Des MST aux syllabi en passant par les TD et l’assiette de pâtes au ketchup, VICE plonge dans la vie étudiante. Retrouvez nos articles dans le Guide VICE de l’étudiant.
Vous n’y pensez peut-être pas toujours, mais la Belgique est un paradis pour les étudiants. Notre pays est connu pour ses frites, son chocolat, ses gaufres et, bien sûr, sa bière. Les universités de Louvain et de Gand font partie du Top 200 des meilleures universités du monde depuis des années. En plus de ça, les frais d’inscription ne sont pas trop chers par rapport à certains autres pays. Il n’est donc pas surprenant que des milliers de jeunes viennent en Belgique pour y étudier, un nombre qui augmente d’année en année.
Parce qu’il n’y a rien de mieux qu’un étranger pour parler de notre beau pays, j’ai discuté avec un certain nombre d’étudiants étrangers de leur nouvelle ville étudiante, des différences avec leur pays d’origine et des coutumes propres à la Belgique.
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Patrick, 21 ans, Australie (Bruxelles)
VICE : Hé Patrick, tu en as fait un long trajet.
Patrick : Oui, j’étudie à l’école de cirque ici depuis un an. Avant ça, je vivais en Chine et en Israël pour m’entraîner. L’école de cirque de Bruxelles est l’une des meilleures au monde, mais je ne connaissais rien de la Belgique. Sauf qu’on y parle trois langues et que la bière est très bonne. Avant, je ne buvais pas vraiment de bière, mais maintenant je commence à l’apprécier. Surtout la bière aux fruits.
Tu es donc au bon endroit à Bruxelles. Y a-t-il quelque chose que tu trouves bizarre chez les Belges ?
J’ai une théorie selon laquelle les Belges ont une étrange obsession pour la pisse. Votre symbole national est le Manneken Pis, la ville est pleine d’urinoirs et tout le monde pisse constamment dans la rue. Les Belges avec qui j’ai eu des relations sexuelles m’ont étonnamment souvent demandé s’ils pouvaient me pisser dessus. C’est assez bizarre.
La scène gay est-elle différente à Bruxelles ?
Oui, je la trouve beaucoup plus conviviale qu’en Australie. Ça se remarque surtout lors des teufs. Il y a toujours une zone fumeur ou une chill zone où vous pouvez parler tranquillement et faire connaissance avec de nouvelles personnes. En Australie, c’est beaucoup plus sauvage : stroboscopes, corps en sueur, musique exagérément forte. Il y a de grosses probabilités que vous rentriez chez vous avec quelqu’un, mais vous ne lierez pas d’amitiés à long terme. Par contre, je trouve qu’il manque un vrai club gay à Bruxelles. Bien sûr il y a le quartier gay [Rue du Lombard et Marché au Charbon, ndlr] Et Chez Maman, mais ce ne sont que de petits cafés toujours bondés. Il y a des teufs comme Los Ninos, la Gay Haze ou les CatClub, mais il devrait y avoir un club permanent.
Deniz, 23 ans, Turquie (Anvers)
VICE : Salut Deniz. Comment es-tu arrivée à Anvers ?
Deniz : J’ai fait un Erasmus ici il y a deux ans. Je suis tombée amoureuse de la ville et je voulais revenir. Maintenant, j’y suis un Master en Economie et Business. Au départ, je ne connaissais presque rien de la Belgique, sauf qu’on y trouve de bons chocolats et des gaufres. Mais je m’en fous un peu. Par contre, je pensais qu’on parlait français partout, donc ça a été un choc quand je me suis retrouvée dans une ville flamande.
Quelles différences remarques-tu avec la Turquie ?
Sur le plan personnel, je remarque que je sors plus souvent. En Turquie, je vivais avec mes parents, donc je devais toujours justifier où j’allais. Ici, je n’ai pas à me justifier et tout est beaucoup plus facile à mettre en place. Je peux simplement aller à pied au Red & Blue ou au Club Vaag. Je me sens plus à l’aise à Anvers, car je ne suis ni touchée ni suivie dans la rue par des hommes effrayants.
Quelle est la chose la plus folle que tu as vécue ici ?
Sans hésiter, le baptême étudiant. Je ne sais absolument pas d’où cette tradition vous vient, mais ce n’est pas du tout normal. J’ai moi-même été baptisée au cercle Kinesia [Université d’Anvers, ndlr]. On devait constamment sauter, chanter et manger des trucs bizarres. Mais le pire, c’était le shampooing à l’ail. Même des mois plus tard, je le sentais encore quand il pleuvait. Et il pleut souvent ici. Je ne le referais pas, mais je suis contente de l’avoir fait. Ça aide à créer un lien avec les autres étudiants.
Mátyás, 27, Hongrie (Louvain)
VICE : Hello Mátyás, qu’est-ce qui t’amène à Louvain ?
Mátyás : L’université, qui est bien meilleure ici qu’à Budapest. Je suis un Master en Intelligence Artificielle. Je pense que Louvain est une très belle ville. C’est assez petit, mais comme il y a plein d’étudiants et qu’il y a toujours quelque chose à faire, ça semble beaucoup plus grand. Bien que la nature ne soit jamais loin. Mes cours, par exemple, se donnent sur le Campus Arenberg qui est complètement entouré par la nature. C’est fantastique.
As-tu parfois le mal du pays ?
Pas vraiment. Bien sûr, mes amis et ma famille me manquent, mais je m’ennuyais à Budapest. Je sortais toujours aux mêmes endroits. Il me reste beaucoup à découvrir ici. J’adore la techno et la drum & bass. Louvain n’est pas vraiment au top dans ce domaine, mais il existe de bonnes soirées au Social Club. J’ai récemment été à la soirée d’ouverture du STUKcafé. Ils avaient placé une machine qui tirait des balles de ping-pong contre un mur en bois. Ça donnait un certain rythme à travers la musique. J’ai vraiment trouvé ça super cool.
Quel est ton endroit préféré en Belgique ?
Le toit du MAS [Museum Aan de Stroom, ndlr] à Anvers. En été, on a fait une grosse balade à vélo avec des amis et c’était notre destination finale. On a passé une très belle journée et on a pu souffler tous ensemble devant un magnifique coucher de soleil.
Gisele, 21 ans, Tanzanie (Bruxelles)
VICE : Salut Gisele, depuis combien de temps es-tu en Belgique ?
Gisele : En tout, une bonne année. Je cherchais des universités abordables à l’étranger et la KU Leuven a été la première à m’accepter. Je n’avais donc qu’une connaissance limitée de la Belgique. Quand je suis partie, mon cousin m’a dit: « Profite bien des gaufres ! ». Je trouvais que c’était un conseil un peu étrange, mais maintenant j’ai compris pourquoi : il y a vraiment des gaufres partout.
Quelle était ta première impression ?
Ici, vous avez des noms de rue et des numéros de maison partout, alors qu’en Tanzanie, ce n’est que dans les quartiers riches. Vous devez donner votre adresse avec une description de votre maison. Aussi, en Tanzanie, les maisons sont toutes protégées par de grandes barrières et des barreaux aux fenêtres. J’ai trouvé étrange de pouvoir entrer directement ici par une porte.
Qu’est-ce qui te manque en comparaison avec la Tanzanie ?
Les Belges sont très réservés, alors qu’en Tanzanie, les gens commencent plus facilement à vous parler. Le smalltalk me manque particulièrement. Quand je sors, je trouve que la musique était bien mieux en Tanzanie. Il y avait pas mal de hip-hop et de musique africaine. Ici, c’est toujours le même fouillis commercial. Récemment, je suis allé à Dyoukes, une soirée au You, et y avait pas mal de sons hip hop et latinos. C’était cool. Ce qui est vraiment cool aussi, c’est qu’il y a toujours moyen de manger un kebab après une soirée, car c’est toujours ouvert.
Åsa, 26, Suède (Gand)
VICE : Hey Åsa, qu’est-ce qui t’amène à Gand ?
Åsa : J’avais terminé mes études en chimie à Londres et je voulais faire un doctorat. Le projet Kulak m’a séduit. Nous allons fabriquer du plastique à partir de matériel végétal. L’année dernière, j’ai vécu à Courtrai, mais je me suis senti seule là-bas. Par l’intermédiaire d’un groupe de colocations étudiantes sur Facebook, j’ai rencontré Théo et je me suis installée à Gand.
As-tu essayé beaucoup de nouvelles choses en Belgique ?
Oui, par exemple, j’ai commencé le drag. Théo se maquillait souvent à la maison et postait ses photos en ligne, mais il n’avait jamais donné de vrai spectacle. On s’habillait, on se maquillait et on déconnait souvent sur les chansons qu’on interprétait. Jusqu’à ce qu’un ami de Théo fasse un stage à In De Ruimte et a vraiment pu nous laisser jouer.
Que penses-tu de la vie nocturne ?
Le Vooruit est l’une de mes endroits préférés. Il y a toujours de bons spectacles, mais c’est surtout cool d’avoir quelque chose à boire. L’été à Gand est vraiment génial, il y a plein de pop-up bars, comme le Bar Bricolage ou le DOK. Tout est ouvert beaucoup plus tard aussi. En Angleterre ou en Suède, ça ferme habituellement vers trois heures, ici c’est plutôt six heures. Les Gentse Feesten c’est le top du top. J’ai adoré faire la fête avec mes potes au Vlasmarkt jusqu’à huit heures du matin et voir le soleil se lever, puis aller boire un café irlandais et dormir toute la journée.
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