titre qui continue encore à m'exciter aujourd'hui et qui me pousse à dire que ce trio hors du commun a sûrement encore d'autres trésors enfouis quelque part. Linus Booth est la moitié des Jokers of the Scene, il anime l'émission Lego Blocks à la radio TRP.

Black Stations/White Stations, DE MARTHA AND THE MUFFINS

Avec le recul, ça ressemble pas mal à un cri de détresse en direction des majors et des radios, et le groove des Talking Heads période tongues n'est sûrement pas étranger à ça. Cela dit, la production est tellement massive (salutations à Daniel Lanois) et les rythmes tellement puissants, que cette chanson de Martha a réussi à passer l'épreuve du temps, du moins pour mes oreilles. Elle s'est hissée à la deuxième place du palmarès dance des États-Unis dans les années 80, donc on peut dire que ce léger travestissement de leur style a porté ses fruits. Jex Opolis est un DJ et producteur canadien qui vit désormais à NYC. Il est le patron du label Good Timin'.

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Dancer, DE GINO SOCCIO

Sans surprise, je mettrais Dancer de Gino Soccio sur la première marche du podium disco canadien. La scène de Montréal, menée à l'époque par Gino Soccio et Pierre Perpall (et même Gino Vanelli à ses débuts), devait être hyper excitante. Quoi qu'il en soit, Dancer reste le meilleur de tous leurs titres. Quand ce break spatial intervient en plein milieu du morceau, bordel, je pourrais écouter ça à longueur de journée! Jeremy Greenspan est la moitié du duo électro-pop d'Hamilton Junior Boys.

Chicken Stomp, de SMASH

J'ai acheté ce disque quand je vivais à Toronto, à l'époque où la ville donnait naissance à une nouvelle scène rare groove, vers 1998. La face A du disque [Wipe Out] est à la base un tube de 1963 signé The Surfaris. Smash en livre une version italo plus qu'honnête. Mais pour moi, la magie est sur l'autre face, avec cet authentique Chicken Stomp. Une guitare funky qui imite le son d'un poulet qui glousse – sérieux, comment trouver plus disco que ça? Selon Discogs – et je ne le savais pas – cet alias est un projet parallèle de Gerry Bribosia, le cerveau de G.B. & The Tracks. En bref, il représente tout ce que j'aimais dans un morceau à cette période : une ligne de synthé agressive, un beat progressif et beaucoup de sens de l'humour.

Brennan Green est musicien, producteur et DJ. Il est basé à New York et a fondé Chinatown Records.

*FEELIN' GOOD, DE FRANCINE MCGEE*

En 1977, ce titre s'est classé dans les 20 des meilleures chansons dance au Royaume-Uni. Il fait partie de ces tubes qui bénéficient chaque année de leur lot de remix, et ça marche chaque fois, surtout en Europe. Feelin' Good a eu un énorme impact sur le marché européen quand il est sorti, et est toujours joué aujourd'hui. J'ai un peu honte de faire ma promo ici, mais je l'ai moi-même remixé. Robert Ouimet est un DJ vétéran de Montréal, souvent considéré comme «le parrain du disco canadien ».

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War Dance, DE KEBEKELEKTRIK

Un de mes disques favoris de tous les temps, produit et arrangé par la légende elle-même, Gino Soccio. Celui-ci est sorti en 1977 sur Directions Label, une boîte de Montréal, avant qu'il ne soit repris par la non moins légendaire étiquette Salsoul en 1978. Encore aujourd'hui, de nombreux DJ le jouent au pic de la nuit. Je le fais aussi, quand la vibe s'y prête, et souvent les plus jeunes pensent que c'est un disque de house. Gene King est devenu DJ à Montréal en 1982. Il produit de la house depuis les années 90 et est à la tête de Shines Records.

Remember, de GINO SOCCIO

J'ai trouvé ce disque sous une pile dans la cave d'un disquaire de Montréal à l'été 2003. Cette petite merveille était reléguée dans une caisse à deux dollars. L'album entier est également génial. Un vrai joyau du disco québécois. Dinamo Azari vient de sortir son premier album solo, Estranged, et faisait aupravant partie du groupe deep-house Azari & III.

Murphy's Law, de CHERI

J'ai déménagé à Montréal en 2005 et j'étais surtout branché hip-hop à l'époque, mais je pouvais voir les restes du patrimoine disco dès que je fouillais les bacs de disques en ville. J'y ai vu plus de maxi 45 tours que n'importe où ailleurs. L'un d'eux qui m'avait particulièrement marqué était Murphy's Law de Cheri parce que a) c'était mon nom de famille; b) l'étiquette 6AM avait un super logo; et c) chaque disquaire de la ville avait obligatoirement un exemplaire de ce disque dans ses bacs. J'ai découvert ensuite que ce titre était méga populaire et que Cheri était une fierté locale – moitié canadienne, moitié américaine. Ce morceau est accrocheur comme c'est pas permis. On dirait un mélange de Searching de Change et de The Whole World d'Outkast, avec ces voix déformées en fond, c'est fou. Ça ressemble au premier morceau d'une soirée, ou au dernier de la nuit. Peu importe le moment où je l'entends, Murphy's Law me remonte toujours le moral. » (Et si vous cherchez son adaptation française, c'est ici.)

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Skratch Bastid est un DJ et producteur basé à Toronto et originaire de Nouvelle-Écosse.

Hold Your Horses Baby, de NANCY MARTINEZ

Nancy Martinez est une chanteuse pop qui vient de La Prairie, sur la Rive-Sud de Montréal. Elle a parfois anglicisé son nom en Nancy Martin. Même si Hold Your Horses Baby n'a pas exactement été un tube à sa sortie en 1983, cette ligne de basse méga lourde mérite carrément plus de vues sur YouTube. C'est à nouveau une bonne surprise provenant des sous-sols de Montréal. En plus de ça, Neige Records est un nom parfait pour une étiquette. Cadence Weapon est un rappeur et journaliste orginaire d'Edmonton, Alberta.

PHIL & FRIENDS BAND - « This Man »

« J'ai choisi celui qui reste encore aujourd'hui un mystère pour moi. Je soutiendrai corps et âme ce titre comique comme un des meilleurs maxis canadiens jamais sortis. Pour moi, tout est là : des vocaux complètement weird, un beat mortel et des pads épiques. Le titre réussit en même temps à être hyper sexe. Même s'il est volontairmeent lent, il est parfait pour le dancefloor. Je ne peux pas cesser d'imaginer l'effet qu'il devait produire dans un club de Montréal en 1980. Aaaah. » Brandon Edward Hocura est la moitié de Invisible City, un duo de DJ et label de Toronto. Benjamin Boles est sur Twitter.