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La première pilote de F1 décède à l’âge de 89 ans

Maria Teresa de Filippis, la première femme à avoir couru en Formule 1, est décédée vendredi 8 janvier à l’âge de 89 ans.

Née à Naples en 1926, elle commence la course à l’âge de 22 ans suite à un défi lancé par ses frères. Se découvrant alors une affinité et une passion pour ce sport, elle est soutenue dans ses premiers exploits par son père, un homme aisé, et concourt dans divers sports automobiles tout au long des années 1950. Ses performances sont suffisamment impressionnantes pour lui valoir un contrat avec Maserati.

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Elle attire également l’attention de la presse. On peut lire dans un article de 1956 au sujet d’une course : « Maria Teresa de Filippis, qui avait pourtant démarré la course à la dernière ligne de la grille de départ à cause de manque de pratique, a réussi à se frayer un chemin jusqu’à la deuxième place en seulement quelques tours, en conduisant avec une détermination remarquable. »

Maria Teresa de Filippis fait sa première apparition en F1 en 1958, sur une Maserati 250F. Elle manque de se qualifier du premier coup lors du Grand Prix de Monaco. Elle n’a cependant pas été la seule : la moitié des coureurs n’ont pas pu passer les qualifications à cause du grand nombre d’inscrits et de la difficulté du circuit. Elle a donc été rejointe dans son échec par le jeune Bernie Ecclestone qu’elle a devancé quand même de neuf places au classement.

Elle se retrouve sur la grille de départ lors de sa course suivante en Belgique, et termine finalement 10ème. Elle roule également au Portugal – malgré un gros accident lors des essais – et dans son pays natal, en Italie, mais ne remporte aucune victoire.

Elle a bien retenté de se qualifier à Monaco en 1959, cette fois-ci sur une Porsche. Sans succès.

Elle quitte le sport plus tard cette année-là après une succession de décès parmi lesquels figurait celui du pilote français Jean Behra, qui avait aligné la Porsche qu’elle avait conduite à Monaco. Son mentor chez Maserati, Luigi Musso, avait perdu la vie l’année précédente. De Filippis fonde une famille, et reste éloignée des circuits pendant vingt ans.

Elle y retourne en 1979, pour rejoindre le Club International des Anciens Pilotes de Grand Prix F1, dont elle deveint par la suite vice-présidente. Mais elle ne participe plus jamais aux courses après sa retraite en 1959.

Bien qu’elle soit plus connue pour sa réussite en F1, la vraie marque de son talent s’est révélé aux volants des voitures de sport. Elle dispute certaines des courses les plus célèbres d’Italie comme le Mille Miglia et le Targa Florio, et est régulièrement une championne de classe.

La place de De Filippis dans l’histoire du sport mécanique est importante. En tant que première femme à concourir en Formule 1, elle a ouvert la voie à d’autres femmes pilotes cherchant à se faire une place dans le monde du sport, en déconstruisant l’impression générale selon laquelle les femmes n’avaient pas le niveau requis pour les défis du grand prix.

Et pourtant, malgré son arrivée assez tôt dans le sport, peu de femmes ont réussi à intégrer la F1 depuis. Il aura fallu attendre 15 ans avant qu’une autre femme court en F1, et depuis 1976 seulement trois femmes ont tenté de se qualifier pour un Grand Prix, pour à chaque fois échouer.