Dix choses que j'ai apprises en lisant l'autobiographie de R. Kelly

Eh les mecs, Robert Sylvester Kelly a écrit un livre !

Le créateur de votre rap opéra préféré, légende torse nu du R&B des années 1990 et ancien stripteaser Star Wars (on y reviendra) vous invite à le rejoindre dans le formidable parc d'attractions qu'est le passé de monsieur R. Kelly.

BIENVENUE À BORD DU SOULACOASTER.

Le truc, c'est que vous n'avez peut-être pas envie de monter à bord du Soulacoaster, parce que Soulacoaster: The Diary of Me fait 366 pages. Ce qui est bien trop long. C'est deux fois plus long que Les Carnets du sous-sol (et R. Kelly n'est pas Fiodor).

Comme je vous aime du plus profond de mon cœur, j'ai établi une liste des dix choses qui m'ont le plus marqué au cours de ce voyage dans le cerveau de la plus grande pipe du R&B pour vous faire économiser 20,78 €. On s'y met ?

1. R. KELLY AIME LES MÉTAPHORES

Si jamais la métaphore contenue dans le titre n'était pas assez claire, Kelly nous l'explique dès les premières lignes du livre. « Depuis le jour de ma naissance, j'ai le sentiment que mon âme est sur un Grand Huit – avec tous les virages et les loopings, les montées et les descentes, les rires et les larmes. Parfois je me demande quand ce manège s'arrêtera, ou s'il s'arrêtera même un jour. »

Dans sa chanson « You Remind Me of Something », il a été lourdement critiqué pour avoir comparé les femmes à des voitures et à d'autres objets. En réponse à ses détracteurs, Kelly se fend d'un simple : « Cette chanson était une ode à la femme, pas une insulte. Nous, les gars, on adore nos jeeps. »

2. R. KELLY ADORE MCDONALD'S

Si vous êtes un méga-fan et que vous souhaiter croiser R. Kelly, tracez au McDo le plus proche de chez vous. Il adore y aller.

a) Après s'être tiré d'un talk show : « Le présentateur disait : "On est heureux d'accueillir notre prochain invité, R. Kelly !" Mais R. Kelly n'était déjà plus là. R. Kelly avait quitté le plateau. R.Kelly était monté dans sa voiture pour tracer au McDonald's. »

b) Après que la tournée Best Of Both Worlds avec Jay-Z est partie en sucette : « J'étais tellement frustré que j'ai quitté la scène en plein milieu d'un concert à St. Louis pour aller dans le seul endroit qui me réconforte – McDonald's. Mais cette fois-ci, je n'y suis pas allé pour manger. J'ai demandé à un jeune qui travaillait là-bas si je pouvais emprunter sa casquette et son uniforme, et pendant trois heures, j'ai servi des Big Mac, des frites et des cocas aux clients.

c) Après avoir été acquitté de 12 chefs d'accusation, notamment pour avoir pissé sur une mineure : « "Où tu veux aller maintenant ?" m'avait demandé mon crew. Ce à quoi j'ai répondu : "McDonald's, il me faut un double cheeseburger avec des frites." »

3. R. KELLY FAIT DES RÊVES PRÉMONITOIRES

« Quand j'avais 9 ans, j'ai fait un rêve étrange. J'étais dans une maison où tout était blanc – les murs, le sol, le plafond, la moquette, les briques de la cheminée, les rideaux et les fenêtres. Et j'étais assis derrière un piano blanc en train de jouer une chanson. »

La chanson qu'il joue dans ce clip d'« Imagine » de John Lenon/rêve est interrompue par quelqu'un qui frappe à la porte avant de partir en courant. Quand Kelly arrive enfin à le rattraper, il découvre qu'ils sont en réalité des personnages de dessin animé. « Hey ! Qui vous êtes les gars ? », les interpelle-t-il. « On est ton plus gros hit », répondent les PERSONNAGES DU FUTUR CLASSIQUE DE 1996, SPACE JAM.

Des années plus tard, alors qu'il écrit « I Believe I Can Fly », il se rendu compte que c'était la chanson qu'il jouait dans son rêve d'enfant. Saviez-vous qu'il avait écrit cette chanson en 3 heures ? « Croyez-le ou pas. » Pourtant, Kelly ne s'en vante pas :
« Parce que cette chanson m'est venue quand j'étais enfant, je suis persuadé que c'est Dieu qui l'a composée. »

4. R. KELLY EST ISSU D'UN MILIEU MODESTE

La maison dans laquelle il a grandi a l'air infernale, et j'ai bien l'impression que sa mère y tenait un bordel. On lui demandait de prendre pas mal de photos sexy de gens beaucoup plus vieux que lui. Son oncle, que Kelly décrit d'un laconique : « Il voulait toujours mater des gros nibards », a un jour tué par accident le chien de la famille avant de demander à Robert de l'enterrer au fond du jardin.

5. R. KELLY DÉTESTE LES TRUCS DE FILLES

Lorsqu'il était ado, Kelly passait le plus clair de son temps à piner sa copine de l'époque, Chance. Une fois, alors qu'il jetait un coup d'œil à la tuyauterie, il remarque un peu de sang, et devinez quoi ? Il a PÉ-TÉ un câble.

« J'ai paniqué et je me suis mis à pleurer. Elle a essayé de m'expliquer mais je suis parti en courant. Ma sœur Theresa m'a expliqué comment le cycle menstruel fonctionnait. J'ai compris, mais je n'ai plus jamais voulu retourner chez elle… Je me suis juré que j'en avais fini avec le sexe, et ça l'a été. Je n'ai pas couché avec une autre fille pendant trois ou quatre ans suite à cet incident. »

Tapppppppppppppeeeeeeettttte ! Et ça ne s'arrête pas là. À propos de son ex-femme Drea : « Je dois avouer que la nuit ou Drea est partie à l'hôpital, je ne l'ai pas accompagnée… Une naissance, c'est l'un des plus grands miracles de la vie. Dieu et moi nous nous sommes mis d'accord pour que j'aille à l'hôpital une fois que le bébé serait né et que tout le monde serait bien propre. »

Si le Seigneur et toi vous êtes mis d'accord là-dessus, qu'est-ce que tu veux qu'on te dise ? Je plaisante, c'est horrible. Ah oui, et devinez où Kelly se planque lorsque sa femme accouche de l'enfant qu'il a planté dans son ventre ? [cf section 2]

6. QUAND R. KELLY AVAIT 8 ANS, IL A VU SA PETITE AMIE SE NOYER DANS UNE RIVIÈRE

Pas besoin d'en dire plus, c'est une expérience extrêmement traumatisante. Repose en paix, Lulu.

7. R. KELLY S'EST FAIT TIRER DESSUS QUAND IL ÉTAIT GAMIN

Quand il a recroisé le tireur des années plus tard, ce connard a essayé de lui faire écouter sa démo. Désolol.

8. R. KELLY MAÎTRISE LA PROSE

« Parfois, j'ai l'impression que la musique me fait l'amour. D'autre fois, j'ai juste l'impression que la musique me baise. J'ai l'impression d'être enceinte de la musique ; elle est la mère et le père de mon enfant. Et personne ne peut le nier. Un jour, j'étais en voiture avec un de mes homies, c'était un dealer. »

Quelle transition parfaite. Homogène. Kelly et David Ritz, qui n'est crédité qu'à la toute fin du livre, mais qu'on peut supposer être le nègre de cet ouvrage, sont des magiciens des mots. Ils arrivent à rendre palpables, presque réels, des éléments qui paraissent inimaginables : « Michael Jackson existait vraiment. On avait l'impression qu'il faisait 2,5 m de haut. Il ressemblait à un avatar. »

9. R. KELLY EST VRAIMENT, VRAIMENT SENSIBLE À LA MAGIE DU GRAND ÉCRAN

Voici comment R. Kelly s'est rendu compte que son mariage était fini : « J'ai décidé d'aller au cinéma pour échapper à mes soucis. J'y suis allé seul et j'y ai vu une histoire d'amour appelée N'oublie jamais. J'ai adoré chaque minute de ce film. C'était à propos d'un homme et d'une femme qui, malgré leur différences, surmontent tous les obstacles que la vie leur oppose… À la fin, ils vivent ensemble dans une maison de retraite, et meurent dans les bras l'un de l'autre. J'ai éclaté en sanglots. N'oublie jamais était magnifique. »

10. R. KELLY ET MOI SOMMES LA MÊME PERSONNE

« On m'embauchait pour animer toutes sortes d'événements, parfois j'étais stripteaser à des enterrements de vie de jeune fille. Quoi que je fasse, j'avais besoin de le faire de façon créative… J'ai beaucoup écouté les femmes dans ma vie, et je sais qu'elles ont parfois besoin de s'évader du monde réel. Donc j'apparaissais en Dark Vador. Je mettais le masque noir et la cape noire. Et quand je faisais tomber la cape, je ne portais rien d'autre qu'un boxer en cuir noir brillant. »

Tout ceci est parfait pour plein de raisons, mais surtout parce que j'ai réalisé que lui et moi, on avait une connexion très forte :

Halloween, année 2009. Moi en Dark Vador sexy. Mon petit ventre en Dark Vador sexy, mais ça c'est une autre histoire. Par moment moi aussi je me sens « comme un extraterrestre, né sur une planète du nom de Musique, où il n'y a que du son ».

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