L’entreprise d’Ottawa derrière un vibrateur-espion condamnée à payer 3,75 millions de dollars

La première fois que j’ai entendu parler de We-Vibe, j’étais dans un sexe-shop de Victoria, en Colombie-Britannique : une femme de 38 ans me disait qu’elle avait cherché quelque chose qui pouvait vibrer en elle pendant qu’elle vaquait à ses occupations. Elle s’intéressait à ce jouet sexuel fait au Canada parce que son partenaire pouvait le commander à distance à l’aide d’une application installée sur son téléphone — un fantasme réellement futuriste il y a trois ans.

Aujourd’hui, on est dans le futur, il y aurait environ 300 000 utilisatrices, dont le tiers utilise l’app, et le fabricant du jouet doit verser 3,75 millions de dollars en indemnités pour se débarrasser d’un recours collectif en justice. Standard Innovation, la compagnie qui a inventé le vibrateur télécommandé, est accusée d’espionner les utilisatrices et de contrevenir à une foule de règles de confidentialité.

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Le recours intenté en Illinois l’an dernier accuse la compagnie d’enregistrer des données « hautement personnelles » sur les habitudes sexuelles des utilisatrices sans leur consentement, dont la fréquence et l’intensité des vibrations, en temps réel.

L’an dernier, la compagnie s’est défendue en arguant qu’elle n’utilisait les renseignements que pour améliorer l’expérience utilisateur. Ils ont par exemple remarqué que beaucoup des vibrations étaient réglées à la plus forte intensité, indiquant que les utilisatrices voulaient plus de puissance.

Bien que la compagnie n’ait admis aucune faute, elle a accepté de vider ses serveurs de toutes les données personnelles de vibration et de cesser de les enregistrer.

Les utilisateurs de We-Vibe peuvent réclamer jusqu’à 10 000 $ en indemnités. À la femme que j’ai rencontrée à Victoria, si elle lit ce texte : mettre la main sur sa part du gâteau serait la meilleure façon de se donner soi-même de l’amour.

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