Le Venezuela est au beau milieu d’une crise énergétique et le président du pays, Nicolas Maduro, cherche par tous les moyens d’économiser le peu d’énergie qui reste dans le pays sud-américain.
Ce mardi, le gouvernement de Maduro a annoncé que les deux millions de fonctionnaires du pays travailleront désormais seulement les lundis et mardis — tout en étant payés pour les jours passés à la maison.
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« Aucun fonctionnaire ne travaillera les mercredis, jeudis et vendredis, sauf pour les tâches fondamentales et nécessaires, » a annoncé le vice-président Aristobulo Isturiz. Ce nouvel emploi du temps restera effectif jusqu’à la fin de la crise énergétique.
Cette annonce a été froidement accueillie dans le pays. Des manifestants sont descendus dans les rues ce mardi soir. Des casseurs ont pillé des magasins à la recherche de nourriture et ont déclenché quelques incendies. Le secrétaire d’État à la sécurité, Biagio Parisi, a annoncé que plus d’une dizaine de personnes ont été arrêtées pour des faits de pillage à Maracaibo, la deuxième ville du Venezuela.
Plus tôt ce mois-ci, Maduro avait déclaré que chaque vendredi serait férié pour les employés du secteur public, et ce, pour les huit prochaines semaines. « Nous aurons de longs weekends, » déclarait-il à la télévision officielle. Ces longs weekends sont désormais aussi appliqués aux maitres et maitresses d’école, mais les employés des hôpitaux publics et des supermarchés gérés par l’État doivent eux travailler.
Mais le grand plan de Maduro pourrait se retourner contre lui. L’Associated Press (AP) rapporte que beaucoup de gens « rentrent chez eux pour regarder la télévision et faire tourner la climatisation — ce qui fait dire aux opposants que ce congé n’est pas une mesure efficace pour économiser l’énergie. »
Maduro a annoncé que les niveaux d’eau du principal barrage hydroélectrique du pays sont dangereusement bas. Le Venezuela vit actuellement une des pires sécheresse depuis près de 50 ans.
La semaine dernière, le gouvernement a aussi annoncé sa volonté de rationner l’électricité pendant quatre heures tous les jours dans 18 des 24 États du pays. « C’est nécessaire, » a annoncé le ministre de l’Électricité, Luis Motta Dominguez. « C’est un sacrifice à faire. »
Ces coupures de courant vont durer 40 jours, ou du moins jusqu’à ce que les niveaux d’eau se stabilisent au barrage de Guri, où est produite la majorité de l’électricité du Venezuela. Caracas est épargnée par les coupures. Mais au cours du weekend, les habitants d’El Calvario — un quartier pauvre de la banlieue de la capitale — ont manifesté parce qu’ils auraient été privés de courant pendant 29 heures. AP rapporte que certains Vénézuéliens pensent que le pays est en train de vivre une situation à la Hunger Games (où les banlieues souffrent au bénéficie de la capitale).
Certains manifestent leur colère sur Twitter, où il utilise le hashtag #MaduroEsOscuridad (soit « Maduro est l’obscurité ») comme cri de ralliement.
La sécheresse et les faibles niveaux d’eau dans les barrages du pays ne sont pas un problème purement vénézuélien. Mais ce qui fait du Venezuela un pays particulier, c’est sa trop grande dépendance à l’hydroélectricité. Par exemple, en Californie, quand les réservoirs d’eaux ont commencé à se vider, l’État de la côte ouest s’est tourné vers des turbines au gaz naturel et d’autres moyens pour produire de l’électricité.
Les coupures de courant ont exacerbé la grave crise économique vénézuélienne. En 2014, le pays est tombé en récession, qui s’est aggravée avec la chute vertigineuse des prix du pétrole.
Si le président Maduro reporte la faute de la crise énergétique sur le phénomène climatique El Nino, les critiques de son gouvernement disent qu’il a mal géré toute cette situation, n’a pas réussi à développer des sources énergétiques de repli, et a fait de mauvais investissements. Les hommes politiques de l’opposition sont en train de collecter des signatures pour essayer d’évincer Maduro de son poste d’ici la fin de l’année.
Suivez Tess Owen sur Twitter : @misstessowen