Depuis la nuit des temps et l’inattendu reflet d’un cheveu blanc aperçu dans la flaque de boue qui servait de miroir à nos ancêtres, l’homme cherche fébrilement un moyen de prolonger son séjour sur Terre. Cette fontaine de jouvence qui doit ralentir le processus de vieillissement et nous permettre de vivre à tout jamais jeunes et beaux – ou à défaut, d’atteindre les 80 balais sans avoir à porter de couches pour adulte.
Et bien, l’ingrédient miracle pourrait bien se trouver au fond de votre placard à épices.
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Les scientifiques de l’Université de San Diego en Californie et de La Sapienza à Rome ont joint leurs efforts pour tenter de percer le secret de longévité des habitants d’un petit village italien. Et les chercheurs ont conclu que le romarin utilisé en grande quantité dans l’alimentation de la population observée n’est pas anodin.
Les habitants d’Acciaroli, petit village côtier de Campanie, sont déjà connus pour leur faible taux de maladies cardiovasculaires ou de cas d’Alzheimer. Les 300 personnes qui ont pris part à l’étude sont toutes centenaires – quasiment deux décennies de plus que les 83 ans, espérance de vie moyenne de la péninsule (la France est juste derrière à 82 ans et l’Allemagne à 81 ans). L’équipe de scientifiques espère qu’une étude approfondie des habitudes alimentaires des séniors d’Acciaroli et de leur mode de vie pourra donner les clés d’un vieillissement sain.
C’est ce que dit Alan Maisel, professeur de médecine cardiovasculaire à l’Université de San Diego, dans un communiqué de presse : « l’objectif de cette étude sur la durée est de découvrir pourquoi ces trois cent personnes vivent si longtemps. Nous examinerons leur patrimoine génétique, leur mode de vie, leur régime ainsi que leur activité physique. »
Les chercheurs pensent que le secret des habitants d’Acciaroli pourrait être caché dans leur bouffe. L’alimentation dans le sud de l’Italie repose comme en Grèce sur le fameux régime méditerranéen – dont les mérites ont déjà été vantés par moult magazines grâce à sa teneur en légumes frais, en céréales complètes et en huile d’olive, jugée « bon gras » – auquel s’ajoute, à Acciaroli, du romarin.
Eh ouais, l’inoffensive petite plante qu’on balance nonchalamment sur rôti, patates ou n’importe quelle grillade pour faire « pro », est l’élixir de jeunesse de ces fringants centenaires. En fait, le romarin, originaire des bords de la Méditerranée, jouerait le rôle d’anti-oxydant et serait aussi utile pour soulager les douleurs musculaires et améliorer la circulation sanguine.
Evidemment, d’autres éléments entrent en jeu. Maisel explique par exemple que les habitants de ce petit patelin assaisonnent beaucoup leur plat avec l’herbe aromatique, mais en plus ils se font des treks quotidiens dans les montagnes avoisinantes. En gros, vous ne ferez pas de vieux os en saupoudrant de romarin votre double cheeseburger au bacon.
Pour étudier le lien entre le régime de romarin et le vieillissement, les scientifiques vont encore passer six mois à prélever du sang, à distribuer des questionnaires et à faire passer une batterie de tests aux 300 centenaires sur les risques d’attaques cardiaques, Alzheimer ou de cancer.
Salvatore Di Somma, professeur de médecine d’urgence à l’Université La Sapienza de Rome, a déclaré : « Cette étude va dévoiler quelques clés pour comprendre comment vieillir en bonne santé tout en rapprochant les communautés scientifiques de différents continents. C’est de très bonne augure pour la science et les soins cliniques de nos patients. »
Sur ce, on vous conseille de vous préparer un bon Bear Trap bien chargé en romarin en vous matant encore une fois Sean Connery en slip rouge dans Zardoz.