En visite chez Celia et Ben, fous de soccer et d’écharpes

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En visite chez Celia et Ben, fous de soccer et d’écharpes

Quand ils préparent un voyage, ils prévoient un « budget foulards ».

Cet article fait partie de la série « Les vraies affaires ».

Cet été, Celia Spenard-Ko a assisté à la Coupe du monde en Russie. Une grande planification logistique et financière a été indispensable pour réaliser ce projet, sans compter l’apprentissage du russe en quelques semaines, mais ce voyage en Russie était surtout le point culminant d’une dizaine d’années d’obsession pour le soccer. Et elle a une quantité de foulards des équipes qui en atteste.

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Au cours de son odyssée footballistique en Russie, Celia a acquis la plus récente pièce de sa collection sans cesse croissante : un foulard bleu et blanc portant l’inscription en russe « Кубок мира » (« Coupe du monde »). « C’était un bon investissement, dit-elle, parce que ce projet est celui qui compte le plus pour moi, et je voulais le montrer aux gens. Les foulards, c’est le plus petit achat qu’on peut faire si on va à un million d’endroits; les maillots, c’est beaucoup plus cher. »

Les murs de l’appartement de Celia sont tapissés de photos qu’elle a prises de passionnés et de stades de soccer du monde entier. Photographe, elle a réussi à fusionner son métier à son amour du soccer dans un projet qu’elle a intitulé Finding Football .

« C’est aussi pour se trouver une identité, parce que l’identité des gens, c’est leur équipe. Et ce projet en est venu à porter sur “comment je peux trouver ma place?” C’est devenu une immense partie de ma propre identité. » L’épiphanie de Celia sur le soccer est survenue il y a deux ans, lors d’un match du Beijing Guoan FC avec son père et quelques ultras chinois.

« Je suis à demi chinoise et j’ai toujours eu du mal avec la notion d’identité, parce que, dans mon enfance, tout le monde pensait que j’étais asiatique, mais les membres de ma famille qui sont chinois, eux, disaient : “Tu es blanche!” Dans mon travail, j’ai toujours cherché un moyen de comprendre la notion d’appartenance. » Et il y a eu ce match de soccer déterminant.

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« Les ultras que j’ai rencontrés en Chine savaient qu’on était des touristes, raconte-t-elle. Les seuls mots anglais avec lesquels on pouvait communiquer, c’étaient les noms des joueurs de la Premier League. Mais, avec l’aide de mon père, ils essayaient vraiment de tout m’apprendre sur le soccer, les chants et les amateurs en Chine. Ils nous ont même emmenés souper ce soir-là. C’était la première fois de ma vie que j’étais acceptée comme ça par la communauté asiatique, et c’était grâce au soccer. Ç’a été émouvant. »

Ça l’a aussi poussée à redoubler d’efforts pour accroître sa collection de foulards. Et, collectionneuse depuis l’enfance d’à peu près tout, des timbres aux pièces de monnaie en passant par les moulages de pas d’animaux, sa plus récente et plus durable passion était partagée. Dans ses nombreux voyages pour voir des matchs de soccer, elle était accompagnée de son mari, Ben.

« On a tous les deux préféré ce voyage à notre lune de miel, s’esclaffe Celia. Je pense que ça aide vraiment de beaucoup aimer la même chose, parce qu’on peut la partager. Et c’est une passion qui est en même temps toute une activité, comme d’aller en Russie, et un gros investissement, alors il faut qu’on aime vraiment ça tous les deux. Ce n’est pas comme aimer le même groupe et aller à un concert. Quand on assiste à ces matchs, on doit être sur place pendant une semaine ou au moins un week-end, et on doit investir du temps et de l’argent pour y aller. »

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« On n’a rien de négatif à dire sur notre lune de miel; en fait, on a passé une fabuleuse lune de miel », précise son mari, Ben Kriz, chef du contenu chez Frank And Oak. « Une personne entre dans votre vie et a les mêmes intérêts que vous, alors vous commencez à vous acheter des foulards et à faire des voyages ensemble. »

Cette obsession commune a un prix. « Il faut beaucoup économiser, dit Ben. Il y a une foule de restaurants et de festivals fantastiques à Montréal, et parfois, je ne profite pas de ce qui se passe chez nous. »

Les billets pour les matchs et les avions, les hôtels ou les Airbnb doivent tous être budgétés, mais, pour ce qui est des foulards, Celia ne compte pas. Quand on lui demande d’évaluer leur collection, elle rit : « Je paye toujours les écharpes avec des devises étrangères, alors je ne me souviens pas du prix en dollars canadiens. » Elle estime que le prix d’un foulard doit se situer entre 20 $ et 40 $.

Celia et Ben sont également en train de s’aventurer petit à petit en terrain plus coûteux : celui de la collection de maillots vintage. « J’ai toujours été une collectionneuse, et il faut commencer quelque part, dit-elle. J’ai acheté un chandail vintage au Japon quand on y est allés, l’hiver dernier. Il a coûté 200 $, et c’est loin d’être parmi les plus chers. J’y pensais depuis un certain temps, puis j’ai décidé d’investir là-dedans. C’est un beaucoup plus gros investissement que les foulards. »

Et on n’en voit pas la fin. L’intérêt de Celia pour le soccer, guidé davantage par la passion que par les prévisions, continuera certainement de porter ses fruits. Dans huit ans, l’Amérique du Nord accueillera la Coupe du monde, et elle sera prête. Elle espère profiter de l’inévitable fièvre du soccer vers laquelle on se dirige avec une deuxième exposition Finding Football et éventuellement un livre.

« Je collectionne aussi des histoires pour moi », dit-elle à propos de ses voyages avec Ben. Je suis une grande romantique. Le romantisme, ce n’est pas l’amour entre deux personnes, c’est la passion qu’on voit quand une personne aime vraiment quelque chose. Pour moi, c’est vraiment très beau à voir. »

Cet article a été publié grâce au soutien de la Banque Nationale.