Faire une pause clope et échanger des confessions inavouables avec des anonymes. Gueuler dans les oreilles de vos potes pendant que vous patientez au bar. Vous faire la promesse de ne plus jamais vous mettre la tête à l’envers, pour l’oublier dès le week-end suivant. Ah, ces bons vieux clubs, ils nous manquent, pas vrai ? Si y repenser fait surgir un sentiment doux-amer de nostalgie, c’est sans doute parce que depuis deux ans, ces expériences sensorielles sont longtemps restées inaccessibles pour la plupart d’entre nous.
Ces sentiments contradictoires sont parfaitement résumés dans les photos du livre « DISCO MUTE — Le Discoteche Abbandonate d’Italia » (soit « DISCO SILENCIEUX — Les clubs abandonnés d’Italie »), qui revient sur l’âge d’or des boîtes de nuit italiennes. Le bouquin rassemble des images prises par différents photographes, comme Simone Nanetti ou Elsa Mancini, unis par leur passion commune pour l’urbex — le hobby et la forme artistique consistant à visiter des structures abandonnées pour capturer l’essence d’une époque révolue.
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Le livre retrace également les récits des spots qui ont marqué l’histoire de la scène club italienne. Des lieux comme le Cocoricò sur la Riviera, classé parmi les meilleurs lieux dance en 2015, ou le Babaloo, un club incroyable construit sur un lac artificiel près de la ville balnéaire de Porto Recanati, sur la côte nord-est de l’Italie. Ou encore de plus petits clubs qui ont cependant connu un succès incroyable dans les années 1980 et 1990, comme le Tana, le Domina et le Majorca.
Si certains de ces clubs ont dû fermer leurs portes à cause de problèmes de sécurité, de drogue ou simplement financiers, d’autres l’ont fait parce qu’ils avaient déjà atteint l’apogée du clubbing italien avant les années 2010. Ils sont encore tous là aujourd’hui, en ruines mais toujours debout, leurs murs renvoyant à jamais les échos euphoriques des teufeurs ayant occupé les lieux.
« Vous vous souvenez de ce que vous avez ressenti la première fois que vous avez vu un club en plein jour ? » notent les éditeurs du livre, Alessandro Tesei et Davide Calloni. « Le sentiment est plus ou moins le même. »
Pour voir d’autres photos du livre, c’est par ici :