Il était déjà observé que les grands glaciers du Groenland se désagrégeaient de plus en plus rapidement. Comme le mentionne toutefois une étude publiée mardi, la partie sud-ouest du Groenland serait là où la fonte de glace est la plus rapide depuis 2003.
Cette région, quasi exempte de glaciers, expose donc un autre problème : la fonte des glaces à l’intérieur de l’île, dont l’eau se transforme en rivières et se déverse dans l’océan Atlantique. Selon les scientifiques ayant participé à l’étude, la fonte de cette partie de l’île serait majoritairement due au réchauffement climatique causé par l’activité humaine.
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Le sud-ouest du Groenland n’était jusqu’alors pas considéré comme un grand acteur dans la montée du niveau de la mer, mais les scientifiques estiment maintenant qu’il jouera un grand rôle dans les années à venir.
La calotte polaire du Groenland, soit son étendue de glace, couvre 80 % de l’île, ce qui la place au second rang des plus grandes masses de glace au monde, après l’Antarctique. Ce n’est toutefois pas la seule structure de glace du territoire : plusieurs glaciers gravitent en périphérie.
« Nous savions que nous avions un gros problème avec l’accélération de la perte de glace de plusieurs grands glaciers émissaires », souligne Michael Bevis, principal auteur de la recherche et professeur de géodynamique à l’Université Ohio State au Guardian . « Mais maintenant, nous constatons un second problème : une quantité de glace de plus en plus grande s’écoulera dans l’océan sous forme de rivières d’eau de fonte. »
Entre 2002 et 2016, le Groenland a perdu 280 milliards de tonnes de glace par an, quantité suffisante pour faire augmenter le niveau de la mer de 0,75 millimètre chaque année. « La seule chose que l’on peut faire est de s’adapter et d’atténuer le réchauffement climatique. Il est trop tard pour qu’il n’y ait aucune conséquence », explique Michael Bevis.
L’étude, s’échelonnant de 2003 à 2013, a montré que la fonte des glaces avait quadruplé en seulement dix ans. L’année 2013 a été particulièrement inquiétante, puisqu’elle coïncidait avec une vague d’air chaud sur le Groenland.
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Pour donner une idée approximative de l’impact qu’aurait la fonte de l’inlandsis du Groenland, soit l’étendue entière de sa nappe de glace, quelques chiffres sont de mise. Cette nappe glaciaire, d’une épaisseur allant jusqu’à environ trois kilomètres, pourrait augmenter le niveau de la mer de sept mètres si elle disparaissait complètement.
Avec une montée aussi drastique, plusieurs parties du monde habité seraient menacées, voire englouties par les eaux. On peut penser à la ville de Charlemagne au Québec, mais aussi à Miami, La Nouvelle-Orléans, le Bangladesh, les îles Maldives, plusieurs îles du Pacifique, Shanghai, Osaka et la liste s’allonge…