Vendredi dernier, Black Friday, a été une journée record pour les ventes d’armes à feu aux États-Unis. Selon des données du FBI, 203 000 vérifications de dossier pour l’achat d’arme à feu ont été effectuées auprès de l’agence fédérale, fracassant le record de 185 000 atteint l’an dernier.
Bien que le Canada n’ait pas, du moins en surface, la même culture fanatique d’armes à feu que ses voisins du Sud, plusieurs propriétaires de fusil semblent chez nous aussi craindre pour leurs droits et libertés.
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Des manifestants pro-armes avaient même prévu se réunir samedi à la place du 6-décembre-1989, un parc commémorant le massacre de 14 femmes à l’École polytechnique de Montréal, pour afficher leur amour des fusils. L’association Tous contre un registre des armes à feu s’est toutefois ravisée après avoir initialement défendu l’idée de « faire un peu de controverse ».
Avec un timing parfait, une étude américaine nous apprend que les hommes blancs aux États-Unis auraient tendance à percevoir des lois plus strictes sur les armes à feu comme une attaque envers leur masculinité.
Selon l’étude publiée ce mois-ci dans la revue Social Problems, des professeurs de sociologie de l’Université Baylor au Texas ont observé que les hommes blancs propriétaires de fusils qui sont en situation d’instabilité financière, ou pensent bientôt l’être, voient leurs fusils comme une source de réconfort et d’apaisement moral et émotionnel.
« Pour ce groupe distinct de propriétaires d’armes à feu, le pouvoir que leur confèrent les fusils donne en quelque sorte un sens à leur vie que leur statut économique et la religion ne peuvent pas leur donner », écrivent F. Carson Mencken et Paul Froese. Les auteurs ajoutent que cet attachement aux fusils découle directement de l’impression de « masculinité, liberté, d’héroïsme, de pouvoir et d’indépendance » rattachée aux armes.
De plus, les hommes blancs propriétaires d’armes croient que celles-ci rendent « leur ville plus sécuritaire et qu’il est parfois justifié pour les citoyens de prendre des mesures violentes envers le gouvernement ». Ils seraient aussi moins enclins à rapporter à la police un incident violent impliquant une arme à feu.
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Les données de l’étude ont été recueillies par un sondage auprès de 1572 personnes effectué en janvier 2014. Au total, près de 90 % des propriétaires d’armes à feu interrogés par les chercheurs se disaient favorables à un élargissement des programmes de sécurité des armes à feu.
« L’attachement des Américains aux armes à feu ne peut être expliqué par la religion ou l’appartenance politique », explique Froese. Par contre, les propriétaires de fusils sont en général plus conservateurs et « plus isolés par la société ». C’est peut-être cet isolement qui pousse des manifestants pro-armes à chercher à tout prix à attirer l’attention avec « un peu de controverse ».