De temps en temps, étant donné que j’ai entre 10 et 100 ans, que j’ai un job qui ne m’oblige pas, techniquement, à quitter mon appartement ou à enfiler un pantalon, que je gagne assez d’argent pour m’offrir une connexion Internet, que je n’ai ni chien, ni enfant qui m’oblige à rester en vie, et que je ne crains pas particulièrement la colère de Dieu : je mate du porno.
La plupart du temps, ça revient à regarder des sites dédiés à la nudité de tout un tas d’amatrices, celles dont la poitrine est soumise aux lois de la gravité et dont la pilosité est mal maîtrisée. Et parfois, ce qui se passe au premier plan m’intéresse bien moins que ce que dévoile l’arrière-plan.
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En lieu et place des décors stéréotypés des productions professionnelles – ces plages désertes inconnues ; ces entrepôts lugubres aux vieilles briques délabrées ; ces trois mêmes salons, utilisés encore et encore, au point où on n’ose même pas imaginer les frais annuels de nettoyage à sec des canapés (qui doivent tourner autour de six chiffres) –, c’est comme si le porno amateur offrait une sorte de bonus : on peut voir où les gens vivent réellement. C’est le voyeurisme par excellence. Des livres chelou, des peintures dégueulasses, des meubles maladroitement agencés, des posters témoignant de goûts de merde et même des animaux regardant leur maitresse en se demandant pourquoi elle est en train d’introduire cette chose dans son corps.
C’est un monde secret et magnifique dans lequel je vais vous servir de guide. Je vous ai sélectionné d’authentiques photos, issues d’authentiques sites de cul, recadrées pour n’en garder que l’essentiel.
C’est quoi ces merdes ? Des quilles de bowlings faites en maternelle ? Des mini-bâtons à fessée ? Des bouteilles de bière en papier mâché ? Mais surtout, dans quel but les avoir accrochés au mur ?
Je ne veux pas m’ériger en donneur de leçons insupportable. Mais, en règle générale, peut-être qu’on pourrait dire que quand vous vous filmez dans une position délicate, vous pourriez d’abord penser à foutre le chien dehors ou dans une autre pièce ?
Ça ressemble aux croûtes qui peuplent les arrière-plans des interviews filmées de Soral.
Parfois, il suffit de découper une photo de Robert Pattinson dans un magazine, de la coller sur du papier, et voilà.
Attendez une putain de minute ! Me dites pas qu’ils ont fait une figurine à partir de l’aigle qui parle de cette pub des années 1990, “I’ve got soooomething for yoooooou!” !?!? Ça révolutionne ma conception du monde.
« Ma puce, écoute. Je te trouve incroyablement sexy. Mais je suis un peu distrait par la poupée démoniaque quoique vaguement religieuse qui menace de me couper la bite juste derrière toi. »
Petit conseil à l’intention de ceux qui débutent dans le porno amateur : quand vous décidez d’un cadre, pensez à ne rien laisser dans l’arrière-plan qui puisse suggérer au spectateur, même inconsciemment, que vous aimez lire le dictionnaire en coulant de gros bronzes.
« Si je devais te donner deux conseils, m’a dit mon grand-père sur son lit de mort, c’est de ne jamais croire un homme qui déteste danser et de ne jamais sortir avec une femme qui aime les chevaux. »
« Retiens surtout le second conseil. »
Les paroles « He sees you when you’re sleeping/He knows when you’re awake » ne m’ont jamais paru aussi inquiétantes.
Hé ! Matez ça tout le monde ! C’est le bang de HR Giger.
Je sais pas ce qui est le plus déprimant : quelqu’un qui accepte de baiser devant Batman & Robin de son plein gré, ou que je sois capable de reconnaître ce film à partir d’une seule image ?