Le gouvernement égyptien a dévoilé un projet pharaonique, il veut bazarder sa ville millénaire du Caire pour lui préférer une nouvelle capitale qui va coûter à peu près 45 milliards de dollars.
La métropole, telle qu’elle est prévue, fait partie d’un plan du président Abdel-Fattah Al-Sissi qui vise à mener la nation vers la stabilité économique et sociale. Y habiteront 7 millions de personnes. La ville s’étendra sur près de 240 kilomètres carrés (105 km2 pour une ville comme Paris), dans un couloir entre Le Caire et la Mer Rouge. L’annonce a été faite par les autorités égyptiennes vendredi, lors d’un meeting économique.
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Ce projet de construction très ambitieux est accompagné d’un site internet soigné, consacré à la “Ville du futur”. Elle comptera presque 2 000 écoles et universités. On y trouvera également le parlement de l’Égypte et toutes les ambassades étrangères, ont raconté les responsables du projet à la BBC. La ville devrait satisfaire aux exigences du développement durable, le centre-ville doit libérer les habitants de la congestion qui règne au Caire.
Les artisans du projet viennent des Émirats Arabes Unis, patrie du Burj Khalifa de Dubaï – la plus grande tour du monde. Pour l’heure la nouvelle capitale n’a pas encore de nom.
Pour diriger les travaux, on a fait appel à Mohammed Alabbar, venu des Émirats, il dirige Capital City Partners et a fondé Emaar Properties à Dubaï, la société responsable de la Burj Khalifa.
“C’est une extension naturelle du Caire”, a-t-il dit. “C’est une opportunité formidable que de pouvoir construire quelque chose à partir de rien, et de concevoir en ayant en tête les besoins des Égyptiens.”
Cette annonce surprenante du gouvernement était un des moments forts d’un week-end chargé pour l’Égypte de Sissi qui organisait une conférence pour le développement économique du pays. L’Égypte a expliqué qu’elle avait besoin de trouver 300 milliards d’investissements pour se sortir de l’instabilité et prospérer.
“Aimer l’Égypte, cela ne peut pas être juste des mots”, a dit Al-Sissi lors de la conférence indique AP. “Nous sommes en retard, et ceux qui sont en retard doivent soit marcher plus vite, ou courir. Et courir n’est pas encore assez dans notre cas.”
Le Secrétaire d’État américain, John Kerry, qui a encouragé des investissements en Égypte, était également présent à cette conférence.
Al-Sissi, qui a pris ses fonctions en 2014, veut suivre d’autres pays, comme le Brésil ou le Nigeria, avec ce changement de capitale. Mais son projet s’attire déjà les critiques vives d’opposants qui estiment que l’argent dépensé dans ce projet devrait à la place servir à sortir la population de la misère, que seuls les riches investisseurs vont profiter de ce projet.
Al-Sissi a axé sa présidence autour de l’objectif du retour à la sécurité et à la prospérité pour les 82 millions d’Égyptiens. Depuis qu’il a évincé l’ancien président Morsi en 2013, les nations du Golfe ont injecté plus de 20 milliards de dollars dans l’économie égyptienne.
L’Arabie Saoudite, le Koweït et les Émirats Arabes Unis ont annoncé qu’ils consacreraient au moins 12 autres milliards de dollars en aides et investissements à l’Égypte.
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