La vérité derrière les vidéos anti-musulmanes que Donald Trump a partagées

L’article original a été publié sur VICE UK.

Mercredi matin, Donald Trump a repartagé trois vidéos anti-musulmanes publiées par le groupe d’activistes d’extrême droite Britain First à ses 43,6 millions d’abonnés, a rapporté le New York Times.

Videos by VICE

Les vidéos ont d’abord été partagées hier par Jayda Fransen, la cheffe adjointe de l’organisation. Ces vidéos s’intitulent « VIDÉO : Un migrant musulman attaque un garçon hollandais en béquilles! », « VIDÉO : Une bande d’islamistes pousse un adolescent en bas d’un toit et le bat à mort! », et « Un musulman démolit une statue de la Vierge Marie! ». Deux des vidéos montrent des actes violents qui auraient été commis par des musulmans.

La vidéo intitulée « Un migrant musulman attaque un garçon hollandais en béquilles! » a à l’origine été publiée par Dumpert, un site web de vidéos hollandais, qui l’avait retirée à la demande de la police et de la victime après que l’auteur de l’attaque ait été nommé dans les commentaires puis arrêté. La personne ayant fait la vidéo a aussi été arrêtée suite à l’incident. Toutefois, rien sur le site n’indiquait que l’attaquant était un musulman ou un migrant. Après que Donald Trump l’ait repartagé, GeenStijl, le blogue de droite hollandais qui possède Dumpert, a également commenté les tweets, affirmant que l’attaquant n’était ni un musulman, ni un migrant, mais simplement un Hollandais.

Dans les mots de GeenStijl : « Pas un musulman. Pas un migrant. #Faussesnouvelles. »

La vidéo « Une bande d’islamistes pousse un adolescent en bas d’un toit et le bat à mort! » date de 2013, lorsqu’un jeune homme a été poussé en bas du toit d’un bâtiment à Alexandrie, en Égypte. L’événement s’est produit lors de l’été violent qui a suivi le renversement du président Mohamed Morsi. L’auteur de ce geste, Mahmoud Ramadan, a été pendu pour meurtre en 2015.

La dernière vidéo, « Un musulman démolit une statue de la Vierge Marie! », dépeint essentiellement ce que son titre indique. Il est toutefois sans doute pertinent de rappeler ici que dans les trois premiers mois de cette année, les actes de violence, de vandalisme et d’agression envers les mosquées aux États-Unis ont doublé en comparaison à la même période en 2016.

Dans les dernières années, Britain First est passé d’une antenne marginale du BNP à l’un des groupes d’extrême droite les plus organisés au Royaume-Uni. À la suite de l’effondrement de la Ligue de défense anglaise, Britain First s’est d’abord fait connaître en mettant sur pied une « patrouille chrétienne » en réponse à la patrouille musulmane du prédicateur islamiste Anjem Choudary dans l’est de Londres. VICE a suivi le groupe plus tôt cette année lors d’une manifestation que ce dernier a organisée à Westminster suite aux attaques terroristes qui s’y sont produites en mars. Mais Britain First est sans doute mieux connu pour sa présence en ligne sur Twitter comme sur Facebook, où le groupe produit et partage une gamme de mèmes et d’images passant de pièges à clics relativement inoffensifs sous forme d’images de coquelicots à du contenu violemment anti-musulman comme celui qu’a repartagé le président américain.

Paul Joseph Watson, journaliste d’Infowars et partisan de Trump, n’était pas particulièrement chaud à l’idée du tweet, qu’il a dénoncé comme ne faisant pas preuve d’un très bon jugement.

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