Véritable labyrinthe architectural, les oeuvres d’Ingrid Siliakus intriguent, surtout lorsque l’on sait qu’il n’a fallu qu’une seule feuille de papier pour réaliser un ensemble détaillé de perspectives urbaines. Rien de nouveau pourtant : l’artiste néerlandaise utilise l’art japonais de l’architecture papier, inspiré du Kirigami (littéralement, art de couper du papier).
Dès les années 80, l’architecte et professeur Masahiro Chatani démocratise cette minutieuse pratique. C’est auprès de lui qu’Ingrid Siliakus s’instruit pendant de nombreuses années avant de pouvoir commencer ses propres pièces. Parce que si le Kirigami peut être à la portée de tous pour des modèles relativement simples, la construction d’une ville, quant à elle, demande des savoirs particuliers : ceux d’un architecte.
Videos by VICE
Ingrid Siliakus crée ainsi 20 à 30 prototypes avant de se lancer dans la réalisation d’une pièce. Le résultat s’avère alors indubitablement scientifique et parfois déroutant. Entre les villes classiques représentées, quelques œuvres laissent apparaître des complexes urbains complètement enchevêtrés. Paradoxe du sens même de la construction labyrinthique : un non-sens chaotique dans une rigueur parfaitement géométrique.
Pas étonnant que l’artiste hollandaise s’inspire de Gaudi ou M.C Escher. L’un, architecte catalan débordant d’imagination, fut obsédé par la nature dans ses créations (le Parc Güell, la Sagrada Familia) et ses recherches d’un nouveau langage architectonique. L’autre, artiste néerlandais féru de mathématiques, a toujours pris un malin plaisir à représenter des constructions impossibles, pavages en deux ou trois dimensions et espaces paradoxaux.
Retrouvez les fragiles créations d’Ingrid Siliakus sur son site.