La Terre a un sosie

Ce jeudi, la NASA a annoncé avoir découvert « une autre Terre, » baptisée Kepler-452b — du nom du télescope chasseur d’exoplanète Kepler, qui tourne en orbite autour du soleil et qui a repéré cette lointaine cousine. 1 400 années-lumière séparent effectivement la Terre et cette exoplanète — comprendre les planètes situées dans d’autres systèmes solaires que le nôtre, dont 1 030 ont déjà été repérées. Les deux planètes cousines, la Terre et Kepler-452b, présentent nombre de similarités, qui laissent espérer à certains que la vie a pu s’y développer, comme ici sur Terre. 

Cette découverte « nous fait faire un pas de plus vers une Terre 2.0, » a expliqué ce jeudi, John Grunsfeld, le directeur adjoint de la NASA, au siège de l’agence spatiale américaine à Washington. « On peut voir Kepler-452b comme une cousine plus vieille et plus grosse de la Terre, » a précisé Jon Jenkins, chef de l’analyse des données de Kepler à la NASA.

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De la même manière que la Terre, Kepler-452b est situé à la bonne distance de son étoile, qui remplit le même rôle que le soleil joue pour la Terre. Ainsi, il y fait ni trop chaud, ni trop froid. Alors, de l’eau liquide pourrait être présente à sa surface — ce qui est indispensable au développement de la vie.

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Illustration d’artiste de ce que pourrait être la surface de Kepler-452b. (Image via SETI Institute / Danielle Futselaar)

Cette nouvelle planète, qui se trouve dans la Constellation du Cygne, est 60 pour cent plus grosse que la Terre, ce qui est en réalité relativement petit. Il s’agit de la plus petite planète — connue — située dans une zone habitable. Après la Terre. 

Le soleil et l’étoile autour de laquelle Kepler-452b tourne, sont aussi relativement similaires. 2MASS J19440088 + 4416392 — le nom de code de l’étoile de Kepler-452b — est 1,5 milliard d’années plus vieille que le soleil. Les deux astres ont la même température, mais l’étoile de Kepler-452b est 20 pour cent plus brillante, et 10 pour large que le soleil. Sur la nouvelle planète, une année dure 385 jours — contre 365 sur Terre. 

« C’est incroyable de penser que cette planète a passé 6 milliards d’années dans une zone habitable, soit plus longtemps que notre Terre, » s’enthousiasmait Jon Jenkins, ce jeudi. « C’est une opportunité substantielle pour que la vie émerge [sur Kepler-452b], si tous les ingrédients et les conditions nécessaires à la vie existaient sur cette planète. »

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En revanche, il est aujourd’hui impossible de connaître la masse de la nouvelle planète, ce qui est « un paramètre indispensable pour connaître sa nature, rocheuse, gazeuse, ou une combinaison des deux, et savoir si elle abrite une atmosphère, » comme l’explique l’astrophysicienne, Anne-Marie Lagrange, de l’observatoire de Grenoble, au journal Le Monde.

Le télescope Kepler a été lancé en 2009, pour observer ces exoplanètes, mais il s’est endommagé au fil du temps, ce qui ne lui permet plus d’observer précisément la zone qui lui avait été confiée. Il va donc falloir attendre d’autres découvertes, ou missions d’observation, pour en apprendre plus sur Kepler-452b.

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Pour le moment, Kepler ne permet pas d’observer directement les astres. Le télescope détecte des variations de luminosité. Ainsi quand une planète passe entre dans la visée de Kepler, il peut déduire sa taille et la distance de la planète avec son étoile — permettant donc de savoir si elle se situe dans une zone dite « habitable ». On appelle cela la méthode des transits et a permis à Kepler de découvrir près d’un millier d’exoplanètes — mais aucune jusqu’ici ne présentait autant de similarités avec la Terre que Kepler-452b.

L’exploration de Kepler-452b n’est pas prévue pour tout de suite. L’engin spatial le plus rapide qui existe aujourd’hui, le New Horizons, a rallié Pluton depuis la Terre en 9 ans et demi. L’exoplanète découverte par la NASA est 3,5 millions de fois plus éloignée de la Terre que Pluton.

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Suivez Pierre Longeray sur Twitter : @PLongeray

Illustration de l’apparence possible de la surface de Kepler-452b. (Image via NASA / JPL-Caltech / T. Pyle)