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La Grande Barrière de corail se meurt plus rapidement que prévu

Les scientifiques ne pensaient pas découvrir de tels résultats avant 30 ans, mais à cause du changement climatique, l’une des plus spectaculaires merveilles du monde se meurt bien plus rapidement que prévu.

« On ne pensait pas voir ce niveau de destruction de la Grande Barrière de corail avant une trentaine d’années, » a dit Terry Hughes, le directeur d’un centre d’étude du corail financé par le gouvernement australien pour la James Cook University. « Dans le nord, j’ai vu des centaines de récifs en train de mourir — littéralement deux tiers des récifs sont désormais morts. »

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De nouvelles recherches publiées ce jeudi montrent à quel point les coraux australiens — foyer d’une faune marine extraordinaire — se meurent à cause du réchauffement de l’eau. D’énormes pans de coraux ont été détruits l’année dernière lors du pire incident de blanchiment de corail de l’histoire : 83 pour cent des coraux meurent dans certains endroits, notamment au nord de Port Douglas. Il s’agit du troisième grand épisode de blanchiment de corail depuis 1998, mais à chaque fois les effets sont plus graves.

Les faits parlent d’eux-mêmes. Lors des blanchiments de 1998 et de 2002, moins de 10 pour cent de la Grande Barrière de corail ont été touchés par un « blanchiment extrême ». En 2016, ce pourcentage a atteint allègrement les 50 pour cent.

La semaine dernière, il a été confirmé qu’un nouvel épisode de blanchiment de corail est en cours. C’est la première fois que cela arrive deux années de suite. La National Coral Bleaching Taskforce va estimer la véritable ampleur des dégâts au cours des trois prochaines semaines. Le professeur Morgan Prachett, aussi de la James Cook University, a dit à la BBC que « la fenêtre d’opportunité » pour arrêter l’impact des émissions se refermait.

Ce que vous avez besoin de savoir :

  • Le blanchiment arrive quand l’algue microscopique qui vit sur le corail — et lui donne cette couleur — s’en va. Cela arrive quand le corail est « stressé » à cause d’un changement dans son environnement. Si cela peut être dû à la sur-pêche ou à l’impact des hommes, la principale cause de stress des coraux restent l’augmentation de la température de l’eau. Une fois l’algue partie, le corail perd sa couleur ou devient « décolorée » et se retrouve plus encline aux maladies.
  • La Grande Barrière de corail est le plus grand récif du monde, composé de 2 900 récifs individuels. Elle s’étend sur 2 500 kilomètres le long de la cote est australienne et on peut même la voir depuis l’espace. En plus d’être le foyer de 400 types de coraux, elle accueille 1 500 espèces de poissons, alors qu’une trentaine d’espèces de baleines, dauphins et tortues ont été enregistrées là-bas.
  • Quand l’on parle de l’impact du changement climatique sur la Grande Barrière de corail, le gouvernement australien a souvent ignoré le problème. Dans son plan Récif 2050, le gouvernement pointe l’amélioration de la qualité de l’eau, la régulation de la pêche, la protection de la faune — mais n’évoque pas le problème du changement climatique.
  • « Globalement, les récifs comme je les connaissais dans les années 1990 ne reviendront plus, » dit Sean Connolly, un professeur associé de la James Cook University. « On ne verra plus de récifs plein de coraux et complexes dans le futur. La question est de savoir à quel point ils seront dégradés. »
  • La semaine dernière, le parc responsable de la Grande Barrière de corail a annoncé qu’un nouveau blanchissement était en cours. Hughes, qui a mené les recherches, doit embarquer dans un avion pour estimer les dégâts déjà observables.

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