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L’Atlético Madrid ne pourra pas recruter cet été

C’est désormais officiel. L’Atlético Madrid ne pourra pas recruter pendant les deux prochains mercatos. La sanction, prononcée par le Tribunal arbitral du sport (TAS) ce jeudi 1er juin, met clairement le club dans une situation difficile. Les Colchoneros avaient déjà ouvert la porte à un départ de leurs deux attaquants français Griezmann (pour Manchester United) et Gameiro (pour Lyon ou Marseille) en prévision de l’arrivée du Lyonnais Alexandre Lacazette, avec qui un accord verbal avait été trouvé. Manque de bol, l’avant-centre international ne pourra donc pas venir au Vicente-Calderon cet été. C’est la première conséquence de cette décision, qui permet aussi de montrer que les instances du foot sont de plus en plus attentives aux dérives du foot-business, dont on vous explique rapidement les ficelles en matière de transferts de mineurs.

Si le TAS a rendu un tel jugement, c’est qu’il a voulu sanctionner la politique de recrutement très agressive de l’Atlético. Le club a en effet été épinglé pour avoir enfreint le règlement de la FIFA concernant le transfert des joueurs mineurs, donc âgés de moins de 18 ans. La FIFA a beau avoir une belle batterie de casseroles au cul, elle a tout de même légiféré en la matière pour protéger les jeunes footballeurs les plus prometteurs et leur éviter d’être trimballés d’un bout à l’autre de la planète au gré des intérêts financiers des clubs.

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Résultat, le chapitre 19 du règlement de la FIFA précise explicitement que les transferts de joueurs de moins de 18 ans à l’étranger sont interdits, à trois exceptions près, à savoir :

– Si les parents du joueur en question s’installent avec leur enfant dans son nouveau lieu de vie, mais « pour des raisons étrangères au football »

– Si le joueur a de 16 à 18 ans et que le transfert se fait d’un pays de l’UE a un autre, il est autorisé dans la mesure où son nouveau club lui offre une éducation footballistique et scolaire de haut niveau.

– Si le joueur part jouer dans un pays frontalier et qu’il vit à moins de 100km du domicile familial.

Les choses sont donc claires sur le papier. Sauf que de plus en plus de clubs ont intégré ces données légales et les contournent de façon plus ou moins habile, ce qui a mené à une explosion du nombre de transferts de joueurs mineurs ces dernières années, comme l’a souligné le CIES dans une étude datant de 2016.

Ainsi, certains clubs s’arrangent pour trouver des emplois en apparence non liés au foot aux parents des joueurs pour justifier la venue des gamins. Sur le papier, les parents ont des emplois qui n’ont rien à voir avec le foot, ce qui permet de rentrer dans les clous de la législation. Pour les familles de jeunes joueurs venus de pays pauvres, difficile de refuser ce genre de proposition vu l’opportunité financière qu’elle représente.

Résultat, des foyers entiers quittent tout pour venir emménager à des milliers de kilomètres dans l’espoir de voir leur gamin percer au plus haut niveau. Sauf qu’une fois sur place, le jeune joueur n’est pas toujours assuré de devenir pro. Blessures, choix de carrière hasardeux, ou tout simplement manque de talent, les raisons de l’échec sont multiples, mais mènent toutes au même résultat. La famille, parfois lâchée par le club, se retrouve isolée, sans ressources, loin de l’eldorado qu’elle espérait découvrir en débarquant en Europe.

Le phénomène n’est malheureusement pas prêt d’être jugulé, tant les clubs se livrent une guerre féroce pour débusquer le moindre talent et le recruter le plus tôt possible dans l’espoir d’une belle plus-value une fois le joueur formé et révélé. Cette rude concurrence pousse les scouts chargés de dénicher les pépites à aller toujours plus loin, jusqu’à la caricature parfois. Ainsi, le Manchester Evening News cite l’histoire de Jaxon Lal Radcliff, gamin anglais de… 3 ans, suivi par City.