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Les camgirls françaises sont surchargées depuis le début du confinement

cam girl coronvirus

Quitte à rester bloqué chez soi, autant en profiter pour se faire du bien. C’est visiblement la réflexion qu’ont eu tout un tas de Français confinés chez eux pendant l’épidémie, prêts à faire appel aux services des camgirls pour vaincre la solitude. Quatre d’entre elles racontent leur quotidien depuis la mise en place du confinement, il y a plus de quinze jours. Entre augmentation des demandes et « pack de confinement » pour capter une nouvelle clientèle, bosser 17 heures d’affilée est maintenant leur quotidien.

Ava Moore

« Le confinement a un effet positif me concernant : il y a plus de gens présents pendant mes live shows, il y a plus d’achat de vidéos sur mon site et nettement plus de demandes d’interaction sur les réseaux sociaux. Pour être plus précise, disons que mon activité a augmenté d’environ 30% depuis le début du confinement. Évidemment, j’en joue également : d’un côté, j’ai mis en place un concours sur Twitter permettant d’accéder gratuitement à des vidéos sur mon site ; de l’autre, sur Snapchat et Insta, je me filme sans arrêt en train de manger, de faire du sport ou de me maquiller. Tout simplement parce que les gens sont friands de ce genre de contenu, réalisé en direct et idéal pour encourager l’interaction.

Videos by VICE

C’est d’ailleurs là la vraie différence depuis le début du confinement : ma présence sur les réseaux sociaux, nettement plus forte qu’habituellement. Ça me permet de montrer que je suis disponible en ce moment, mais aussi de teaser toutes les offres mises en place ces derniers jours : un live-show dès le matin, ce que je ne faisais pas avant, et un Snapchat spécial confinement. Ça dure 5 minutes, ça coûte quinze euros, et ça peut permettre aux hommes mariés de se faire du bien en s’éclipsant rapidement… Alors, oui, c’est du 7j/7, et je ne compte pas mes heures, généralement de 8 heures à 22 heures, juste après un dernier live show, mais c’est pour le mieux : mars, c’est d’ores et déjà mon meilleur mois depuis 2017. Évidemment, le confinement n’y est pas étranger.

Kataluna

Les demandes ont augmenté ces derniers jours, mais c’est logique : les gens savent qu’on est chez nous et qu’on est là pour leur changer les idées. Il y a quelques jours, par exemple, j’avais plus de 300 personnes pendant mon live show, c’est assez conséquent. Mais bon, je n’ai pas nécessairement envie de surfer sur cette demande. Je pense avant tout à moi, et je n’ai pas envie de me transformer en une machine qui enchaine les lives sans écouter son corps. Et puis ce serait le meilleur moyen de privilégier la quantité à la qualité.

En vérité, il n’y a que deux différences entre mon quotidien pré-confinement et celui actuel : le fait que je propose des vidéos gratuitement sur les réseaux, et le fait que je me montre désormais disponible le soir. D’ordinaire, je le fais rarement, mais puisque je ne peux plus aller au resto ou ailleurs, autant m’occuper autrement. Après tout, on a nous aussi besoin d’interaction en ce moment, le manque est des deux côtés. Pour le reste, le rythme n’a pas changé. Je fais mon sport le matin, j’alimente mes réseaux sociaux, je continue de donner un live d’environ 2 heures par jour, et je trouve ça déjà très bien. Je pourrais, c’est vrai, répondre encore davantage à toutes les sollicitations, mais il faudrait être disponible 24h/24, et ce n’est pas l’idée.

Chloé Sanchez

Étant donné que Pornhub, Dorcel ou Jacquie & Michel ont mis leur contenu à disposition gratuitement pendant le confinement, les gens pensent qu’on agit de la même façon. Or, moi, j’ai justement mis en place un pack confinement, « pour se sentir moins seul chez soi ». Soit 34 euros, au lieu de 39, pour avoir accès à mon site, à l’intégralité de mes vidéos et à mes vidéos Snap. En plus de ça, je réponds tous les jours sur Snap, parfois à 22 heures, pour parler avec des mecs qui me disent qu’ils sont confinés chez eux avec leur femme… L’idée, c’est de tous ces échanges un maximum, tout en sachant que le mois d’avril risque d’être compliqué : de nombreuses personnes seront officiellement au chômage partiel, et penseront sans doute davantage à manger qu’à se branler…

« L’autre jour, il y en a même deux qui m’ont demandé de rester habillée, ils voulaient simplement parler »

Évidemment, ça demande une vraie organisation, avec des journées de travail qui s’étirent souvent sur 17 heures si on prend en compte les vidéos, le sport, les réseaux sociaux, la préparation, etc. Mais si je le fais, c’est parce que je sais qu’il y a de la demande. Je le sais parce que j’ai triplé mon nombre de vues sur mes live gratuits et parce que mon site a recensé le jeudi 19 mars 360 visiteurs connectés en simultané… J’ai d’abord cru qu’il y avait un bug, mais non : les demandes ont augmenté d’environ 30%, avec de gros piques le samedi et le mercredi, c’est significatif. Cela dit, ce n’est pas pour autant que j’ai changé de politique : les prix sont restés les mêmes et les contenus gratuits existent toujours. Après, il faut amener une précision : il y a plein de mecs qui sont socialement contents de parler à d’autres personnes, ou tout simplement à une fille, et qui ne sont pas à la recherche de pornographie. L’autre jour, il y en a même deux qui m’ont demandé de rester habillée, ils voulaient simplement parler. De toute façon, je ne pourrai pas passer un mois et demi à me goder, mon corps ne tiendrait pas la route…

Charlie Tantra

C’est encore compliqué d’avoir un vrai recul sur la situation, mais ce qui intéressant de noter, c’est qu’il y a eu un vrai boom de demandes me concernant dans les quatre premiers jours qui ont suivi l’annonce du confinement. Depuis, la tendance s’est un peu inversée, mais c’est sans doute parce que beaucoup de filles proposent des shows actuellement… Habituellement, elles font ça en complément de leur job, mais là, à cause de la situation, elles sont entièrement disponibles. Après, c’est peut-être lié également à l’inquiétude générale : tout le monde sait que le stress n’est pas compatible avec une bonne libido…

Dans tous les cas, j’ai l’impression que l’excitation des gens, qui consistait peut-être à se dire qu’ils allaient pouvoir se branler toute la journée, s’est un peu tassée. Ce qui n’enlève rien au fait que mes vidéos sur Pornhub sont plus visionnées que jamais. Moi-même, je tente de communiquer en surfant un peu sur la vague : j’utilise le #confinement quand je fais des lectures érotiques, je fais des promos sur mes vidéos payantes et j’ai lancé des apéro Facebook tous les vendredis soir. On était une centaine pour le premier. Mais bon, confiné ou pas, mon travail reste le même. Il n’y a que les habitudes de connexions des clients qui peuvent changer, avec des piques plus prononcées à certaines heures de la journée. Le vrai problème, il est plutôt pour les prostituées, qui sont réellement dans la merde là. Moi, j’ai la chance de pouvoir continuer mon activité, et même d’en profiter pour mélanger mes passions : là, par exemple, je prépare un CAP cuisine, donc je pense sincèrement à proposer des vidéos où je me filmerai dans une tenue sexy en train de faire la cuisine.

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