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Food

L’arnaque aux kiwis qui valait 5 millions d’euros

Visiblement, « franciser » des fruits italiens peut rapporter gros.
Bettina Makalintal
Brooklyn, US
Kiwi Arnaque France
Photo : Flavia Morlachetti / Getty Images

En hiver, les tomates que vous trouvez en magasin sont le plus souvent fades et blindées d’eau – tout comme les fruits hors saison types pastèque, fraise, myrtille ou cantaloup qui s’alignent dans un défilé de contrefaçons maladroites des meilleurs produits de l'été.

C’est aussi en suivant les saisons que des enquêteurs ont mis le doigt en France sur une « arnaque aux fruits » que le Guardian s’est empressé de baptiser « kiwigate » parce qu’il s’agit de kiwis et que franchement ça sonne mieux.

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Comme le rapporte le quotidien britannique, un volume beaucoup trop élevé de kiwis français pour la saison a mis la puce à l’oreille des experts qui ont dévoilé un cas classique de fraude à l’étiquette : 12 % des fruits labellisés français venaient en fait d’Italie – un changement de passeport aux conséquences économiques avantageuses pour les escrocs.

Le kiwi est extrêmement populaire en France – selon le Guardian, il fait partie des dix fruits les plus consommés dans le pays ce que je veux bien croire – et on en cultive aussi dans l’Hexagone. Mais la saison s’arrête généralement en mars ce qui fait que les stocks doivent être aujourd’hui plutôt bas si ce n’est épuisé – contrairement à ce que les enquêteurs avaient remarqué.

En faisant passer les fruits italiens pour des fruits français, les producteurs ont gagné 20 centimes par kiwi. Ce qui, rapporté à 15 000 tonnes, fait une sacrée somme.

L’Italie fait pousser dix fois plus de kiwis que la France, ce qui en fait le deuxième pays producteur et lui permet de baisser le prix du fruit. Un kiwi italien se vend 50 centimes d’euro alors que son équivalent français atteint 70.

En faisant passer les fruits italiens pour des fruits français, les producteurs ont gagné 20 centimes par kiwi. Ce qui ne fait pas grand-chose dit comme ça mais, rapporté à 15 000 tonnes de fruits, revient à plus de 5 millions d’euros de profits pour les fraudeurs.

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S’il n’y a pas de saison pour se faire du blé, les sept producteurs incriminés sont sous le coup d’une procédure judiciaire initiée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et qui pourrait aboutir à des amendes ou même de la prison.

Autre « kiwigate » à creuser ? L’existence de personnes qui mangent les kiwis avec la peau parce que « ça triple l’apport en fibres » et fixe la vitamine C. Sacré combat.


Cet article a été préalablement publié sur MUNCHIES US

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