La criminalité augmente au Canada pour une troisième année consécutive

Statistique Canada a brossé le portrait de la criminalité canadienne en 2017. Pour une troisième année consécutive, le taux de criminalité est en hausse. Il a augmenté de 1 %, tandis que l’indice de crimes graves a grimpé de 2 %. À noter que cette dernière mesure avait été à la baisse pendant 11 ans, soit de 2003 à 2014.

On calcule des taux plus élevés de cas d’agression sexuelle de niveau 1 (+13 %), de possession de biens volés (+15 %), de vol de véhicules à moteur (+6 %) et d’homicide (+7 %) déclarés par la police. Le taux d’homicide était relativement stable en 2016. La hausse est due à l’augmentation du nombre de meurtres en Colombie-Britannique (+30 homicides) et au Québec (+26 homicides).

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Statistique Canada relève qu’il y a eu 7700 victimes de crimes violents dans lesquels une arme à feu était impliquée.

C’est d’ailleurs un sujet d’inquiétude au pays. Certaines villes, comme Toronto, observent une hausse marquée des fusillades dans la dernière année. Tristement, la veille du dévoilement de ces statistiques, la Ville-Reine a connu une autre tuerie meurtrière sur son territoire, faisant trois morts, incluant le tireur, et 12 blessés. Depuis le début de l’année 2018, le service de police de Toronto a dénombré 220 fusillades et 27 victimes, contre 196 fusillades et 17 morts pour l’année 2017.

Villes c. régions

D’un océan à l’autre, ce sont dans les régions rurales que l’on relève le plus haut taux de criminalité. Il y serait supérieur de 30 % par rapport aux zones urbaines (6581 cas pour 100 000 habitants par rapport à 5 082).

Pendant l’année 2017, les policiers en régions ont desservi 17 % de la population, mais ils sont intervenus dans 21 % des crimes comptabilisés par la police. Les services de police ruraux sont intervenus dans 25 % des crimes violents, 18 % des crimes contre les biens et 24 % des autres infractions au Code criminel au Canada.

Les effets de #MoiAussi

C’est le type d’agression qui est le moins souvent rapporté à la police et, pourtant, pour l’année 2017, le nombre de déclarations a augmenté de 13 % par rapport à 2016. On parle de 24 672 agressions sexuelles communiquées à la police.

Statistique Canada croit que c’est en réaction aux campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux et les discussions publiques dans les médias, par exemple, qui ont pu avoir une incidence sur le taux de dénonciation.

Il faut préciser aussi que la police s’est engagée en 2017 à modifier ses pratiques dans le traitement des agressions sexuelles, notamment à rouvrir certains dossiers de cas qui avaient été classés comme non fondés.

Et le cannabis?

Les taux d’infraction liés au cannabis continuent leur diminution pour une sixième année consécutive. En 2017, plus de la moitié des crimes relatifs aux drogues étaient en lien avec le cannabis. On parle de près de 48 000 cas, une baisse d’environ 8000 infractions par rapport à 2016. Il reste que c’est tout de même 53 % des infractions liées aux drogues.

Le taux de personnes inculpées pour des infractions liées au cannabis a baissé de 21 % par rapport à l’année précédente. En 2017, environ les trois quarts (74 %) des 18 637 personnes inculpées d’infractions en lien avec le cannabis ont été accusées de possession.

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C’est la cocaïne qui vient en deuxième place concernant les infractions relatives aux drogues. Elle compte pour 15 % des délits, suivie de la méthamphétamine ou de l’ecstasy (13 %) et de l’héroïne (4 %). Les autres types de drogues, comme les médicaments d’ordonnance, les opioïdes tels que le fentanyl et les drogues du viol, totalisent 15 % des infractions.