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En 1997, un article de Billboard titré Dutch Dance Spotlight définissait le mouvement gabber comme « la première sous-culture proprement hollandaise ». ID&T, les organisateurs du festival annuel Thunderdome (et aujourd’hui, des énormes évènements Sensation et Mysteryland), s’occupaient de la sélection des compilations du même nom – compiles qui, en 1997, tablaient sur 3 millions de copies vendues à l’année. Pour vous donner une échelle, au 11 janvier 2014, le quatrième album studio de Katy Perry n’a vendu qu’un seul million de copies.
Mais allons tout droit à la question que tout le monde se pose : où étaient les parents de ces gosses ? Pourquoi ce pays d’évangélistes de droite n’a pas écrasé ce gigantesque merdier blasphématoire dès de départ ?
« A un moment donné, le gabber était devenu tellement mainstream que les gens ne le percevaient plus comme une sous-culture liée directement à la drogue, » m’explique Frieman dans son email. « Mais oui, les conservateurs se sont manifestés ! La chaîne de radiodiffusion Evangelische Omroep (EO) a réalisé des tonnes de « documentaires » sur les déviances sataniques du gabber. Ils sont tous plus hystériques les uns que les autres. » La rubrique Hall of Shame du site Thunderdome a d’ailleurs listé le chœur Nederland Zingt, rattaché à la chaîne de télé évangélique, comme ennemis jurés à jamais.
Mais les Chrétiens n’étaient pas les seuls ennemis du hardcore batave. Au fur et à mesure que le style déployait ses tentacules diaboliques autour de la culture populaire hollandaise, les personnes les plus détestées devenaient les traîtres de leurs propres rangs.
Peut-être que le « vendu » le plus ouvertement haï fut Gabber Piet, un brailleur aryen avec des boucles d’oreille de pirate et un des crânes des plus luisants jamais vus. Sa parodie gabber de 1996 « Hakke & Zage » fut un hit instantané, un morceau pour enfants inspiré du générique de la série télé Peppi en Kokki .

Putain de Vengaboys…
Certains affirment qu’un son industriel plus euphorique, basé sur la trance, tua le genre hollandais, détournant ses fans vers des sphères plus acceptables et un son moins vicieux. Le succès commercial de groupes hardcore bonbon comme Vengaboys – et leur « We Like to Party » – illustre parfaitement ce processus, et c’est sans surprise qu’on les retrouve eux aussi dans la liste de la honte sur le site Thunderdome. Le Dome a tenu bon jusqu’au milieu des années 2000, s’est épuisé au tournant de notre décennie et a fini par fermer ses portes en 2012.
« Gabber Piet est perçu par beaucoup comme celui qui a porté le coup fatal au gabber » m’explique mon correspondant hollandais. La montée en flèche de tous ces faux groupes n’a été possible que grâce à un nouveau public composé d’enfants et de gens normaux, qui – et les labels le savaient – allaient bientôt constituer la principale cible des majors. Et n’importe quel exécutif dans l’industrie du tabac qui passe sa vie à vendre des cancers approuvera : « Attrapez-les dès le plus jeune âge ! » Pour les apôtres déçus du gabber, cette campagne marketing pour enfants fut la goute d’eau qui fit déborder le vase.
« J’ai commencé à bouger en rave il y a 4 ans, et maintenant je suis vieux et rincé, » admet un ado fanatique de gabber dans le documentaire démentiel de Lola de Musica en 1995 (que vous pouvez voir ici). « Pourquoi ? » demande le journaliste. « Les fêtes étaient mieux avant. Il y a trop de gosses maintenant. On se croirait dans les Minikeums. »
Max Pearl fait son sac pour la prochaine teuf. Vous avez l’infoline ? Suivez-le sur Twitter. -@maxpearl
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