Culture

Le Parlement européen compromet le futur des mèmes

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Mercredi, le texte final d’une loi sur les droits d’auteur sur internet a été approuvé par le Parlement européen. Cette loi, qui selon plusieurs sera catastrophique, pourrait changer à jamais le web et même mettre fin aux mèmes.

La « Proposition de directive sur le droit d’auteur dans le marché unique numérique » comporte deux clauses en particulier qui pourraient avoir un effet dévastateur.

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L’article 11, parfois appelé la « taxe sur le lien » forcerait les agrégateurs de nouvelles, comme Google News, à rémunérer les sites de contenu vers lesquels ils redirigent leurs utilisateurs. Cet article pourrait avoir pour effet de limiter le marché des nouvelles, car si Google a l’argent pour pouvoir se permettre de payer cette taxe aux créateurs de contenu, d’autres entreprises de taille plus modeste ne pourraient pas financièrement en faire autant.

Aussi, comme le mentionne Julia Reda, membre du Parlement européen et experte en matière de loi sur internet, c’est aussi une attaque contre l’utilisation d’hyperliens. Cela pourrait augmenter le taux de fausses nouvelles partagées, car cela rendrait « légalement ou financièrement risqué de mettre des liens (avec apperçu) à des nouvelles […]. Puisque les producteurs de “fake news” et de propagande ne chargeront probablement pas pour leurs aperçus, leur contenu pourrait devenir plus visible sur les réseaux sociaux », écrit-elle sur son site internet. Or, lorsqu’on lit des nouvelles sur le web, on peut s’assurer de la légitimité de ce qu’on lit grâce aux hyperliens ‘complets’, qui incluent une image, un titre et une description, qui mènent vers d’autres sources fiables.

L’article 13, quant à lui, est peut-être celui qui aurait l’effet le plus immédiatement visible. Il aurait pour but de forcer les géants du web comme YouTube, Facebook ou Instagram, qui hébergent du contenu créé par des utilisateurs, à analyser tout ce qui est publié et bloquer tout ce qui enfreint les droits d’auteur. Cela s’appliquerait à absolument tout, des images aux vidéos ou aux chansons, sauf dans le cas où un droit d’utilisation a été accordé.

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Or, ce genre de filtre automatisé pourrait bloquer certains contenus comme les mèmes, qui dépendent de la liberté d’utiliser des images protégées. Prendre une image d’une célébrité pour en faire un mème pourrait représenter une infraction. Et même dans l’éventualité où un amendement serait fait pour que les mèmes ne soient pas visés par la loi, les algorithmes ne sont pas encore assez intelligents pour faire la différence entre une image utilisée pour une blague ou non.

Un vote final sur la loi sera tenu à la fin de l’année, et beaucoup espèrent que les membres du Parlement changeront d’avis d’ici là, vu l’importance de la situation. Car même Tim Berners-Lee, l’inventeur d’internet a dans une lettre d’opinion dit que « l’article 13 est un pas sans précédent vers la transformation de l’internet, d’une plateforme ouverte pour le partage et l’innovation à un outil de surveillance automatisée et de contrôle de ses utilisateurs ».

Billy Eff est sur internet ici et .